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Affaire Bouaké (3/5)- Les autorités françaises laissent filer les pilotes biélorusses

Troisième épisode de notre enquête sur le bombardement de Bouaké, épisode-clé de la crise ivoirienne et de l’histoire récente entre la France et la Côte d’Ivoire. Le 6 novembre 2004, l’armée ivoirienne bombarde un camp français de la force Licorne à Bouaké. Neuf soldats français et un Américain sont tués et 38 personnes sont blessées. Pourtant les autorités françaises laissent fuir les pilotes biélorusses auteurs du bombardement. RFI revient sur cette zone d’ombre. Une enquête en 5 volets d’Anthony Lattier.



Ils sont arrivés de Côte d’Ivoire à bord « d’un minibus de brousse ». Dix jours après le bombardement du camp français de Bouaké, 8 ressortissants biélorusses sont arrêtés à la frontière entre le Ghana et le Togo. Interrogés par les gardes-frontières, ils se disent « mécaniciens agricoles » et se contredisent sur leur destination. Ils présentaient une « attitude suspecte », a raconté à la juge d’instruction François Boko, ministre togolais de l’Intérieur à l'époque, « nous avions l’intime conviction qu’ils avaient bombardé la position française ».  C’est ainsi que Lomé va « mettre à la disposition » de Paris ceux qui sont suspectés d’avoir tué 9 soldats français et un Américain. Les autorités françaises décideront de ne pas les arrêter et de ne pas les remettre à la justice.
 
Dès l’arrivée des ressortissants biélorusses au Togo, deux Français s’activent. Le colonel Alain Benoit, conseiller du président togolais Gnassingbé Eyadema, et Robert Montoya, ancien membre de la cellule antiterroriste de l’Élysée sous François Mitterrand, reconverti dans la sécurité privée et comme intermédiaire dans l’achat d’armes de guerre. « Ils souhaitent [leur] obtenir des visas », précise François Boko à la juge. Robert Montoya vient à la rescousse d’une partie de l’équipage. C’est lui qui a livré les deux avions de chasse Sukhois utilisés pour bombarder le camp de Bouaké. Ce contrat a été signé en avril 2003 entre les États biélorusse et ivoirien, avait détaillé Robert Montoya au journal Le Monde le 2 mars 2006, tout en refusant le terme d’ « exfiltration ».


Source: Rfi.fr


Mercredi 4 Mai 2016 - 07:46


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