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Affaire Tomi: au Mali, le président IBK fait allusion aux écoutes

Toujours pas de réaction officielle directe au Mali, après la reproduction vendredi 22 mai dans la presse de conversations téléphoniques du président Keïta, interceptées par la justice française dans le cadre de l'affaire Michel Tomi, un homme d'affaires corse déjà condamné par le passé pour des malversations financières, et actuellement sous le coup d'une nouvelle procédure judiciaire pour corruption d'agent public étranger. Ce gérant de plusieurs casinos en Afrique avait visiblement développé des liens étroits avec Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi avec le président gabonais Ali Bongo. IBK a tout de même fait allusion au sujet vendredi, après une cérémonie officielle. Son entourage s'exprime également.



Après avoir assisté ce vendredi à Bamako à une cérémonie de prière pour que la paix revienne au Mali, le président IBK a parlé à la presse. Il n’a pas abordé directement les révélations du site français d'information Mediapart, mais c’est tout comme. « Je l'ai toujours dit, on peut essayer de déstabiliser un homme, mais si cet homme a la foi, si cet homme a le soutien de ceux qui le connaissent et qui croient en lui, c’est peine perdue, a lancé M. Keïta. Tel je suis, aux mains de Dieu et aux mains des miens. Nous ne sommes pas des naïfs et je suis un homme heureux aujourd’hui. »
 

Dans l'entourage du président malien, on va plus loin. On explique qu'Ibrahim Boubacar Keïta n’a absolument rien à se reprocher. Ses relations avec l’homme d’affaires Michel Tomi sont connues. Le même entourage estime qu’une instruction judiciaire étant ouverte, « la vérité éclatera ». Certains n’hésitent pas à parler de « manœuvres dilatoires pour tenter d’affaiblir un président », qui a récemment rappelé à la communauté internationale le nationalisme ombrageux du Mali. La publication de ces écoutes est « dégueulasse », lâche par ailleurs un proche du président.
 

Michel Tomi, l'ami du président malien IBK
Vendredi, les journalistes français Ellen Salvi et Fabrice Arfi ont consigné sur Mediapart un article reproduisant des conversations des présidents IBK et Bongo, écoutés incidemment par la justice française dans le cadre d'une enquête sur Michel Tomi, mis en examen il y a un an. Les conversations interceptées remontent à 2013 et 2014. Elles mettent en lumière des relations de proximité entre les deux chefs d'Etat et l'homme d'affaires. Me Pierre-Olivier Sur, avocat français du président malien, a dénoncé vendredi la mise sur écoute d'un président de la République en fonction, même s'il s'agit d'écoutes incidentes. « C'est une première à ma connaissance », s'insurge Me Sur.
 
 
Dans la retranscription de ces écoutes, on apprend que l'homme d'affaires corse et le président IBK se tutoient et se donnent du « Michel » ou encore du « mon frère ». On comprend aussi que M. Tomi se plie en quatre pour anticiper les besoins d'IBK ou pour lui faire plaisir. Il est question d'une voiture, d'un jet privé, ou encore de costumes fournis au chef de l'Etat. Michel Tomi rappelle aussi à M. Keïta qu'il doit prendre ses médicaments et lui propose un jour de casser une grève à l'hôpital de Marseille pour que le président puisse s'y faire soigner.

 
Ali Bongo, le « neveu » de l'homme d'affaires
L'homme d'affaires apparait aussi aux petits soins pour le président gabonais, qu'il considère comme son neveu. En 2013, il offre une croisière aux époux Bongo sur son bateau de 43 mètres. Entre le président et Michel Tomi, au téléphone, il est question d'affaires, mais aussi de rendez-vous galant avec une hôtesse bulgare que le Corse propose à Ali Bongo. Ce sont toutes ces écoutes opérées pendant des mois qui ont abouti à la mise en examen de Michel Tomi pour « corruption d'agent public étranger » notamment.

Rfi.fr

Samedi 23 Mai 2015 - 11:13


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