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Jean-Yves Ollivier et la révolution du téléphone portable en Afrique

Dans une tribune du Huffington Post, l'homme d'affaires Jean-Yves Ollivier, présent sur le continent africain depuis plus de quarante ans, analyse l'apport révolutionnaire du téléphone portable en Afrique. Pour lui, il s'agit d'une révolution qui montre que le développement des télécommunications est aussi important que l'éducation et la santé.



Carte A25. Source : GSMA, 2011.
Carte A25. Source : GSMA, 2011.

Dans sa tribune, Jean-Yves Ollivier écrit : « depuis le tournant du millénaire, en l'espace d'une génération, le nombre de "petits porteurs" de la communication mobile est passé de 20 millions à près de 600 millions sur un continent qui compte aujourd'hui trente fois plus de portables que de lignes fixes. Ce grand bond en avant est doublement surprenant: d'abord, pour une fois, la technologie a réellement permis de "sauter les étapes"; ensuite, la population la plus pauvre du monde a investi en priorité dans la communication ».


Souvent surnommé « Terre promise » du téléphone, le continent africain connaît actuellement un taux de pénétration de 50% pour la téléphonie mobile. Mais des disparités existent : 25 pays comptabilisent à eux seuls 91 % des connexions mobiles, en tête desquels figurent le Nigéria, l’Égypte et l’Afrique du Sud.

Le marché de la téléphonie mobile a surtout explosé à partir de l'année 2000 quand les opérateurs ont changé de modèle économique : plutôt que de réaliser une marge élevée sur un petit nombre d’utilisateurs, ils ont privilégié un nouveau modèle, basé sur la réalisation d’une faible marge sur un nombre élevé d’abonnés, avec une politique commerciale adaptée à la faiblesse des revenus. Ainsi s’imposent en Afrique les services pré-payés par carte, qui représentent 96% des connexions et permettent aux usagers de mieux contrôler leurs dépenses et davantage de flexibilité.

 

L'Afrique passe sa vie au portable

 
Cet essor du mobile permet une telle croissance économique que Jean-Yves Ollivier n'hésite pas à écrire que les télécommunications sont aussi essentielles que les hôpitaux et les écoles : « je sais bien qu'il est mal vu de se moquer de la charité, qui commence souvent par l'hôpital et l'école. Mais en dépensant leur propre argent, qui est pour le moins compté, les plus démunis nous révèlent d'autres priorités. Pour eux, l'énergie et les voies de communication -la route, le chemin de fer, les bateaux, l'avion, le téléphone et, de plus en plus, internet- sont leurs atouts les plus précieux ».

 

Il conclut : « il faudrait se rendre à l'évidence que l'avenir de l'Afrique ne se joue ni dans les salles de classe ni dans les salles d'attente. Bien-sûr, l'école et l'hôpital sont indispensables. Mais l'Afrique passe sa vie au portable ».



 





Mardi 4 Décembre 2012
François Delleporte


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