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Assassinat du franco-mozambicain Gilles Cistac: un crime politique?

L'enquête se poursuit au Mozambique après l'assassinat de l'universitaire franco-mozambicain Gilles Cistac mardi à Maputo. Selon le parquet, ce dernier avait reçu des menaces sur Facebook. La France, elle, a dénoncé un « crime odieux » et l'opposition mozambicaine a promis « vengeance ». Gilles Cistac a été abattu alors qu'il sortait d'une brasserie. S'agit-il d'un crime crapuleux ou politique ? Le parquet estime qu'il est trop tôt pour le dire. Mais Gilles Cistac était connu des Mozambicains pour ses prises de position fortes.



Gilles Cistac était arrivé au Mozambique en 1993 après la fin de la guerre civile comme simple assistant technique. Depuis, il avait acquis la nationalité et une place dans le débat public. Professeur de droit à l'Université de Maputo, Gilles Cistac avait notamment apporté son assistance juridique à l'association Lambda, toujours en attente de légalisation, qui tente de faire reconnaître les droits des minorités sexuelles au Mozambique. Une mission quasi-impossible dans un pays aussi religieux.

Mais ce n'est pas ce que lui reprochaient ses détracteurs. En tout cas, pas dernièrement. Gilles Cistac s'était prononcé ces dernières semaines en faveur d'un projet de loi sur la décentralisation. Un projet controversé puisque porté par la Renamo, parti d'opposition et ancienne rébellion, qui vient tout juste d'accepter de rejoindre l'Assemblée. La Renamo est arrivée en tête dans cinq des onze provinces du pays lors des dernières élections. Le parti Frelimo, au pouvoir depuis 40 ans, bat campagne contre ce texte, argumentant que c'est un projet inconstitutionnel. Faux, avait répondu le professeur de droit constitutionnel Gilles Cistac, rappelant que la Constitution prévoyait déjà des formes de décentralisation.

Le Franco-Mozambicain a alors été violemment attaqué pour cette prise de position sur Facebook, et notamment par un compte anonyme « Calando Kalachnikov », littéralement « réduire au silence par la kalachnikov ». Calando Kalachnikov l'accusait en outre d'être un espion français qui avait obtenu sa nationalité de manière frauduleuse. Mais le porte-parole du parti au pouvoir ainsi que la radio et la télévision publiques s'en étaient aussi pris à lui. C'est une piste parmi d'autres, précise le parquet mozambicain.


Rfi.fr

Jeudi 5 Mars 2015 - 12:30


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