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Avis trimestriel: le CNRA liste les manquements et dysfonctionnements de l’audiovisuel



Dans son avis trimestriel (avril mai, juin 2016), le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) souligne l’importance de la liberté d’expression, en particulier dans le processus de création audiovisuelle, l’expression de la diversité des genres, des formats et des codes audiovisuels. Rappelant que cette liberté doit s’exprimer tant dans le contenu des idées et informations exprimées que dans les modes et formes de leur expression, le CNRA invite les médias audiovisuels à respecter l’exigence de protection du collectif social, de la sauvegarde des minorités vulnérables, mais ils doivent aussi et surtout rester attachés à la préservation des valeurs fondatrices et principes intangibles qui gouvernent notre vie en société.
 
«Dans un contexte technologique assurément changeant, amorce de difficultés implacables pour la plupart des médias», Babacar Touré et Cie déclarent que «la recherche d’audimat ne devrait pas servir de prétexte à un recours à outrance à la publicité, en violation de la réglementation en vigueur». Avant de préciser que «les faits constatés et répertoriés dans le présent avis qui couvre la période du 1er avril au 30 juin 2016, proviennent d’un échantillonnage des activités de monitoring des services du CNRA».
 
Dysfonctionnements et manquements
Au cours de la période, «les dysfonctionnements et manquements constatés ont trait à l’absence de la signalétique ou une mauvaise interprétation de son usage, en violation des stipulations des cahiers des charges relatives aux catégories d’émissions, aux heures de diffusion, à l’avertissement préalable du public avant la diffusion d’images pouvant heurter sa sensibilité, la récurrence de la publicité et de la propagande, particulièrement par les présentateurs sur les chaînes de télévision, en violation manifeste de la règlementation en vigueur et à la diffusion d’émissions de téléachat, de reportage commerciale en violation des principes qui les régissent».

Dans son avis, le CNRA dénonce «l’exposition des téléspectateurs et des auditeurs, particulièrement du jeune public, à certains programmes qui se caractérisent par l’utilisation d’un langage grossier et outrancier ». En plus de «l’amplification de propos ou d’attitudes de nature à entraîner des comportements violents et/ou débordements au préjudice de paisibles citoyens».
 
Recommandations
Face à «de tels dysfonctionnements et manquements qui constituent une violation des dispositions des textes législatifs, réglementaires et des cahiers des charges en vigueur au Sénégal dans le domaine de l’audiovisuel», le CNRA recommande de «veiller au respect des dispositions de la loi n°2006-04 du 04 janvier 2006 et des stipulations des cahiers des charges applicables au titulaire d’une autorisation de diffusion de programme audiovisuel notamment celles relatives à la protection  des mineurs, dans les contenus des programmes audiovisuels, au respect de la dignité humaine, à la signalétique jeunesse et à la classification des programmes, en accordant une attention particulière au choix des images diffusées à l’antenne».
 
 Selon le CNRA, il faut aussi «se conformer aux principes qui régissent la promotion des produits, marchandises et marques dans les programmes audiovisuels», «la publicité, le parrainage, le sponsoring (relevant) de régimes juridiques différents qui en précisent la place dans les grilles de programmes des radios et télévisions».
 
De même, «les messages publicitaires doivent être clairement annoncés comme tels. Cette obligation résulte des dispositions de l’article 11 de la loi n°83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité selon lesquelles «la publicité doit pouvoir être clairement distinguée comme telle, quels que soient sa forme et le support utilisé. Lorsqu’elle est diffusée dans des médias qui comportent des messages rédactionnels, la publicité doit être présentée de telle sorte que le consommateur puisse la distinguer facilement de ces messages», préconisent Babacar Touré et Cie.

L’avis du CNRA demande par ailleurs de «veiller à ne pas servir de tribune à la profération d’invectives et propos grossiers pouvant porter atteinte à l’honneur, à la respectabilité et à la dignité des personnes » car «certains dérapages dans les émissions de radio et de télévision exposent tant leurs auteurs à des poursuites judiciaires que les éditeurs qui offrent ces tribunes sans s’entourer  des précautions nécessaires».
 
A cet égard, «les nombreuses rediffusions constituent un facteur particulièrement aggravant. Les animateurs de ces émissions sont invités à ne pas céder à la surenchère, ni à encourager certaines dérives verbales, s’abstenir de relayer des propos ou attitudes susceptibles de porter atteinte à la cohésion sociale et à la stabilité du pays». 


Vendredi 5 Août 2016 - 13:56


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