BAC - Epreuves anticipées de Philosophie : Les élèves jugent les sujets abordables

Il est 11h au lycée Kennedy. L’ambiance d’hier est différente de celle des autres jours de l’année scolaire. La cour de ce lycée affiche le calme. Dans les salles, c’est le silence total. Les potaches, plongés dans les épreuves de Philosophie, sont épiés par des surveillants qui veillent au grain pour éviter la fraude et la tricherie. Il a fallu attendre une dizaine de minutes pour voir les premiers candidats sortir des salles d’examen. Certains, qui viennent ainsi de traiter la première épreuve de cet examen pour l’obtention du premier diplôme universitaire, affichent déjà le sourire.

Ce jeune homme, qui fait partie des premiers à avoir rendu son copie, soutient que les sujets étaient abordables. Seydina Sy, élève en classe de Terminale L, affiche une mine abattue. Après des jours de pression provoquée par la préparation de cette épreuve, il est soulagé. Il déclare avoir traité le sujet de dissertation portant sur l’introduction à la Philosophie, un des premiers chapitres du programme de cette discipline.

«L’intitulé du premier sujet est : Philosopher c’est comprendre que nul n’a le monopole de la philosophie. Qu’en pensez-vous ? J’ai choisi ce sujet parce que je m’y sentais bien. En plus c’est une dissertation, c’est un exercice auquel je me suis préparé», a-t-il expliqué.

La plupart des élèves rencontrés au lycée Kennedy ont porté leur choix sur ce sujet. D’après eux, c’est un sujet qui était à leur portée parce qu‘il concerne une partie du programme étudié dès le début de l’année. C’est aussi le sentiment de ces élèves qui partagent la même classe au lycée Delafosse. Ces derniers, qui ont tous opté pour le même sujet, discutent de la méthodologie. Content d’avoir retrouvé un sujet déjà traité en classe, Ibrahima Tounkara n’a visiblement pas eu de la peine pour répondre à la question qui lui a été posée. «Le sujet, qui porte sur l’introduction à la philosophie, était plus facile à traiter pour nous parce qu’on a eu à faire ce genre de sujet au moins deux fois en classe», confie-t-il.

Pas de commentaires

Si certains admettent que les sujets sont abordables, d’autres restent prudents et attendent la proclamation des résultats pour voir le fruit de leur travail. Ces derniers, qui ne veulent même pas traîner dans les parages pour éviter tout commentaire, s’empressent de rentrer chez eux. Interpellée, une jeune fille estime que la Philo­sophie est une matière aléatoire, avec laquelle on peut croire avoir fait du «bon boulot et se retrouver avec une mauvaise note comme le contraire aussi peut se produire».
«Je préfère ne pas en parler, ça m’est arrivé l’année dernière où j’ai cru avoir fait tout ce qu’il fallait faire. A l’arrivée, la note n’était pas bonne. Là, je préfère ne rien dire», lance-t-elle tout en se précipitant vers la porte.

Au lycée Blaise Diagne, l’ambiance est presque la même. La pression de l’attente d’une épreuve vient de s’estomper, laissant libre cours aux commentaires. En petits groupes, les candidats essayent de se rassurer en traitant à nouveau le sujet. Dans la même réflexion, les candidats des Séries S trouvent abordables les sujets proposés, qui portent sur l’Etat, l’introduction à la philosophie et l’épistémologie. Comme les candidats des Séries L, la majeure partie de ces jeunes scientifiques ont préféré la dissertation au commentaire. Amadou, qui affiche une mine joyeuse, se permettant même de taquiner ses camarades, soutient qu’il est toujours plus facile de traiter un sujet de dissertation où il faut faire «une thèse et une antithèse» à la place d’un commentaire où la méthodologie est un peu compliquée. «Pour le commentaire, si la méthodologie n’est pas bien maîtrisée on peut facilement faire hors sujet», croit-il savoir.

Avec les épreuves anticipées de Philo qui viennent de se dérouler, le compte à rebours est lancé pour l’examen du Baccalauréat prévu le 20 juillet prochain. Après la Philosophie, il ne reste donc plus que quelques jours pour les épreuves écrites dans les autres disciplines.

Source Lequotidien