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Burkina Faso: la colère des partis de l’ex-majorité

Au Burkina Faso, après les invalidations des candidatures d'une quarantaine de candidats proches de l'ancien président Blaise Compaoré, les partis membres de l'ex-majorité menacent de se retirer de tout le processus électoral. Ces partis reprochent au Conseil constitutionnel d'avoir donné un « avis politique » et non « juridique ».



« Décision arbitraire, déni de justice, viol de la Constitution », les dirigeants de l'ancien parti au pouvoir s'insurgent contre la décision du Conseil constitutionnel d'exclure des élections législatives, une quarantaine de leurs candidats, en application de l'article 166 du code électoral. Achille Tapsoba, premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) : « La décision du Conseil constitutionnel viole la loi parce qu’elle a été rendue hors délai légal. La décision du Conseil constitutionnel viole la Constitution elle-même. La décision du Conseil constitutionnel est un défi aux droits et à la Cour de justice de la Cédéao[Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest] qui a ordonné à l’Etat burkinabè de lever tous les obstacles à la pleine participation des citoyens aux élections à venir ».

Pour marquer leur désapprobation, le président du CDP Eddie Komboïgo et ses camarades appellent leurs militants à la désobéissance civile et menacent de se retirer de tout le processus électoral : « Nous avons été appelés à une désobéissance civile. Que l’on s’entende bien, nous n’appelons personne à violenter personne, à détruire quoi que ce soit. Nous voulons que nos militants soient des militants exemplaires. La désobéissance civile pour que les autorités de la transition comprennent qu’un parti comme le CDP n’est pas un parti voyou, un parti qui casse ».

La conférence des chefs d'Etat de la Cédéao saisie

Déjà les partis membres de l'ancienne majorité, ont saisi la conférence des chefs d'Etat de la Cédéao afin d'obliger le Burkina Faso au « respect du droit communautaire ».

 

Cependant, pour le constitutionnaliste Luc Marius Ibriga, même si la loi électorale n'a pas été modifiée, l'esprit de décision de la Cédéao a été respecté : « De ce point de vue, le juge constitutionnel a fait une interprétation de la décision rendue par la cour de la Cédéao qui avait bien dit que c’est parce que la limitation était large et indéterminée, elle avait demandé de revoir les dispositions. Donc, le juge en a tiré les conséquences en se limitant aux dirigeants qui se sont rendus coupables des changements anticonstitutionnels et donc a fait application de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance dont les dispositions pertinentes disent que ceux se sont rendus coupables des changements anticonstitutionnels ne peuvent pas prendre part aux élections qui remettent en place le système démocratique ».


Rfi

Jeudi 27 Août 2015 - 08:31


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