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Burkina Faso: la suspension des partis pro-Compaoré fait débat

Au Burkina Faso, la suspension de trois formations de l'ex-majorité favorable à Blaise Compaoré continue de défrayer la chronique. Les responsables des partis visés ne souhaitent pas réagir pour l'heure. Mais au sein des autres formations, cette décision ne semble pas faire l'unanimité.



Burkina Faso: la suspension des partis pro-Compaoré fait débat

Un arrêté du ministère de l'Administration a annoncé ce lundi 15 décembre la suspension pour trois mois des partis CDP, de l'ADF-RDA et de la FEDAP-BC, trois formations qui ont activement soutenu la révision constitutionnelle qui visaient à permettre à Blaise Compaoré de briguer un autre mandat. La charte de la transition a réservé dix sièges pour des représentants de l'ex-majorité pro-Compaoré. Plusieurs de ces partis ont reconnu récemment avoir joué un rôle négatif et imploré le pardon des Burkinabè.

Les suspensions ne font pas du tout l'unanimité, elles sont critiquées y compris dans les rangs de l'ex-opposition et de la société civile. « Je suis gêné et surpris par ces mesures dures et inappropriées » a ainsi déclaré Bénéwendé Sankara, pourtant parmi les premiers pourfendeurs de l’ex-majorité pro Compaoré. Sankara a aussi été négociateur lors de la rédaction de la charte de la transition. « La charte, c'était l'inclusion, le pardon, la tolérance », a rappelé l'avocat avant d’ajouter : « attention à ne pas basculer dans un Etat d'exception ».

« Regain d’activisme politique »

Pour justifier son arrêté, le ministère de la Sécurité dirigé par le colonel Auguste Barry, un proche du premier ministre Isaac Zida, reproche au CDP et à l'ADF RDA « leur regain d’activisme politique », qui « risque de troubler l'ordre public », dit le texte sans plus de précisions.

Et c'est bien ce qui gêne le Balai Citoyen. L’organisation, en pointe du mouvement contre la révision de la Constitution a décidé de convoquer une réunion d'urgence hier soir pour évoquer ces suspensions. Maître Guy Hervé Kam a rappelé que son organisation demeurait attachée à l’Etat de droit. Au niveau du gel des avoirs des proches de Blaise Compaoré, « les procédures n’avaient pas non plus été scrupuleusement respectées le mois dernier » a déploré l’avocat avant de conclure « si ces suspensions de partis politiques ne sont pas non plus motivées la transition en sera forcément affaiblie et sa crédibilité sera entachée ».

La rue, elle est partagée, entre ceux qui estiment que certains responsables de ces organisations suspendues sont co-responsables des morts, lors des troubles qui ont conduit au départ de Compaoré, et ceux qui veulent tourner le page.


Avec RFI

Mercredi 17 Décembre 2014 - 11:29


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