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Burundi: les radios toujours bouclées

Au Burundi, Pierre Nkurunziza a demandé une enquête urgente au ministère public sur les dégâts infligés aux radios privées, sur les auteurs de ces attaques et sur le rôle des médias dans la crise. Alors que dimanche, la présidence avait affirmé ne pas avoir d’objections à la reprise de leurs programmes, ces radios sont sous bonne garde de la police



Les radios sont toujours bouclées à Bujumbura. Ce mardi matin, Innocent Muhozi, le patron de la radio et télévision Renaissance, a une nouvelle fois essayé d’entrer dans ses locaux. Six policiers l’en ont empêché. Il a insisté. Finalement, on lui a demandé de se rapprocher du ministère de la Sécurité publique, lui indiquant qu’il lui fallait une autorisation écrite. Plusieurs patrons de ces radios privées avaient été encouragés après les déclarations dimanche du conseiller en communication du président Nkurunziza. Il avait expliqué que, bien sûr, ces radios pouvaient reprendre leurs programmes. Cela a d’ailleurs fait l’objet d’une passe d’armes entre le conseiller Willy Nyamitwe et les journalistes réunis à la conférence de presse de relance d’Iwacu, le principal journal du Burundi qui, lui, reprend sa publication après cinq jours d’interruption.

 
Iwacu bientôt de nouveau en kiosque
Le groupe de presse privé qui emploie une vingtaine de journalistes et de graphistes à Bujumbura comprend une newsletter quotidienne, un hebdomadaire qui paraît le vendredi, un mensuel et une web TV. Iwacu avait suspendu ses activités de façon préventive suite aux attaques contre les principales radios du pays attribuées à des hommes en tenue agissant pour le compte des autorités. Les journalistes qui avaient pris la fuite ne sont pas encore tous revenus au travail, mais Antoine Kabuhare tenait à ce que ses journaux retrouvent le chemin des kiosques le plus rapidement possible. « Nous sommes très heureux parce qu’on a eu un très grand soutien des médias internationaux, mais aussi de tous les ambassadeurs occidentaux accrédités au Burundi, ce qui signifie qu’on n’est pas seuls, commente-t-il.


Mais la première responsabilité, elle revient au gouvernement burundais qui doit assurer, qui doit assumer la sécurité des journalistes au Burundi. Est-ce que le Burundi peut aller aux élections sans une presse indépendante ? Je crois que pour la crédibilité des élections, il faut aussi qu’il y ait des médias libres. J’espère que le gouvernement comprend cela. (…) Il y a beaucoup de journalistes qui ne sortent pas encore. Il y en a qui ont dû partir, s’exiler, se mettre à l’abri. Progressivement peut-être la situation va se calmer. On verra dans les jours à venir».

 
Du côté du haut conseil de la communication, comme du ministère de la Communication, on avait déjà mis un bémol aux déclarations de dimanche en parlant de conditions. Techniques d’abord, étant donné que ces radios ont été ravagées. Politiques ensuite, en instaurant une sorte de cadre dans lequel ces radios pourraient évoluer. La RPA, Isanganiro, Bonesha et Renaissance sont accusées par le pouvoir de faire d’une manière ou d’une autre la part belle aux manifestants et d’avoir diffusé les messages des putschistes. En début d’après-midi, la présidence a annoncé que le président Nkurunziza avait demandé une enquête « urgente » pour évaluer les dégâts, identifier les responsables des attaques et définir le rôle de ces radios dans la crise.

Rfi.fr

Mercredi 20 Mai 2015 - 10:03


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