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Burundi: pas de comparution pour Agathon Rwasa dans le dossier Gatumba

Agathon Rwasa, leader historique des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), qui avaient revendiqué le massacre de Tutsis congolais à Gatumba en 2004, devait comparaître pour la première fois devant le parquet près la cour d’appel de Bujumbura ce lundi 15 décembre. Mais il n’a pas été entendu finalement, sans qu’aucune explication ne lui soit donnée.



Agathon Rwasa salué par ses partisans à Bujumbura, le 6 août 2013. AFP PHOTO/Esdras Ndikumana
Agathon Rwasa salué par ses partisans à Bujumbura, le 6 août 2013. AFP PHOTO/Esdras Ndikumana

Lorsque Agathon Rwasa arrive devant l’entrée qui mène aux bureaux du parquet hier matin, il trouve porte close. Des dizaines de policiers burundais font face à un millier de sympathisants survoltés, pour qui le principal leader de l’opposition burundaise est dans la ligne de mire d’un pouvoir qui le craint. « C’est de l’injustice, s’indigne l’un d’entre eux. Ils ont peur de lui car ils ont vu qu’il est très fort, le seul capable de leur damner le pion ici au Burundi ».

Que s’est-il passé entretemps ? Un policier expliquera à l’ancien chef rebelle burundais que la convocation du parquet de Bujumbura a été reportée sine die, sans aucune explication. Il devait être entendu sur son rôle dans le massacre de 166 réfugiés congolais banyamulenge en août 2004, dans l’ouest du Burundi.

Immunité provisoire

Agathon Rwasa rappelle qu’il est couvert, tout autant que l’actuel président burundais Pierre Nkurunziza, ancien chef rebelle comme lui et condamné à mort en son temps, d’une immunité provisoire qui court toujours. Cela cache mal dit-il, une volonté de se débarrasser de lui. « Tous les politiciens burundais, tous, sont couverts par une immunité provisoire,explique-t-il, même le président de la République. Tant que l’immunité n’est pas levée, il faut la respecter. Et s’il faut la lever, on ne doit pas la lever pour une seule personne, ça, c’est vraiment de l’inédit, ça n’arrive qu’au Burundi. »

Volonté de rendre justice à des victimes d’un horrible massacre ou instrumentalisation de la justice contre un adversaire politique que l’on craint ? Au Burundi, où l’on se prépare fiévreusement aux élections générales de 2015, beaucoup pensent que le président Nkurunziza veut se débarrasser de son principal opposant.

L’affaire Gatumba serait donc un simple prétexte ? Bujumbura s’en est toujours défendu, mais beaucoup ici le pensent. Son parti, le FNL lui a été confisqué, il est interdit de toute réunion politique depuis son retour d’exil, mais les choses seraient en train de changer, sous la pression de la communauté internationale.


Rfi.fr

Mardi 16 Décembre 2014 - 10:57


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