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COP 21 – Sénégal : Haidar El Ali, l’infatigable lutteur

L'homme qui plantait des palétuviers, militant écologiste sénégalais à l'inimitable bagou, sera présent en France à l'occasion de la COP21, du 29 novembre au 11 décembre. Sans illusions, mais toujours optimiste et combatif.



COP 21 – Sénégal : Haidar El Ali, l’infatigable lutteur
« Bonjour ! Comment va Vieille Afrique ? » La voix porte, qu’accompagne un geste ample et un sourire chaleureux. À l’époque où il nous accueillait, monsieur le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes du Sénégal ne recevait pas dans un bureau climatisé et ne s’embarrassait d’aucun protocole. Pour prendre rendez-vous ? « Envoyez-moi un SMS. » Et il était là comme convenu, Haidar El Ali, le sauveur de la mangrove, l’éphémère ministre de l’Environnement, le grivois sans gêne et blagueur fort en gueule, drapé dans son boubou vert et assis sur une chaise de jardin, à l’ombre des arbres de l’Oceanium, son repaire face à la mer.

Sous le masque du plongeur

Il en a vu passer, des journalistes. Bernadette Gilbertas, pour ne citer qu’elle, a même publié une sorte d’hagiographie de 260 pages intitulée Haidar El Ali, itinéraire d’un écologiste au Sénégal (éd. Terre Vivante). Pourtant, parler encore de lui ne le gêne pas : c’est pour la bonne cause, celle de la planète évidemment. À 64 ans, un peu alourdi par la bonne chair, il a dépassé l’âge des bilans et renoncé aux exploits sous-marins qui ont fait sa renommée. « Malheureusement, je plonge très peu, confie-t-il. Les génies me le rappellent et je leur demande pardon. » Si l’on remonte loin dans la matrice de l’enfance, il y a deux souvenirs marquants – fondateurs. « Le premier, je pense que c’est dans une rigole de la médina où j’ai ramassé un bout de manioc pour le manger, car j’avais faim, dit-il. Le second, c’est plus tard, vers l’âge de 11 ans. Je me suis perdu dans la ville et je me suis retrouvé ici, face à l’Océan que je voyais pour la première fois et dont je prenais conscience de la dimension puissante. »
 
Fils de petits commerçants libanais, Haidar El Ali apprend à l’école que ses ancêtres sont des Gaulois quand dans la rue il parle wolof avec sa bande de copains. Aujourd’hui, il en maîtrise même le verlan et ses pires détracteurs reconnaissent volontiers qu’il « parle mieux wolof que les Wolofs ». L’école, ce n’est pas vraiment son truc : « J’allais en mer avec les pêcheurs de Soumbédioune, des amis comme Alpha Khadam et Ibnou Sow. Je faisais l’école buissonnière, je nageais beaucoup, je naviguais, j’apprenais la mer. » Nageur de l’équipe espoir de Dakar, El Ali se montre plus curieux que les pêcheurs : « Un jour, j’étais à l’anse Bernard, j’ai emprunté un masque de plongée… Ce simple geste a changé le cours de ma vie. » À 17 ans, il devient apnéiste, capable de rester 3 à 4 minutes sous l’eau, puis découvre la plongée sous-marine avec bouteilles d’air comprimé.
source:jeune Afrique


Jeudi 26 Novembre 2015 - 13:51


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