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Centrafrique: intenses négociations à Bria

En début de semaine dernière, la situation s'était tendue après l'arrivée des soldats des forces africaine (Misca) et française (Sangaris) dans la ville, où se trouvent plusieurs centaines d’éléments de l’ex-Seleka.

Des manifestations d'hostilité ont été organisées, puis des affrontements, jeudi 10 avril, ont fait au moins deux blessés au sein de la Misca. Dimanche 13 avril, l’heure était aux pourparlers.



Des combattants de l'ex-Seleka, à Bria, le 9 avril 2014. REUTERS/Goran Tomasevic
Des combattants de l'ex-Seleka, à Bria, le 9 avril 2014. REUTERS/Goran Tomasevic

Des hauts responsables rebelles, de Sangaris et du gouvernement sont venus de Bangui pour faire baisser les tensions. Le contexte est d'autant plus compliqué que les forces ex-Seleka sont elles-mêmes divisées entre les partisans du compromis, menés par le commandant de la zone, le colonel Ousta, et d'autres dirigés par le général Yaya, qui refusent la présence internationale.

Ce dernier reproche aux troupes internationales de s'en être prises aux musulmans de Bangui, laissant le champ libre aux anti-balaka, et critique le colonel Ousta, pour sa proximité avec Sangaris et la Misca.

Dimanche, une réunion entre les deux adversaires a permis d'apaiser un peu plus les esprits. Réunis au domicile d'un sage, chacun a exposé ses griefs, et au sortir de la réunion, le général Yaya s'est voulu conciliant : « Nous sommes au contraire ensemble. Il n’y a pas de problème avec le colonel Ousta. »L'officier reprochait également aux troupes internationales d'avoir fait paniquer la population à leur arrivée. La réponse du général Tumenta, commandant militaire de la Misca, est sans ambiguïté.

« Nous n’avons pas à négocier avec les gens, nous avons à désarmer. Lorsque nous arrivons dans une ville avec une force musclée, c’est normal que la population puisse s’inquiéter, mais après, le calme est revenu et tout se passe bien.»

Du côté du colonel Ousta, on reproche notamment au général Yaya d'avoir piloté les manifestations. Par la voix de son porte-parole Amat Amadine, le colonel Ousta lui demande de rentrer dans le rang : « Nous ne voulons pas remettre en cause le processus du DDR (désarmement démobilisation réinsertion, ndlr), que nous avons engagé avec le gouvernement. Nous sommes en train de lui dire de cesser avec cette façon de faire. Nous, nous allons lui accorder le pardon, mais qu’il ne recommence plus. »

Les deux hommes sont néanmoins d'accord sur un point : oui au désarmement, mais pas sans condition. Tous deux réclament un processus clair et sécurisé, afin que les hommes soient pris en charge, mais aussi protégés contre les anti-balaka.

Ce lundi, une grande réunion est prévue dans la salle des délibérations de la mairie entre notamment des représentants du comité de sensibilisation, du conseil des sages, des forces Sangaris et Misca, de l'ex-Seleka, et de la population.

Une réunion destinée à apaiser définitivement les esprits et à préparer le désarmement de l'ancienne rébellion. Selon plusieurs sources, des éléments rebelles pourraient ensuite servir de guides en ville aux troupes internationales, pour les familiariser avec le terrain.

Source : Rfi.fr
 



Lundi 14 Avril 2014 - 09:41


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