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Conférence malienne d'entente nationale: avec la CMA, mais sans les réfugiés

Ce mardi 28 mars, c’était le deuxième jour de la Conférence d'entente nationale qui a été marquée par la participation de l'ex-rébellion aux travaux. Mais, venus de Bamako comme de l'intérieur, les Maliens en général n'ont pas été avares en propos pour donner leur ressenti par rapport à la crise malienne.



Mamadou Kouyaté vient de la localité de Ségou, 240 kilomètres au nord de Bamako. Selon lui pour réussir cette rencontre, il faut cultiver le vivre ensemble : « Ça ne sert à rien qu’on ne se retrouve pas et que le Nord soit au Sud, que le Sud soit au Nord. C’est ça le Mali, le brassage. C’est de ça que le Mali a besoin aujourd’hui. »


Le Mali a aussi besoin d’écouter tous ses fils, explique Mamadou Djeri Maiga, l’un des responsables du mouvement national de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) : « Il faut prendre en compte les propositions de tout le monde. Il faut faire une très bonne synthèse. Et alors, il y aura la paix. »

Il faut cultiver le vivre ensemble, écouter tout le monde, mais aussi avoir une bonne gouvernance dans le pays. « La corruption, la gouvernance, tout cela et beaucoup d’autres choses qui ne nous facilitent pas l’entente sont critiquées par tout le monde », déplore Moussa Souma Maiga, chef coutumier songhoi de Gao, dans le Nord.

Le Mali nouveau, le Mali de demain doit également accorder une place de choix à la femme. « On veut l’inclusion pour que vraiment tout le potentiel du savoir-faire des femmes puisse être partie intégrante de cette charte », explique Dambele Oulematou Saw, présidente d’un réseau d’associations féminines. D’autres intervenants insistent sur la justice sans laquelle il ne peut y avoir pardon et réconciliation.

« Les réfugiés ont leur mot à dire »

Si les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) ont finalement accepté de participer à la Conférence d'entente nationale, il reste pourtant une frange importante de la population qui n'y est pas représentée : ce sont les réfugiés. Ils sont des dizaines de milliers à avoir fui les violences dans le nord du pays, et leur voix ne se fera pas entendre directement pendant les négociations. « La Conférence nationale est partie en réalité pour déboucher sur une mésentente, sur une conférence de sabotage national. D’autant plus que la conférence nationale, censée être le couronnement du processus, non seulement a eu lieu plus tôt que prévu, mais également toutes les conditions qui devraient être réunies ne sont pas réunies pour que la Conférence nationale soit fixée. Vous avez des dizaines de milliers de réfugiés au Burkina Faso et ailleurs », s'agace Sidi ag Baye, secrétaire général du Comité directeur des réfugiés maliens de Bobo-Dioulasso et le porte-parole des réfugiés maliens au Burkina.

Une absence déplorable, estime-t-il. D'après lui, cette conférence ne débouchera sur rien de solide sans l'apport de ceux qui ont fui le pays. « Nous n’avons pas été saisis, nous n’avons pas été officiellement invités jusque-là. Personne mieux que les réfugiés ne connaît les souffrances dans lesquelles ils sont en train d'évoluer depuis 2012 jusqu’à nos jours. C’est à eux de s’exprimer librement et de proposer les solutions qui sont censées ramener la paix entre parties en belligérance. Les réfugiés ont un mot à dire. Ils doivent être invités. Là, on force la donne, on passe à côté de la plaque. »

Sidi ag Baye affirme par ailleurs qu'au moins 20 000 Maliens sont réfugiés seulement au Burkina Faso.

Avec Rfi.fr


Mercredi 29 Mars 2017 - 10:37


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