Alors que les critiques montent de toutes parts pour dénoncer l'inaction des autorités tunisiennes depuis l'attentat du Bardo il y a trois mois, au surlendemain de l'attaque de Sousse, le gouvernement tunisien annonce une série de mesures censées rassurer et démontrer sa capacité à répondre efficacement à la menace terroriste.
Certaines mesures avaient déjà été largement évoquées ces dernières semaines, comme lasécurisation des sites touristiques, avec des patrouilles militaires à l'extérieur et à l'intérieur des hôtels, mais ça n'a pour autant pas permis d'éviter la tuerie de Sousse, qui a fait 38 morts dont au moins 15 Britanniques. Cette fois, le gouvernement parle de rappeler des réservistes pour renforcer les forces de sécurité, et d'opérations « coup de poing » pour démenteler des cellules terroristes.
Pour Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères et membre du parti Nidaa Tounes, il faut prioritairement contrôler les lieux de prière clandestins. Quatre-vingt mosquées « qui ne sont pas contrôlées » vont être fermées « provisoirement » dans les prochains jours, dixit le ministre, « pour ne pas laisser hors de contrôle les gens qui font du prosélytisme, qui font surtout du jihadisme et qui lavent le cerveau des jeunes ».
La Tunisie détient le triste record du nombre de jeunes partis faire le jihad aux côtés de l'organisation Etat islamique en Syrie. Le pays souhaite mieux contrôler le parcours et le retour de ces 3 000 apprentis terroristes. Mais faute de moyens, la Tunisie lance un appel à ses partenaires. « La Tunisie ne peut pas faire face à tous ses défis toute seule », plaide Zied Ladhari, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, membre du bureau exécutif du parti Ennahda.
La Tunisie, qui regarde avec inquiétude la plongée dans le chaos terroriste de son voisin libyen, « a besoin de la France, elle a besoin de l'Europe, elle a besoin des Etats-Unis en matière de coopération sécuritaire, en matière de moyens pour lutter beaucoup plus efficacement contre ces filières terroristes », ajoute M. Ladhari.
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