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Côte d’Ivoire: la contestation d’ex-rebelles démobilisés à Bouaké

En Côte d'Ivoire, les conséquences des mutineries du début du mois se font toujours sentir. Après un coup de sang de militaires dans différentes villes, le pouvoir a accordé 12 millions à quelques 8 500 soldats, pour la plupart anciens rebelles pro-Ouattara. Une somme qui selon eux leur avait été promise durant la guerre et dans les accords de paix de Ouagadougou. Mais désormais, d'autres groupes ayant combattu demandent le même traitement, c'est le cas des anciens rebelles démobilisés et désormais dans le civil. Reportage à Bouaké.



Dans les réunions des démobilisés, le cas des primes est sur toutes les lèvres. Ibrahim Doumbia a combattu 11 ans dans la rébellion, jusqu'à la grande bataille d'Abidjan. Il estime avoir les mêmes droits que les mutins : « Tout le monde devrait percevoir la même somme. On a fait une libération, on a pris des risques, on a perdu des amis, certains ont eu les bras amputés, d’autres sont devenus fous. Des femmes ont perdu leurs maris, il y a plein d’enfants qui ne peuvent plus aller à l’école par manque de moyens. Ceux qui trouvent que c’est beaucoup, c’est parce qu’ils ne connaissent pas l’effet des armes. Une arme c’est une chose fatale. Douze millions n’est pas cher par rapport à la vie d’un être humain. Nous qui sommes encore bien portants on vieillit. Qu’est-ce qu’on pourra faire demain ? »
 
Ladji Ouattara, alias Ladji Justice, montre son mollet atrophié suite à l'impact d'une roquette. Il demande qu'on respecte les anciens combattants, mais pour lui pas question de prendre une arme pour revendiquer. « Les militaires qui sont dans les casernes aujourd’hui, ce sont les papas qui sont les démobilisés, dit-il. Mon neveu qui est dans l’armée pourra tirer sur moi ? Mon neveu qui est dans la police pourra venir me frapper ? C’est pourquoi je dis que nous n’avons pas besoin de tomber dans la violence. Nous n’avons pas d’armes, nous préférons dialoguer avec le pouvoir, qu’il nous vienne en aide. Nous sommes des pères de famille. »
 
Beaucoup d'ex-combattants sont au chômage. Leurs leaders craignent que la frustration entraîne certains à manifester violemment leur colère.

Rfi.fr

Mardi 24 Janvier 2017 - 14:02


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