Trois jours seulement après les menaces du groupe Ansar Dine contre la Côte d'Ivoire, c'est à l'unanimité que les députés ont voté cette loi antiterroriste. Perquisitions de jour comme de nuit, interceptions de correspondances, garde à vue prolongée de deux fois 96 heures pour tout suspect d'actes terroristes... La Côte d'Ivoire renforce ainsi son arsenal juridique. Des peines de dix à vingt ans de prison sont également prévues.
Une nouvelle loi nécessaire, selon les autorités, mais qui interpelle certaines associations des droits de l'homme. « Ce genre de texte peut toujours être dangereux », réagit l'un de leurs représentants à Abidjan. « Il faut voir quel usage il en sera fait, mais il y a des risques d'atteintes aux libertés. » A moins de quatre mois de l'élection présidentielle dans le pays, « il ne faudrait pas que cela soit utilisé contre l'opposition », conclut-il.
De possibles dérives déjà soulevées par certains députés lors de l'examen du texte par la commission sécurité et défense de l'Assemblée. « Nous avons dit nos craintes au gouvernement et il nous a entendu, nos remarques ont été prises en compte », assure son président Pierre Gaho Oulata. « Il n'y aura pas d'amalgame, pas de confusion », promet-il.
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