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Dialogue politique – Boubacar BA du Grand Parti: « Tant que ce jeu de yoyo entre le pouvoir et l’opposition…»

Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, présidera ce mardi une rencontre d’échanges avec l’ensemble des partis politiques légalement constitués, dans les locaux de son ministère. L’ordre du jour sera axé sur la mise en place du cadre d’évaluation de la refonte partielle des listes électorales. Le cadre prendra aussi en charge la réflexion sur le processus électoral à venir. Les leaders de la Coalition Manko Taxawu Senegaal (MTS) ont déjà donné le ton en soutenant qu’ils n’y seront pas sans Khalifa Ababacar Sall. Du Grand Parti (GP) de Malick Gakou, Boubacar BA doute de la réussite de la rencontre. L’ancien responsable libéral qui parle de « simulacre », explique « qu’il y a des questions extrêmement importantes auxquelles il faut répondre avant de parler de dialogue ». Et, à l’en croire, un dialogue ne peut se tenir avec le député-maire de Dakar en prison et le candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Karim Wade, en exil forcé. L’ancien Directeur général de l’OFEJBAN (Office pour l'Emploi des jeunes de la banlieue) interpelle Idrissa Seck et Malick Gakou. Interview.



Dialogue politique – Boubacar BA du Grand Parti: « Tant que ce jeu de yoyo entre le pouvoir et l’opposition…»
La distribution des cartes d’identité biométriques
 « Le Sénégal a toujours été un pays de dialogue. Il y a eu des situations de blocage extrêmement graves sur le plan politique mais qui ont toujours été résolues. L’une des plus importantes est celle de 1992 lorsqu’un consensus a été trouvé autour du Code électoral. Mais au-delà de cela, depuis 2012, il y a eu des simulacres de dialogue qui ont toujours été annoncés mais qui, au finish, n’ont abouti à rien pour la bonne et simple raison que nous avons l’impression d’assister à un jeu de yoyo entre le pouvoir et l’opposition dans ce pays. Et ce qui est regrettable, c’est que nous sentons que le même scénario va se répéter après celui des élections législatives, d’abord des élections sénatoriales parce que n’oublions pas qu’il y a eu un dialogue qui a été convoqué il y a de cela deux (2) ans et qui avait réuni pratiquement 90 % des acteurs politiques et de la société civile, qui au finish, n’a abouti à rien. Aujourd’hui, nous allons vers des élections, on appelle à un dialogue et qu’il y a des questions extrêmement importantes auxquelles il faut répondre avant de parler de dialogue. C’est d’abord la distribution des cartes d’électeurs surtout des cartes d’identité biométriques qui devait se faire depuis longtemps. Nous avons terminé les élections (législatives), jusqu’au moment où je vous parle il y a au moins 600.000 – 700.000 Sénégalais qui n’ont pas encore reçu leur carte. C’est un fait ». 


Khalifa Sall en prison et Karim en exil forcé
« Le deuxième, nous sommes aujourd’hui dans une situation politique où les deux (2) principaux leaders de l’opposition, disons des deux (2) grandes Coalitions, l’un est en prison et l’autre en exil forcé. Alors, le problème qui se pose, autour de quoi va se tenir ce dialogue ? Autour de la refonte du fichier électoral ? Ou sur les questions politiques ? Ou sur la situation sociale et économique de ce pays ? De toute façon, les élections devraient régler cette situation parce que le peuple devrait choisir à partir de 2019, pour permettre aux Sénégalais de se libérer ».


Yoyo politique entre le pouvoir et une certaine partie de l’opposition
« Ce qu’il faut dénoncer aujourd’hui, c’est ce jeu de yoyo entre le pouvoir et une certaine partie de l’opposition. Au moment où je vous parle, à part le président Wade et Idrissa Seck, on n’entend pas encore les leaders de l’opposition se prononcer de manière efficiente et de manière très claire sur la situation politique et sur la situation sociale. Nous avons le monde syndical qui est en ébullition, comme dans l’éducation et la santé. Vous avez aujourd’hui, les questions de l’emploi qui restent entières et aucune perspective sérieuse ou s’il y a des perspectives, aucune mise en œuvre sérieuse n’est encore faite. Et là, cela pose de sérieux problèmes ».


Déterminer les termes de référence
« Donc, avant de dialoguer, il faut déterminer les termes de référence et même engager des consultations. J’avais proposé à l’époque au gouvernement du Sénégal d’engager des consultations avec les principales Coalitions d’abord (Manko Taxawu Senegaal, Wattù Senegaal, la société civile et trois (3) autres Coalitions qui sont venues en 3ème, 4ème et 5ème position après les élections législatives. Ce qui est inacceptable aujourd’hui au sein de l’opposition, c’est que pendant que le pouvoir reste uni avec de grands partis, l’opposition est toujours divisée et on n’entend pas les principaux leaders par rapport à cette question-là. Si on respecte les Sénégalais, la première chose d’abord, c’est de déterminer les termes de référence, les camps de dialogue. Et en ce moment, les Sénégalais pourraient prendre au sérieux ce dialogue ». Qu’est-ce qu’il y a dans la main-tendue ? Il y a de cela deux (2) ans c’était la même situation, tout le monde s’est retrouvé en même temps au Palais présidentiel. Et, la montagne a accouché d’une souris. Le pouvoir a eu le temps de dérouler son programme et vous avez eu le résultat lors des élections législatives ».


L’opposition est en train d’être distraite
« Aujourd’hui, je dis que l’opposition est en train d’être distraite par rapport à cette situation-là. Et si demain, le pouvoir réussit à les berner qu’ils ne reviennent pas ici pour chanter aux Sénégalais qu’on a volé les élections. L’opposition doit s’organiser avec un (1) ou deux (2) leaders sérieux pour faire face au pouvoir. Et ce n’est qu’en ce moment-là que le jeu politique sera clair aux yeux des Sénégalais. Le Sénégal ne mérite pas cette situation politique dans laquelle il se trouve. Je lance un appel au président Idrissa Seck, au président Malick Gackou, au président Mansour SY Djamil mais aussi au président Abdoulaye Wade de nous clarifier par rapport à ce jeu politique-là puisque tel que le jeu politique se déroule il y a des non-dits. Je fais allusion à ces programmes pompeux qu’on a annoncés et qui ne sont que des coquilles vides. Je fais aussi allusion à cette opposition qui est là et qui, on a l’impression qu’elle est en train de discuter avec le pouvoir en le cachant au peuple parce qu’une opposition crédible, sérieuse et engagée doit avoir une autre attitude que celle-ci à un (1) an de l’élection présidentielle. Le jeu doit se clarifier parce que j’ai l’impression qu’il y a une classe sociale qui est celle la plus importante qui est là comme spectatrice que des hommes politiques aussi bien du pouvoir que de l’opposition, veulent manipuler à des fins personnelles, à des fins politiques. Les vraies questions ne sont pas posées, c’est l’emploi des jeunes et des femmes, c’est la question de l’éducation, de la santé. Comment peut-on imaginer un pays comme le Sénégal au 21ème siècle avec des abris provisoires et qu’aucun homme politique ne peut dire qu’il va construire des salles de classe d’une valeur de dix (10) millions au moins dans sa ville… ».


Problème de mise en œuvre sur l’emploi des jeunes
« On parle aujourd’hui de la DER (Délégation à l’Entreprenariat Rapide), de l’ANPEJ qui bénéficie de plus de moyens que les anciennes agences qu’on a dissoutes mais le problème, allez poser des questions aux jeunes, il se pose un problème de mise en œuvre ou un problème de cohérence par rapport à la demande du marché, par rapport aux demandeurs d’emploi alors qu’il y a énormément de moyens financiers disponibles. Chaque ministre ou chaque directeur d’agence a son propre agenda qu’ils essaient de mettre en œuvre au détriment des populations parce que les jeunes ne sentent pas aujourd’hui cette question de l’emploi. Ils sentent plus des séminaires, des colloques organisés autour de question-là mais dans la réalité du terrain, on n’a pas encore vécu cela. C’est pourquoi, il est urgent que des dispositions pratiques soient prises le plus rapidement possibles à ce niveau-là. Au niveau de la santé, c’est un problème que nous vivons. Chaque jour, on entend à la télévision tel poste de santé n’a pas d’infirmier d’Etat, tel autre poste n’a pas de médicaments, pas d’ambulance, etc. Alors qu’on pouvait équiper tous les postes de santé du Sénégal aujourd’hui, les doter du minimum en médicaments, ambulance. Où sont les nombreux cadres qui sortent des écoles de formation de santé dans ce pays-là et qui chôment ? A quoi ils servent ? Voilà autant de question qui méritent plus de réflexion et d’attention de la part des Sénégalais que ces questions politico-politiciennes. Vous n’entendrez jamais aussi bien du pouvoir que de l’opposition, ces hommes politiques prendre en charge ces questions que je viens d’évoquer ».


Imposer aux politiques un cahier de charges
« On a arrêté Khalifa Sall mais ceux qui sont du côté de Khalifa Sall, n’ont qu’à se battre pour la libération de Khalifa Sall. Ceux qui sont du côté du pouvoir, n’ont qu’à montrer aujoud’hui aux Sénégalais ce qu’ils ont réalisé. C’est de cela que les Sénégalais ont besoin. Mais qu’on cesse de manipuler et de tourner en bourrique le peuple. Trop, c’est trop. Et, c’est pourquoi, je lance un appel aux hommes avertis de ce pays-là ; je ne m’adresse pas uniquement aux hommes politiques mais aussi à la société civile. Quand je parle de la société civile, il y a les ONG, les associations de jeunes, les familles religieuses, que tout le monde se mettent ensemble et imposent aux politiques un cahier de charges et une feuille de route par rapport à ces élections-là. Autrement dit, si les politiques ne sont pas capables de trouver des solutions par rapport à cela, que le peuple se prépare pour sortir un nouveau type de leader qui fera l’unanimité. Trop, c’est trop. Nous sommes trop fatigués. C’est vrai que je suis un homme politique mais je suis de plus en plus déçu de cette situation qui se passe dans mon pays ».


Idrissa Seck, Malick Gakou…
« Le peuple Sénégalais doit savoir qu’en 2019, il y aura au moins pour le moment deux (2) ou trois (3) candidats qui feront face au pouvoir et que leur programme commence à être déroulé et expliqué aux Sénégalais. Mais on va attendre à quatre (4) ou cinq (5) mois et on tombera sur celui qui est le plus virulent pour dire voilà l’homme qu’il faut, non. Je crois que le chemin de la démocratie a été balisé en 2000, le jeu était clair mais depuis 2005 jusqu’à ce jour, tout est en train d’être faussé et des leaders politiques comme Idrissa Seck, comme Malick Gakou, n’ont plus le droit de sacrifier le peuple. Du côté du pouvoir également, il y a des gens qui savent ce qui se passent n’est pas normal et qui se taisent entendant toujours les décrets présidentiels tous les mercredis soirs. Mais cela doit cesser ». 


Lundi 20 Novembre 2017 - 22:09


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