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Ebola: «Certains médecins font preuve de négligence»

La lutte contre la propagation d’Ebola se poursuit. Alors que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 10% des personnes infectées par le virus sont des personnels de santé, la Guinée se penche sur la sensibilisation de ses médecins et infirmiers. La Côte d’Ivoire, elle, réfléchit à la conduite à tenir quant au contrôle de ses frontières. Le pays a décidé hier de l’ouverture de couloirs humanitaires strictement contrôlés.



Un employé de pharmacie se lave les mains, à Abuja, au Nigeria, le 1er septembre 2014. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 10% des personnes infectées par le virus sont des personnels de santé. REUTERS/Afolabi Sotunde
Un employé de pharmacie se lave les mains, à Abuja, au Nigeria, le 1er septembre 2014. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 10% des personnes infectées par le virus sont des personnels de santé. REUTERS/Afolabi Sotunde

Dans son décompte du 25 août dernier, l’OMS dénombre au total 240 médecins et infirmières infectés, et 120 décédés. Les pays les plus touchés par l'épidémie – la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia – ne comptent souvent qu'un ou deux médecins pour 100 000 habitants.

En Guinée, 49 soignants ont été contaminés et 26 sont décédés : la protection du personnel de santé est donc un enjeu d’importance. « Ebola existe, protégez-vous » : c'est le message que fait passer Mohammed Cissé à son équipe médicale tous les matins. Ce chef du service dermatologie du CHU de Donka, à Conakry, fait tous les jours face au manque de matériel de protection. Mais pour lui, sensibiliser le personnel de santé est la clé : « La sensibilisation continue. C’est un travail de longue haleine. Vous avez un patient qui a de la fièvre, qui présente des céphalées [maux de tête, ndlr] ou des vomissements : il faut penser à Ebola. Ce matin, le président de la République a fait le déplacement à l’hôpital pour exhorter le personnel de santé à se protéger. »

Négligences

Selon Marc Poncin, coordinateur d'urgence pour Médecins sans frontières (MSF) en Guinée, toutes les responsabilités n'ont pas été encore prises par les soignants : « Dans un pays qui n’avait jamais connu d’épidémie d’Ebola, il est compréhensible que certaines mesures de protection n’aient pas été prises au début », explique le médecin, « mais ce qui me met beaucoup plus en colère aujourd’hui, c’est de voir qu'alors que l’épidémie existe depuis presque six mois en Guinée et qu’elle a contaminé et tué beaucoup de gens, certains personnels de santé, certains médecins, certains infirmiers font preuve de négligence. Ils continuent de ne pas se protéger, et de ne pas avoir les bonnes pratiques lors de leurs consultations médicales. »

Couloirs humanitaires en Côte d’Ivoire

Tandis que la Guinée travaille à sensibiliser son personnel soignant, la Côte d’Ivoire, qui n'est pas contaminée pour le moment, réfléchit à la conduite à tenir quant au contrôle de ses frontières. Le Conseil national de sécurité s'est réuni lundi soir à la présidence de la République, à Abidjan. De nombreux ministres étaient présents autour d'Alassane Ouattara, ainsi que les représentants de plusieurs organismes sanitaires et humanitaires. Le CNS a décidé de maintenir la fermeture des frontières, mais d'aménager des couloirs humanitaires, économiques et sanitaires aux niveaux terrestre et aérien.

Il s'agit d'une ouverture partielle, et strictement contrôlée – ce « couloir » sera utilisé dans le cadre d'actions sociales et humanitaires précises, soumises à l'autorisation du ministère de la Santé –, avec un suivi sanitaire pendant la période d'incubation de 21 jours du virus Ebola.

Coupés du monde

C'était l'une des principales recommandations de la réunion de la Cédéao à Accra  qui s'est achevée jeudi dernier, l'organisation ouest-africaine s'inquiétant des conséquences économiques et humanitaires de ces fermetures de frontières. Dans un district du Liberia par exemple, plusieurs centaines de milliers de personnes sont coupées du monde par un cordon sanitaire à l'ouest et par la frontière ivoirienne close. Dans cette zone agricole, les paysans n'ont pas pu beaucoup récolter cette saison, et une crise alimentaire s'annonce. Grâce à ce couloir, les camions de riz qui viennent des ports ivoiriens pourront leur apporter des vivres.

Autre exemple des conséquences de cette réouverture, sportif cette fois : l'équipe de Sierra Leone est finalement autorisée à venir disputer le match éliminatoire de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) ce samedi à Abidjan – la délégation n'ayant pas fréquenté de pays contaminé depuis moins de 21 jours.


Rfi.fr

Mardi 2 Septembre 2014 - 10:10


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