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Election américaine : un premier débat agité entre Trump et Hillary« Donald Trump est tombé dans le piège d'Hillary Clinton lors du débat »

Les deux principaux candidats à l’élection présidentielle du 8 novembre se sont livrés à leur premier face-à-face. Et, en ne perdant pas, la candidate démocrate a gagné.



Election américaine : un premier débat agité entre Trump et Hillary« Donald Trump est tombé dans le piège d'Hillary Clinton lors du débat »
 
Après être monté sur le podium lundi 26 septembre, Donald Trump, qui était à deux doigts de devenir le futur président des Etats-Unis, a fait ce qu’Hillary Clinton espérait.
 
Il s’est comporté comme Donald Trump.
 
La plus grande crainte de la candidate démocrate pendant la campagne était d’assister à la naissance d’un autre Donald Trump – plus mesuré, plus raisonnable, plus mûr, un homme qui semblerait capable d’assumer la fonction suprême. Mais cet homme-là n’était pas là hier soir, puisqu’il n’existe pas.
 
Donald Trump avait préparé un plan d’action clair à l’attention des électeurs de l’Ohio et de Pennsylvanie, touchés par la disparition des emplois dans le secteur industriel, en attaquant de manière répétée le bilan économique de son adversaire.
 
Il a cependant endossé assez vite le rôle de mâle dominant qui lui avait si bien servi lors des primaires républicaines. On a ainsi pu voir une sorte de Rick Lazio (candidat malheureux aux élections sénatoriales new-yorkais face à Hillary Clinton en 2000) harceler la candidate démocrate, lui couper la parole, en reniflant sans arrêt et en levant les yeux au ciel quand elle parlait.
 
Mme Clinton, quant à elle, après avoir passé une bonne partie de la campagne à faire la distinction entre Donald Trump et les Républicains, le premier étant selon elle beaucoup plus radical que les seconds, s’est comportée comme si elle se trouvait face à Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle de 2012.
 
Donald Trump est favorable à la pseudo théorie du ruissellement économique, a-t-elle remarqué, alors que c’est un privilégié qui a grandi dans une famille aisée. “Il a commencé sa carrière en empruntant 14 millions de dollars à son père, et il croit vraiment que la solution, c’est d’aider les plus riches. Je ne partage pas ce point de vue", a-t-elle dit.
 
Le chiffre de 14 millions de dollars provient d’un article publié cette semaine dans le Wall Street Journal, ce qui démontre l’intérêt de mener une campagne digne de ce nom, capable d’enquêter sur la partie adverse.
 
Hillary Clinton était indubitablement nerveuse au début de la soirée, consciente d’être écoutée par 100 millions de spectateurs et de défendre les intérêts du monde libre, mais elle s’est rapidement affirmée. Elle n’a pas ménagé ses efforts pour piéger son adversaire, qualifiant ce qu’il venait de dire de "délirant" et laissant entendre qu’il n’était pas aussi riche qu’il le prétendait.
 
“Il n’est peut-être pas aussi riche qu’il le dit”, a-t-elle déclaré. “Ni aussi généreux. Nous ne savons pas tout non plus de ses relations commerciales mais une enquête nous a appris qu’il doit apparemment quelque 650 millions de dollars à Wall Street et à des banques étrangères. Peut-être ne veut-il pas que les Américains, que tous ceux qui nous regardent ce soir, sachent qu’il ne paie d’impôts fédéraux.”
 
Donald Trump a mordu à l’hameçon, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher, et n’a pas arrêté d’interrompre son adversaire.

Election américaine : un premier débat agité entre Trump et Hillary« Donald Trump est tombé dans le piège d'Hillary Clinton lors du débat »
Le débat a ensuite abordé la question des relations interraciales. Donald Trump a défendu son scepticisme vis-à-vis de la nationalité de Barack Obama, ajoutant qu’il avait d’ailleurs rendu service au président. “C’est grâce à moi qu’il a rendu public son certificat de naissance, et je crois que j’ai plutôt été efficace”, a-t-il ajouté.
 
La réponse d’Hillary Clinton était l’une des plus cinglantes de la soirée. Elle a rappelé qu’à ses débuts dans l’immobilier, Donald Trump s’était explicitement rendu coupable de comportements discriminatoires vis-à-vis de la communauté noire.
 
L’intéressé a répondu que si le ministère de la Justice lui avait effectivement fait un procès – sans préciser que c’était sous la présidence de Richard Nixon –, il était parvenu à un arrangement à l’amiable et qu’il n’avait rien à se reprocher.
 
En matière de politique étrangère, il n’a pas réussi à exploite la principale faille de la candidate démocrate, son côté va-t-en-guerre, dans la mesure où il a menti plusieurs fois sur son soutien à la guerre en Irak. “Je n’y étais pas favorable”, a-t-il dit. Les vidéos de 2002 qui prouvaient le contraire ne voulaient rien dire, parce qu’il n’avait "pas vraiment réfléchi à la question".
 
C’est d’ailleurs l’impression qui se dégage de ce premier débat: il n’a pas vraiment réfléchi. Il n’est pas prêt à être président. On n’attendait à la fois pas grand-chose de lui après cette étrange campagne, mais aussi beaucoup. Il devait faire la preuve de sa capacité à diriger le pays. Il ne l’a pas fait.
 
Donald Trump a rattrapé Hillary Clinton dans les sondages ces dernières semaines, et la course est devenue très serrée. Mais si les élections avaient lieu demain, les Démocrates l’emporteraient, et Trump n’a rien fait pour changer la donne lundi soir.

www.huffingtonpost.fr


Mardi 27 Septembre 2016 - 09:55


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