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Emmanuel Macron est-il vraiment le candidat rêvé des actionnaires?

Le favori du second tour est en déplacement à l'usine Whirlpool d'Amiens



Emmanuel Macron est-il vraiment le candidat rêvé des actionnaires?
Ses opposants ne manqueront pas de le lui rappeler, à l'image du militant Insoumis Jean-François Ruffin. L'ex banquier Emmanuel Macron est-il autre chose que le candidat de la finance et des actionnaires? Ce 26 avril, il devra le prouver à Amiens face aux salariés du l'usine Whirlpool, en grève pour dénoncer sa délocalisation en Pologne alors que les dividendes des actionnaires viennent d'augmenter.
 
Avec son passé de banquier d'affaires chez Rothschild et sa politique pro entreprises, au ministère de l'Economie comme dans son programme de campagne, l'amalgame coule de source. Marine Le Pen se fera certainement un plaisir d'enfoncer le clou à l'occasion du débat d'entre deux tours, le 3 mai.
 
Mais son programme est-il si favorable aux actionnaires? "Son objectif est de réorienter l'épargne des Français vers l'économie, il est indéniable qu'il y a des gestes envers les actionnaires", explique l'économiste Philippe Crevel, de Lorello Ecodata. Mais l'ampleur des mesures annoncées est loin de transformer entreprises et salariés en buffet gratuit pour financiers.
 
"Même Mélenchon avait prévu de baisser l'impôts sur les PME"
 
La principale mesure vise à réduire l'impôt sur les sociétés, le taux de prélèvement sur les bénéfices, de 33% à 25%. Cela reviendrait à s'aligner sur la moyenne européenne, alors que le nôtre fait partie des plus élevés.
 
"Même Mélenchon avait prévu de le baisser pour les PME. Il y avait une grande unanimité des candidats sur ce sujet", rappelle Philippe Crevel. Comme Marine Le Pen, qui veut le réduire à 24% pour les PME uniquement.
 
Plus de bénéfices, donc plus d'argent pour les actionnaires? Ce n'est pas automatique. "Il ne faut pas que l'entreprise se vide au profit de l'actionnaire, assure l'investisseur Daniel Gerino, de Carlton Selection. Actionnaires, salariés, investissement... Il faut trouver le bon équilibre ou cela ne fonctionne pas."
 
Deuxième mesure forte, la mise en place d'un prélèvement unique sur les "revenus du capital" de 30%. "Cette 'flat tax' n'est pas si avantageuse qu'on le dit, elle a été conçue pour être simple et neutre", précise Philippe Crevel.
 
Dividendes moins taxés pour les riches, assurances vies plus taxées
 
Pour encourager les investissements, Macron veut rendre le système plus lisible, surtout depuis l'étranger. D'où une taxe unique. Mais pour les détenteurs d'actions, ce ne sera pas forcément un avantage pour l'imposition des dividendes.
 
Aujourd'hui, seuls 60% des dividendes sont assujettis à l'impôts sur le revenu. Un contribuable dans la tranche la plus élevée en versera 45% au fisc au titre de l'impôt, plus 15% de prélèvements sociaux. Soit, tout compris, 36% de la somme de départ.
 
Avec son taux unique de 30%, le projet Macron sera avantageux pour les gros portefeuilles boursiers, sauf si les 15% de prélèvements sociaux doivent encore s'ajouter. On passerait alors à 45% au lieu de 36%.
 
En revanche, cette "flat tax" sera défavorable aux détenteurs de contrats d'assurance-vie dépassant 150.000 euros. Ils passeraient de 23 à 30% de prélèvement, sachant que ce produit d'épargne est très prisé des gros patrimoines. Là encore, il s'agit d'encourager l'investissement dans les entreprises.
 
Enfin, la réduction de l'impôt sur la fortune aux biens immobiliers, en excluant les biens mobiliers comme aujourd'hui (actions, parts d'entreprises, biens professionnels) profiterait forcément aux entrepreneurs et aux actionnaires.
 
 
 


Mercredi 26 Avril 2017 - 20:07


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