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Gambie : les conditions atroces de la mort de Solo Sendeng

La mort de l’opposant gambien, Solo Sendeng a été causé par des toutures infligées par les services de sécurité de Yaya Jammeh. Les détails de sa mort ont été révélés par nos confrères de l’Enqueête, qui se sont entretenus avec des sources proches du National intelligency agency (Nia).



Gambie :  les conditions atroces de la mort de Solo Sendeng
Arrêté le 14 avril 2016, à Serrekunda, Solo Sendeng, jeune opposant gambien, membre du parti d’Ousseynou Darbo, l’United democratic party (Udp) a péri dans les géoles de la National agency party (Nia). Ce que les autorités gambiennes ont essayé de cacher, par contre, ce sont les circonstances inhumaines de son décès.

 «Solo Sandeng et les autres ont été interpellés par des éléments de la Police intervention Unit (PIU) qui les ont acheminés à leur quartier général à Kanifing où ils ont été gardés jusque tard dans la soirée du jeudi 14 avril », raconte l’une de nos sources approchées par nos confrères qui fait savoir qu’il a ensuite été exfiltré, vers 21 heures, par des agents de la NIA qui l’ont conduit loin, vers Tanjeh, une localité du sud-ouest de la Gambie, où il a été placé en détention dans les locaux de l’agence qui polarise ce secteur.

 Une autre source interne à la NIA de Tanjeh explique : « A partir de là, tout est allé très vite. Toujours menotté, Solo a été déshabillé et frappé par une équipe de tortionnaires sous la direction du « Jungullar » Sulayman Sambou, un jeune membre de l’équipe de tueurs directement sous les ordres de « Oga » (le surnom du président gambien, selon sa garde rapprochée). Solo portait un caleçon de type boxer de couleur bleue. Il a été battu et torturé jusqu’au moment où il a perdu connaissance, obligeant Sheikh Oumar Jeng, le directeur adjoint des opérations à la NIA de Tanjeh, à appeler le docteur Lamin Sanyang de Brikama Berewuleng pour examiner le jeune opposant qui baignait dans une mare de sang, le corps complètement inanimé ».

Et la source de continuer son récit : «il était entre 04 heures et 05 heures du matin, dans les premières heures de la journée du vendredi. Et le médecin n’a pas tardé à confirmer ce que beaucoup d’entre nous craignions. Solo Sandeng, dont le corps était complètement déchiré par les coups de fouet, est mort des suites de ses blessures contractées, lors des séances de tortures ».

Devant cette situation extrême, « les agents du bureau de la NIA à Tanjeh, sous la direction de leur chef Sheikh Oumar Jeng, ont appelé leur patron Yankuba Badjie, le chef des renseignements du régime, qui s’en est ouvert au Président Yahya Jammeh », explique toujours notre interlocuteur. Quelques minutes plus tard, Sheikh Oumar Jeng est revenu dans la salle où le corps de Solo Sandeng était couché sur une natte, pour donner un ordre qui a pris de court tous les autres agents de la NIA témoins des événements. « Boss nous a ordonné de faire disparaître le corps de Solo Sandeng. Et puisqu’il n’était pas prudent de sortir un tel corps vers le cimetière, tout le monde était d’accord qu’il fallait l’enterrer derrière les locaux de la NIA de Tanjeh, près du mur de clôture », explique une autre source, après avoir confirmé les explications de ses collègues.
 
Deux jours après ces évènements tragiques, la mort de Solo Sandeng a été annoncée par Ousainou Darboe, le leader de l’UDP, qui demande, depuis lors, la restitution de son corps ou sa libération, « si le régime de Yahya Jammeh soutient que Solo est encore en vie ». Ousainou Darboe a été arrêté, lors de la marche qui s’en est suivie, en même temps que sa fille venue des Etats-Unis et une douzaine de ses militants. Ils sont toujours en prison à Banjul.
 


Lundi 2 Mai 2016 - 10:19


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