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Gros scandales judiciaires au Sénégal : Wärtsila West Africa menace de lâcher la Senelec



Wärtsila West Africa (WWA), société finlandaise et principal fournisseur de centrales électriques à la Senelec s’estime victime d’un hold up judiciaire et de corruption qui n’honore pas la justice sénégalaise. Si ce scandale qui implique certains des plus hauts magistrats du pays est validé, Wärtsila West Africa ainsi que tous les investisseurs étrangers seront en danger et ne seront plus en mesure d’opérer dans un environnement qui ne garantit pas une  justice équitable à tous. 
 
Dans une banale affaire de location qui l’oppose à la SARL « Résidences Les Jardins », Wärtsila West Africa se voit condamnée par une décision de justice, dans des conditions scandaleuses, qui laisse supposer une corruption des magistrats concernés. La somme faramineuse réclamée et le blocage des comptes de la société mettent en danger l’entreprise qui a toujours œuvré dans le strict respect des règles d’éthique qui gouvernent les sociétés finlandaises, informe un communiqué parvenu à Pressafrik.
 
Suite à une mission de l’Inspection générale des affaires judiciaires (IGAJ), tous les magistrats impliqués dans la gestion de ce dossier ont été relevés de leurs fonctions, informe le communiqué.  Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, la Cour Suprême du Sénégal semble aller dans le sens de ceux qui ont été sanctionnés. 


Mardi 6 Octobre 2015 - 17:29


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1.Posté par Malikal le 16/10/2015 14:00
TOUT SE PERD SAUF L'HONNEUR


Selon l’Ecclésiaste, «il y a un moment pour chaque chose (...) il y a un temps pour se taire et un temps pour parler (...)».


L’affaire «Wärtsilä contre la Sci Résidence les Jardins» m’offre l’occasion de rompre le silence et de lever certaines équivoques et amalgames, face aux graves accusations portées contre la magistrature «à l’indépendance instrumentalisée au profit d’intérêts privés et qui serait gangrénée par la corruption jusqu’à ses plus hautes instances». Mais, pourquoi parler et, tout d‘abord, à qui et pour qui ? Je ne parle pas au nom des magistrats qui ont été nommément désignés. Ils doivent bien disposer d’armes pour se défaire des accusations portées contre eux. Je ne parle pas au nom de la magistrature, «complètement éclaboussée», selon les mots d’un quotidien, par des propos qui devraient valoir à leur auteur des poursuites pénales. En effet, je ne suis pas l’autorité compétente habilitée à parler en son nom. Je ne parle pas non plus à mes parents, aux collègues avec lesquels je partage le dur labeur de la «routine quotidienne», à toutes celles et à tous ceux qui me connaissent et, me connaissant, savent qui je suis et ce dont je suis capable ou pas. Je ne parle pas parce que je suis visé personnellement ou pour porter atteinte à l’obligation de réserve. Je ne manifeste aucune hostilité ou démonstration de nature politique. Je parle parce que, devant l’ambiguïté de certaines accusations, se taire ou adopter un profil bas, c’est accréditer celles-ci et attirer sur soi de graves soupçons. Le silence ou la peur de parler seraient alors, signes de culpabilité. Je parle, enfin, parce que je me sens interpellé pour avoir présidé la chambre civile et commerciale qui a rejeté le pourvoi formé par la société «Wärtsilä» et dont on dit qu’elle a entériné le forfait commis par la Cour d’appel de Saint-Louis. Et, par cette opportunité, je me sens, contre les ruses et subterfuges du Malin, le devoir de rendre compte au Peuple sénégalais au seul nom de qui est rendue la justice et de lui dire, en mon âme et conscience, que c’est dans le strict respect des règles de la collégialité que la décision, incriminée par l’une des parties, a été prise. J’évolue dans le monde judiciaire depuis environ 37 ans, de mon admission à l’Enam comme auditeur de justice, à mes actuelles fonctions de Président de la Chambre administrative de la Cour suprême. Après mon stage à Ziguinchor (dont le ressort s’étendait à Kolda et à Vélingara), j’ai servi, à ma sortie de l’Enam, dans la plupart des régions du Sénégal (Tambacounda englobant Kédougou et Bakel, Thiès, Louga, Fatick, Kaolack). Depuis 1994, je suis à Dakar où j’ai été successivement Vice-Président au Tribunal régional hors classe, Président de la première chambre civile et commerciale de la Cour d’appel, Conseiller à la Cour de cassation, Président de la chambre civile et commerciale de la Cour suprême, Président de la chambre administrative de la Cour suprême. En 2006, j’ai été nommé Premier Président de la Cour d’appel de Ziguinchor avec maintien dans les fonctions de conseiller à la Cour de cassation. Depuis 2002, je suis Président de la Commission de la concurrence. Après un tel parcours et à quelques pas de la retraite, je voudrais humblement confesser au vaillant peuple sénégalais : Je n’ai jamais sollicité ni fait une quelconque démarche pour occuper une de ces fonctions. Toutes ces nominations et promotions ont été faites sans que j’en fusse informé d’avance. Je n’ai jamais cédé à une quelconque tentation pouvant ternir ma réputation et porter atteinte à mon honneur. Je me suis toujours comporté en digne et loyal magistrat, assumant pleinement mon indépendance à l’égard de tous les pouvoirs (politique, religieux, d’argent et autres).
Dans l’affaire «Wärtsilä», je ne connais pas les parties. Je ne les ai jamais vues ou rencontrées.
Pourtant, «à quelque chose malheur est bon». L’affaire «Wärtsilä» doit permettre à la magistrature de se débarrasser «du vieil esprit de nuit» en ne laissant pas sans suite les accusations faites et, si elles ne sont pas avérées, de faire sanctionner le discrédit jeté sur elle.
L’Etat de droit a pour socle la Justice. Celle-ci n’est pas l’affaire des seuls juges. Certes, les juges ont bon dos. Mais ceux qui veulent leur donner des leçons doivent avoir, eux aussi, en toutes circonstances, un comportement irréprochable conforme aux principes qui gouvernent un Etat de droit
A titre d’exemple, ne pas reverser les sommes recouvrées pour le compte de clients ne participe pas de l’Etat de droit et du «Sénégal que nous voulons». A tous les stades, chacun doit toujours pouvoir mesurer sa propre responsabilité et si nous ne sommes pas capables de sérénité en toutes occasions, nous ne pourrions pas et ne devrions pas aspirer à occuper certaines fonctions ou à atteindre certaines stations. Surtout, il ne faut pas essayer, derrière le tintamarre médiatique, la terreur des mots assourdissants mais vains, la grandiloquence, de cacher des lacunes, des erreurs procédurales, «des médiocrités insolentes» et une incompétence offensée.
Mouhamadou DIAWARA - Président de la Chambre administrative de la Cour suprême

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