Selon les médias locaux, la police a utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogènes et tiré en l'air pour disperser les manifestants. Les heurts ont commencé en milieu d'après-midi après la traditionnelle prière du vendredi. Les grands partis islamistes du pays avaient appelé à des manifestations nationales pour dénoncer la publication d'une nouvelle caricature du prophète Mahomet en « une » du journal satirique français.
Au moins trois personnes ont été blessées et évacuées vers un hôpital. Une des victimes est dans un état grave, a indiqué un médecin. Selon la police, un photographe travaillant pour l'AFP a été blessé. Après les échauffourées, les manifestants, principalement des étudiants de l'université locale, se sont repliés dans un quartier voisin et refusaient de quitter les lieux. La police a bloqué les rues menant au consulat.
Des manifestations avaient aussi lieu vendredi à Islamabad, Lahore, Peshawar, et Multan où un drapeau tricolore français a été brûlé.
Dès mercredi, le premier numéro de Charlie Hebdo depuis qu'une partie de son équipe a été assassinée, le 7 janvier, par deux terroristes islamistes, a fait réagir dans le monde musulman, plusieurs Etats dénonçant une « insulte » à l'égard de l'islam.
CONDAMNATION D'UNE NOUVELLE CARICATURE « BLASPHÉMATOIRE »
Les parlementaires pakistanais ont dénoncé à l'unanimité jeudi la publication d'une nouvelle caricature « blasphématoire » de Mahomet en « une » de Charlie Hebdosur fond de manifestations contre le journal satirique français, cible d'une attaque islamiste ayant fait 12 morts.
Le Pakistan, deuxième pays musulman du monde avec près de 200 millions d'habitants, avait officiellement condamné cette attaque en France qui ne cesse dedéfrayer la chronique au « pays des purs ».
Mais au cours des derniers jours, le ton s'est durci, notamment avec une manifestation à Peshawar – théâtre le mois dernier d'un attentat taliban ayant fait 150 morts – en hommage aux frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo.
SURENCHÈRE VERBALE
Jeudi, le premier ministre Nawaz Sharif et le Parlement ont condamné la publication de « caricatures blasphématoires », selon le texte d'une résolution adoptée à l'unanimité par les parlementaires. « Les médias qui ont publié ces croquis devraient être interdits, toutes les copies devraient être confisquées et brûlées », avait déclaré le ministre fédéral des affaires religieuses, Sardar Yousaf.« Les pays occidentaux et leur société civile devraient identifier ces éléments qui fomentent une conspiration au nom de la liberté de la presse... et veulent créer un choc des civilisations » en « jouant sur les sentiments des musulmans », avait renchéri le ministre des transports, Saad Rafique.
Le Jamaat Ul-Ahrar, une faction des talibans pakistanais du TTP, en lutte contre lepouvoir à Islamabad, a condamné ces nouvelles caricatures, loué les auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo et appelé à des mesures de représailles contre « les ennemis de l'islam ».
En 2012, le Pakistan avait connu des manifestations sanglantes dans la foulée de la publication de caricatures de Mahomet et surtout de la diffusion du film américain anti-islam L'Innocence des musulmans. Les autorités avaient, à cette occasion, bloqué l'accès au site de partage de vidéos YouTube sans jamais lerétablir.
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