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Homélie de Pâques du Cardinal Sarr : Provoquer de petites résurrections dans la vie en faisant le bien

En ce matin de Pâques, le Cardinal Sarr a magnifié le « courage sortir » de Marie Madeleine, après les évènements du Vendredi Saint, pour se rendre « se rendre au tombeau, alors qu’il fait encore sombre. » « Son courage s’avère alors payant, comme pour nous enseigner que, quand le disciple fait un pas, Dieu en fait autant, et même beaucoup plus », a-t-il déclaré. Il a aussi exhorté les fidèles à « provoquer de petites résurrections dans la vie » de leurs semblables « en faisant bien».



Homélie de Pâques du Cardinal Sarr : Provoquer de petites résurrections dans la vie en faisant le bien
Chers confrères dans le Sacerdoce,
Chers Religieux, Religieuses,
Chers frères et Sœurs dans la foi,
 
1- Jour de Résurrection, jour de salut pour toute l’humanité ! ALLELUIA ! LOUEZ DIEU ! Oui, que résonne l’ALLELLUIA de ce Jour de Pâques, dans nos cœurs, dans nos maisons, dans nos vies, en signe de l’accueil que nous avons réservé à la Lumière du Ressuscité et la Joie qui vient de Lui ! Je pense spécialement à vous tous, chers fidèles auditeurs malades, alités, ou encore retenus par quelqu’autre empêchement, mais qui, en ce jour béni, êtes en communion de louange et d’action de grâce à Dieu avec toute la Communauté ecclésiale, dans vos maisons, dans les hôpitaux ou dans les prisons. Que la paix de Dieu garde vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus, ressuscité d’entre les morts !
 
« Le premier jour de la semaine… » Tel est le cadre temporel défini par Saint Jean, pour situer l’ensemble de son récit sur la Résurrection de Jésus. 
Nous pouvons imaginer l’état d’âme de Marie Madeleine, marchant aux premières heures de ce jour nouveau, que nous décrit l’évangéliste Jean. Sans doute, ne s’attendait-elle à rien, sinon qu’à aller se recueillir devant le mur de la mort, qu’elle croyait infranchissable. Mais, contrairement au reste des disciples enfermés, depuis l’étape du Vendredi Saint, dans la crainte des représailles de ceux qui avaient crucifié leur Maître, Marie Madeleine a eu quelque chose de plus : LE COURAGE DE SORTIR : elle « se rend au tombeau, alors qu’il fait encore sombre. » (Jn 20, 1)
 
Son courage s’avère alors payant, comme pour nous enseigner que, quand le disciple fait un pas, Dieu en fait autant, et même beaucoup plus. C’est ce qui explique la suite extraordinaire de l’histoire de Marie Madeleine. Malgré le handicap évident des ténèbres encore épaisses, à cette heure du matin, Saint Jean, dans sa narration, lui fait faire un constat inespéré : « ELLE VOIT que la pierre a été enlevé du tombeau. »
 
Sortis de nos maisons ce matin, et dans le prolongement de l’action de grâce que nous avons élevée vers Dieu la nuit dernière, nous revivons, en quelque sorte, par notre présence priante et joyeuse, cette sortie courageuse de Marie Madeleine, en espérant, nous aussi, une surprise de Dieu.  Faisons alors nôtre la déclaration de l’Apôtre Pierre, dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, en affirmant avec la même audace : « Nous sommes témoins de tout ce que Jésus a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. » (Ac 10, 39) Ce que Jésus a fait, Saint Pierre l’avait déjà annoncé dans le verset précédent, lorsqu’il témoigne : « Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. » 
 
N’est-ce pas là, chers frères et sœurs, le vrai Message de la Résurrection, que nous célébrons en ce jour ? L’utilité de toute mémoire, c’est de nous éveiller aux vérités et aux vertus, que dégage le souvenir de la personne ou de l’évènement qu’elle évoque. Nous rappelant alors du jour, où le Christ notre Seigneur a vaincu la mort, pour nous donner la vie, nous sommes tous appelés à accueillir cette vie menée par Jésus, et décrite dans les Evangiles : « Là où il passait, il faisait le bien… » 
 
2- Dans le récit de Saint Jean, les preuves immédiates de la Résurrection ne sont pourtant pas très convaincantes. L’autre disciple, comme Simon Pierre, voit l’absence : le corps de Jésus n’est pas là. Les linges sont là en place, mais affaissés. Rien n’a bougé, mais le corps n’est pas là. Cette absence est déjà une expérience, un creux, de la Résurrection. 
 
En définitive, absence, mais présence : il a  fallu une ouverture d’esprit, pour que l’autre disciple s’en aperçoive. Ce quelque chose invisible aux yeux, c’est toute la vie de Jésus : ses paroles et ses gestes. Alors le disciple comprend la réalité de ce que Jésus avait annoncé. Alors « il voit » ce que Jésus avait dit : « il fallait que le Fils de l’homme ressuscite d’entre les morts. » ; alors il croit. Il s’agit du disciple que Jésus aimait. Ce qui l’habilite et l’amène à croire, c’est l’intuition et le zèle de l’amour. « C’est son plus grand amour qui va permettre à Jean de pressentir le triomphe de la vie en un lieu de mort. », dit Sr. Emmanuelle BILLOTEAU.
 
Dès lors, le disciple comprend que le Mystère de Pâques n’est pas un Mystère isolé du reste de la vie de Jésus ; il comprend que, lorsque Jésus déclarait qu’il est « LA VIE », ce n’était pas pour que le Vendredi Saint en soit la frontière infranchissable. Jésus est LA VIE ; il est LE VIVANT ; il est LE MÊME hier, aujourd’hui, demain et pour toujours. Pour le comprendre, nous avons, nous chrétiens, besoin de voir avec les yeux de Dieu, de voir avec les yeux de l’amour. 
 
Chers frères et sœurs, comme Pierre, nous sommes témoins, grâce à notre foi, de tout ce que Jésus a fait ; témoins aujourd’hui de sa Résurrection, de sa Victoire sur le Péché et sur la Mort. Comprenons aussi que Jésus nous charge, comme à Pierre, « d’annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l’a choisi comme Juge des Vivants et des morts. » Mais comment traduire concrètement tout cela ? Saint Paul nous en donne une réponse, dans la deuxième lecture : il nous appelle à être, dans ce monde, « une pâte nouvelle », en vivant « non pas avec de vieux ferments : la perversité et le vice ; mais avec du pain non fermenté : la droiture et la vérité. » (1 Co 5, 7-8) 
 
Oui, par notre baptême, nous mourons au péché, et aux esclavages du Mal, pour ressusciter avec le Christ, pour mener nous-mêmes une vie nouvelle. Nous sommes appelés à mener la vie de celui qui, « là où il passait…, faisait le bien. » Nous sommes appelés ainsi à provoquer de petites résurrections dans la vie de nos frères et sœurs.
 
En célébrant Pâques, nous sommes appelés à nous libérer nous-mêmes et à libérer nos frères de beaucoup de façons de voir et de faire, dont nous sommes esclaves. Comme je le disais en cette nuit, pensons à tous ces préjugés ambiants, comme ceux de l’ethnicisme, du tribalisme et autres, qui nous entraînent dans l’indifférence vis-à-vis des autres, dans le mépris des autres ou la haine envers eux, ou même la violence envers eux. Pensons aux esclavages de nos mauvaises habitudes : aux esclavages de l’argent, de l’alcool, de la drogue, de la pornographie, et bien d’autres.
En célébrant la Victoire du Ressuscité, approprions-nous cette Victoire, pour la traduire dans notre vie personnelle et notre vie communautaire de chrétiens, pour la traduire dans les réalités de notre Sénégal d’aujourd’hui, tels le laxisme, le manque de rigueur, le non-respect du bien commun. Et que dire de la foi aux forces occultes, qui entretient la peur, la suspicion et la méfiance vis-à-vis des autres ; ou encore qui nous empêche de prendre notre vie en mains nous-mêmes.
 
En célébrant la Résurrection, nous sommes appelés à entrer et à vivre dans un monde nouveau, le monde la Résurrection. Nous sommes appelés à entrer dans la culture de l’homme nouveau, décentré de lui-même, ouvert à Dieu et aux autres. Nous sommes appelés encore à revivre le courage de Marie Madeleine sortant de bon matin à la recherche du bien-aimé disparu ; appelés à être constamment en chemin pour créer, soutenir et promouvoir sans cesse la vie et la qualité de vie, en ceux et celles, avec lesquels nous habitons et travaillons, en ceux et celles que nous rencontrons.
 
Puissions-nous accueillir, en célébrant la Résurrection, le Vainqueur du Mal et de la Mort, Notre Seigneur Jésus-Christ, le Roi Victorieux, qui nous entraîne chaque jour dans sa Victoire, dans ses Victoires ! A Lui gloire, honneur et puissance, aujourd’hui et pour les siècles des siècles ! Amen !
 
† Théodore Adrien Cardinal SARR
   Archevêque de Dakar

www.seneglise.sn

Dimanche 20 Avril 2014 - 16:33


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1.Posté par shauffies le 20/04/2014 23:32
bravo pressafrique au moins vous vous pensez à la minorité catholique.....contrairement à dakaractu qui s'en fiche pas mal....preferant raconter les conneries de certains baamba feep et thiante tataguineguine!!1

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