Le Royaume-Uni est le théâtre d’un euroscepticisme grandissant, ces dernières années.
Il existe un parti politique qui en fait son cheval de bataille. C’est l’UKIP, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni. Crédité de 13% dans les sondages, il est actuellement la troisième force politique du pays.
La forte affluence des travailleurs venus d’Europe de l’Est inquiète une partie de la population britannique, qui accuse ces immigrés de tous les maux et devient de plus en plus antieuropéenne.
Pour Isaac Tchankap, journaliste, cette main-d’œuvre peu chère a renforcé le sentiment de discrimination qu’éprouvent les Africains sur le marché du travail.
"L’Afrique est la bête noire. Il ne faut pas se voiler le visage. Entre un travailleur européen et un Africain, on sait vers qui la balance va pencher. Ça se passe dans la mentalité. Je ne pleurniche pas, mais l’arrivée des Européens venus de l’Est, ça été destructeur pour les Africains qui sont ici", estime Tchankap.
Pour Kouadio Tanoh, conseiller juridique à Londres, ce qui empêche la diaspora africaine de percer dans la société britannique, c’est surtout le manque un manque de représentants parmi les responsables politiques.
"A l’époque où Tony Blair était Premier ministre, il y avait beaucoup de Noirs au gouvernement : des Ghanéens, des Nigérians et même des Sud-Africains, qui avaient un certain poids. Depuis que David Cameron est au pouvoir, on n’a pas vu cela. Ici, les Noirs, les Africains surtout, sont bons pour les emplois ‘rez-de-chaussée’", affirme le conseiller juridique.
"Et fur et à mesure que vous montez, vous verrez de moins en moins de Noirs. J’ai été candidat à des postes. On me dit que je suis très bon. Et puis ça s’arrête-là", fait-il valoir.
Le leader de l’UKIP, Nigel Farage, a indiqué qu’il souhaitait abolir les lois contre la discrimination raciale, pour permettre aux employeurs de choisir librement d’embaucher les Britanniques s’ils le souhaitent.
L’UKIP a remporté les élections européennes en mai dernier, en Grande-Bretagne.
Mais aux élections générales du 7 mai, ce sera difficile pour ce parti d’obtenir plus de quatre sièges à la Chambre des communes.
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