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KHALIFA SALL: L’ETOFFE D’UN PRESIDENT ?



KHALIFA SALL: L’ETOFFE D’UN PRESIDENT ?
A tous les coups, nous pouvons dire sans risquer de nous tromper que le temps de Macky au pouvoir est compté. Les sénégalais en effet ont fini de se convaincre de son incapacité à apporter les changements attendus, et surtout, à concrétiser les attentes fondamentales des sénégalais depuis cinquante ans : se nourrir se vêtir et se soigner convenablement.

Quand arrive la défaite, c’est comme si on perdait tout son savoir-faire ; tous les actes que l’on pose avec la conviction qu’ils seront couronnés de succès rapprochent du désastre, et l’on est le seul à ne pas s’en rendre compte, surtout si l’on est entouré de courtisans effrayés par l’idée de perdre leurs sinécures, si elles vous portent la contradiction. On est sous le coup du fatum. Macky en est à ce point.
En appelant à ses côtés Djibo Ka, en promouvant les anciens condamnés reconvertis en grand serigne pour amadouer la collectivité lébou, après avoir ménagé l’autre camp bien installé à l’Assemblée nationale, il tente de se donner bonne contenance et de mobiliser les communautés autour de sa personne.

Notons que pour ce qui concerne M. Diop, il s’agissait plus de couper l’herbe sous les pieds de Khalifa Sall, qui bénéficie d’un capital sympathie énorme, parmi les anciens du parti socialiste. Macky a oublié que dans l’histoire politique de notre pays, aucune consigne de vote communautariste n’a jamais été donnée, et d’ailleurs le sénégalais n’a pas cette culture de préférence communautariste, lors d’échéances électorales. Ou bien cela serait-il un aveu de culpabilité face aux accusations d’avoir peularisé nos institutions ? Il devrait pourtant savoir que cette démarche est inefficace : ce ne sont ni en effet sa communauté d’origine à lui qu’on l’accuse d’avoir privilégié en lui taillant une part léonine dans la gestion de nos institutions, ni celle des maures qu’il a reçue dernièrement ni encore moins  celle de la communauté lébou qui lui assureront sa réélection. Macky doit donc éviter cette manière de faire de la politique. Les conséquences quant à l’unité nationale et sur le concept  d’Etat nation qui est le nôtre peuvent potentiellement être désastreuses. C’est trop d’agitation politicienne, beaucoup de bruits pour rien.

Macky est fini, en effet. A tous les coups, il perdra la prochaine présidentielle. Et il risque d’être le premier président sortant de notre histoire à ne pas figurer au deuxième tour, si jamais Karim Wade sort de prison avec l’élection.

Le sort du Sénégal n’est plus entre ses mains. Et que dire de ses militants de la vingt-cinquième heure, comme Amadou BA, dont les casseroles qu’il traine font vraiment trop de bruit ? Tahibou Ndiaye lui chauffe la place, en attendant sa prochaine arrivée. Il n’échappera pas à la justice, c’est juste une question de temps.

Macky a bien raison de garder Tanor à ses côtés, quoiqu’il lui en coûte : permettre le rapprochement stratégique de Tanor avec les jeunes loups qui montent en puissance  au PS et qu’il pourrait adouber plus tôt que prévu lui coutera cher. Tanor n’est candidat à rien, c’est sûr ; il a bien reconnu dans un élan de sagesse qu’il n’était  peut-être pas né pour être président, à l’époque où il affirmait que l’élection de 2012 était la dernière à laquelle il participait. Aujourd’hui entouré de sous fifres qui lui doivent tout, Tanor n’hésitera pas à brûler le parti socialiste si jamais Khalifa et sa clique allaient au clash.
Heureusement que Khalifa connait Tanor. Cet ancien cacique du PS qui à la fin des années 2000 était l’un des socialistes les plus honnis a su opérer sa mue.

Proche parmi les proches de Tanor en son temps, réputé tanoriste jusqu’au bout des ongles, Khalifa a su s’affranchir de son ancien mentor pour se créer son propre réseau au cœur du PS. Pour cela, il a fallu qu’il retourne chercher une nouvelle légitimité politique à la base, avec les conséquences que l’on sait : il a remporté avec succès en 2009 la ville de Dakar.

Tanor conscient de la montée en puissance de Khalifa aura tout fait pour freiner son ascension : il n’y a pas réussi, pour deux raisons. En consultant le fichier électoral, on se rendra compte que l’électorat a bien évolué. Ceux qui votent aujourd’hui Khalifa ne connaissent pas grand-chose de son passé tanoriste à l’époque de la toute puissance du PS dont ils n’ont aucune souvenance. Khalifa a su trouver les mots justes à mettre sur leurs attentes pour susciter leur adhésion inconditionnelle. La légitimité est donc du côté de Khalifa. Le leadership politique au PS c’est lui.

La deuxième raison est que Tanor comme beaucoup de gens d’ailleurs ont cru que la victoire de Khalifa en 2009 était un exploit et non une performance. Tous les jeunes loups aux dents longues genre Barthélémy Diaz ou Alioune Ndoye qu’il avait enrôlés pour contester  Khalifa et lui porter ombrage se sont rapidement rendu compte que pour rempiler à la tête de leurs communes respectives, il fallait à nouveau s’allier avec lui. Ils n’ont pas hésité à lâcher Tanor, pour Khalifa, une bonne fois pour toutes.
Par ailleurs, pour étoffer son statut de leader rassembleur, Khalifa accueillera dans sa coalition des maires libéraux, comme Moussa SY, qui sauveront ainsi leur poste et s’aligneront par la même occasion sur ses positions.

Tanor ne contrôle qu’un appareil. Il ne contrôle pas les hommes. Or, la politique est un rapport de forces. Qui dispose d’un poids électoral significatif, parmi les sous fifres qui sont avec lui ?  Mbaye Thiam est à Keur Madiabel, où il n’y pas mille électeurs. Wilane de Kaffrine gère un patelin au poids électoral insignifiant, d’autant plus que l’APR contrôle le département. Aminata Mbengue a été laminée à louga. Tout le monde sait comment Cheikh Seck a gagné à Ndindy après avoir fait perdre la commune de Diourbel au PS en évinçant un ami de Khalifa Sall pour imposer un illustre inconnu à la tête du PS.
Macky a copié Me Wade jusqu’à réussir à se faire entourer par ceux qui l’ont conduit vers la défaite cuisante qu’il a connue. Les mêmes causes produiront les mêmes effets, assurément.

L’AFP de Niasse n’existe plus que sur le papier. Malick Gackou l’a vidée de sa substance. Et malgré l’aide illégale apportée à Aliou Sall dont l’Etat paye les salaires des employés en laissant les autres se débrouiller, Gackou est en train de reconquérir son fief, dont le poids seul ne suffit pas pour autant, pour décider de l’issue de la prochaine présidentielle.

Quoiqu’il en soit, cet homme fera mal. Et que dire de l’illustre Idrissa Seck qui avance surement vers les prochaines échéances en prenant tôt les devants ? Idy a compris qu’il fallait attendre d’abord d’être élu pour entrer dans les habits de chef d’Etat, car, être un homme d’Etat se signifiait pas inaccessibilité. Il est allé au contact du peuple, après avoir réussi à changer sa communication pour parfaire son image aux yeux de l’opinion. Il est en train de réussir à sa réconciliation avec le peuple, et ce ne sont pas les accusations fallacieuses ressuscitées du torchon de Ndiogou Wack Seck qui freineront son ascension.
Malgré la pléthore de parti qui l’entoure, Macky est assis sur une branche qui oscille dangereusement. Tôt ou tard, le Ps le quittera, avec ou sans Tanor. Khalifa attend patiemment son heure, car le temps joue pour lui.  Pendant que chaque minute qui passe avec Tanor à ses côtés sans l’adhésion de Khalifa et sa bande à ce compagnonnage éloigne Macky du pouvoir.

Khalifa n’a même pas besoin de se mette en campagne ; dans l’inconscient de la population, il est en train de s’installer sous les traits d’un futur président, avec l’appui de Macky et ses camarades. Navigant sur cette vague, il se taille la figure idéale de la victime des injustices d’un régime qui le combat, et d’un responsable de parti qui n’a pas l’étoffe d’un leader, et qui veut coute que coute le sacrifier au nom d’intérêts particuliers  en contradiction avec ceux de son parti !

Les responsables charismatiques et les leaders religieux qui sont les plus écoutés ont tourné le dos à un Macky dont la politique excessivement répressive à l’égard de responsables religieux et son aversion affichée copiée sur la France contre les signes ostentatoires d’appartenance religieuse  vont couter cher.
Si par extraordinaire Macky se retrouvait au second tour donc, il perdra à tous les coups.

A défaut d’être en position d’éligibilité Khalifa sera alors en position certaine de faiseur de roi. Et ce roi ne sera certainement pas Macky. En attendant son heure !
La patience est une vertu dont il connait certainement les bienfaits.
Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R


Samedi 23 Janvier 2016 - 15:42


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1.Posté par MIRKS le 25/01/2016 08:02
Khalifa Sall Président InshaAllah

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