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L'Egypte de Sissi se prépare à inaugurer son nouveau canal de Suez

L’Egypte est en plein préparatif pour la cérémonie d’inauguration du second canal de Suez, qui aura lieu le 6 août. Le pays a doublé, approfondi et élargi la célèbre voie d'eau reliant les mers Rouge et Méditerranée, le tout sur 72 des 162 kilomètres du canal. Un événement qui passionne l’opinion publique égyptienne.



Le canal de Suez occupe une large place symbolique  dans l’imaginaire collectif des Egyptiens. Dès l'école primaire, les petits Egyptiens ont appris que, soumis à la corvée, 100 000 fellahs (paysans) de la vallée du Nil ont péri dans le percement du premier canal. Sa nationalisation par Nasser en 1956, et l’agression militaire britannique, française et israélienne qui s'en est suivie, sont l’acte fondateur du nationalisme arabe. La traversée du canal et la prise de la ligne israélienne Bar-Lev, en 1973, est considérée comme « la grande victoire militaire » qui a permis de libérer le désert du Sinaï. En somme, pour un Egyptien, le canal de Suez est une voie d’eau payée par le sang.

Il y a aussi, dans les travaux récents, une dimension « pharaonique ». Les descendants des pharaons ont toujours été passionnés par ces grands travaux. Sous Nasser, ils ont construit leur « pyramide » avec le haut barrage d’Assouan. Sous Sissi, voici donc aujourd’hui lesecond canal de Suez. Ce sont d’ailleurs eux, les Egyptiens, qui ont financé  les travaux. Ils se sont battus pour acheter les bons du Canal. L’équivalent de 9 milliards de dollars a été réuni en huit jours. Et pour rappeler au peuple la grandeur symbolique de l’œuvre accomplie, les médias publics et privés le répètent à l'envi, pour un public conquis d’avance.

A noter tout de même que les experts ne sont pas tous convaincus de la rentabilité de ce second canal de Suez. Ils sont même en profond désaccord, comme c’est souvent le cas des experts. Les plus optimistes évoquent un triplement à court terme des revenus du canal, qui passeraient de 5 à 15 milliards de dollars par an. Les plus pessimistes estiment que ces travaux, c’est de l’argent jeté à la mer. Car il n’y avait pas de demande de la part du commerce mondial, qui stagne. Entre les deux, il y a ceux qui pensent que le nouveau canal attirera une partie des navires qui passaient jusqu'ici par Le Cap. Une espérance qui doit désormais encore trouver une concrétisation dans les faits.


Rfi

Mardi 28 Juillet 2015 - 12:42


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