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LE SENEGAL, UN PAYS EN PERDITION SOCIALE

A Didier AWADI



LE SENEGAL, UN PAYS EN PERDITION SOCIALE
 
"La poésie c'est mettre des mots sur des sentiments". Si maintenant les gens préfèrent le flow les versets et les vers aux discours, c'est qu'il y a décidément un mal profond pour ne pas dire  un spleen poignant qui ronge le cœur de la majorité des sénégalais.
Un ressentiment innommable, qui inspire un dégout profond et un mépris exacerbé de notre classe politique et un ahurissement incrédule devant ce que nous autres sénégalais sommes devenus.
Pauvre de nous, qui souffrons du mal du siècle, deux cent ans après. "On habite avec un cœur plein un monde vide, et sans avoir gouté à rien on est désabusé de tout", disait Chateaubriand dans la préface de René.
Nous autres sénégalais sommes au summum de l'exaspération, et en avons assez d'endurer.
Après les discours et les cris des poèmes, bientôt sera l'heure de "l’autre côté du désastre", pour reprendre Aimé Césaire dans Le Cahier d’un retour au pays natal, qui sonnera enfin la véritable Alternance, sans flagornerie et sans compromissions!!!
Le Sénégal n'est plus qu'un long cri de rage qui explose et annonce des lendemains obscurs dont nul ne sait qu'est ce qui va en émerger.
Un président sans vision, ne peut inventer un modèle social qui nous permette de nous réapproprier notre culture et de nous placer dans le cercle des nations leaders.
Danser le matin, s'amuser le soir et montrer ses charmes la nuit sur tous les écrans est désormais l'apanage de notre jeunesse, et cela est  voulu et encouragé par nos élites dirigeantes.
Le peuple s'amuse et on leur donne de temps en temps un super os à ronger. C'est suffisant!!!
"Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds reprennent vigueur en frappant le sol dur", disait Senghor!
S'il se réveillait et revenait pour voir ce que nous sommes devenus à force de danser, il ressentirait la colère, mais décuplée, de Moïse descendant le Mont Sinaï avec les Dix commandements entre les bras, et découvrant son peuple se vautrant dans la luxure et la fange, célébrant le dieu OR moulé en veau!
Voilà ce que nous sommes, des adorateurs de l’argent, du pouvoir. Nous vouons un culte sans pareil au paraitre et ce d’autant plus que désormais, chez nous, la fin justifie les moyens.
Honte à celui qui est digne, il n’a pas d’ambitions. Honte à l’honnête homme, c’est un fou. Honte à l’homme intègre, c’est un homme du passé !
Les sénégalais sont ainsi devenus si superficiels, si poreux à tous les souffles nouveau x de l’Etranger que Dieu est devenu un artifice dont on ne rappelle l’existence qu’en période de jeûne, ou los des grand-messes religieuses ou le folklore se le dispute au sacré.
D’ailleurs, il n’ya plus aucun tabou chez nous ! En conséquence, il n’y a plus aucune valeur traditionnelle ou religieuse qui vaille la peine d’être célébrée dorénavant.
Tous les excès sont bons, à condition qu’ils permettent d’exister, et se faire sa place au soleil.
Nous sommes infailliblement embarqués à bord d’un train de la perdition, et nous ne serons pas fiers de la gare où il nous conduira.
Ce pays que nous chérissons, patrie d'hommes de valeur éminents a changé en tous points.
Si n'y prenons garde, un jour prochain, il nous explosera en pleine face, et nous n'aurons même plus nos yeux pour en pleurer!

Cissé Kane NDAO, Président de l’A.DE.R

Mardi 21 Juin 2016 - 06:17


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