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La Sn la Poste, près du K.O !



La Sn la Poste, près du K.O !
L’actualité ces derniers temps évoque une privatisation en vue de la partie des services financiers du groupe à savoir Postfinances. Déjà dans le PAP 2014-2018 qui opérationnalise le PSE à travers la mise en cohérence des axes stratégiques, objectifs sectoriels et lignes d’actions, une idée de rénovation et de maîtrise des coûts planait tout au long du document. C’est le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2016-2018 qui découle de l’article 51 de la LOLF de 2011-15 du 8 juillet 2011, qui sur la base de l’analyse financière des entreprises du secteur parapublic préconisait la restructuration, du fait de déficits structurels cumulés ou de capitaux propres insuffisants, de cinq parmi les vingt huit dans le portefeuille de l’Etat, à savoir : la LONASE, l’APS, la DDD la CICES et la SN La POSTE.

Ce sont les débats budgétaires pour l’exercice de 2017 qui plongèrent l’opinion sur la situation catastrophique de la Poste car restant au coeur du plaidoyer de 3 ministères à savoir la tutelle financière ou MEFP qui a affirmé son plan de restructuration de la Poste et de sa réflexion vers sa bancarisation ; celui du Budget qui dévoila la situation de la Poste qui devrait à l’Etat plus de 80 milliards au 31 Août 2016 (le montant a vertigineusement augmenté) en insistant sur l’urgence de mettre en place des mécanismes d’assainissements des finances de la Poste en la détachant du trésor par l’ouverture d’un compte à la BCEAO pour le système de la compensation ; quant à la tutelle technique qui n’est autre que le ministère des postes et télécommunications qui a attiré l’attention du peuple sur la nécessité de réhabiliter l’entreprise qui est obligé de s’adapter face aux évolutions numériques.

Depuis lors, un contrat de performance plat et vide a été signé et tous les débats faisaient un focus sur la revalorisation du service public qui est de 1,3 milliards.

La situation actuelle est plus que catastrophique et l’info livrée par l’Inspection Générale des Finances dans le cadre de l’ISPE du Fonds Monétaire International a sous-évalué le chaos installé par une gestion macabre et un niveau de mal gouvernance jamais atteint dans l’histoire de cette institution. Il ne faut pas perdre de vue que depuis l’installation de l’actuel DG jusqu’au débat de restructuration qui a secoué l’opinion nationale et international, la Poste n’a pas produit d’états financiers. Depuis 2013 la masse salariale de la Poste dépasse le Chiffre d’affaire de 127% et il n’y a jamais eu de comité directeur. Ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, rien qu’en 2017, pour la précampagne, le DG a recruté 400 personnes pour consolider sa base politique et gagner Thiès qui comptait grandement aux yeux de Macky alias Biggy croyant rejoindre l’hémicycle et laisser des mines et bombes à désamorcer par son futur remplaçant.

Le faux débat sur la restructuration pour sauver la Poste est tout simplement pathétique, aujourd’hui il urge de dépolitiser cette entreprise et d’éloigner ses bourreaux de la direction générale. Je rappelle que cette situation a vu le jour avec l’avènement de Siré DIA car le précédent DG avait réussi à stabiliser l’entreprise avec des bénéfices qui ont ouvert un cycle de 13e mois conformément aux accords collectifs.

Une gestion marquée par la dilapidation des fonds des tiers (la nomination de son frère est de nature à masquer et sauver les dérives des DG liquidateurs) et des magouilles structurelles dans le circuit du trésor, ayant à sa tête un DG qui utilise les biens de l’entreprise et des fonds non identifiés pour battre campagne. Un DG qui a le surnom de GAP dans son terroir et qui recrute sans concours ni entretiens et sans aucun besoin exprimé des services internes, des comédiens, des cinquantenaires n’ayant jamais travaillé auparavant ; eh bien ce DG n’a nul besoin de restructuration mais de sanctions !

Une entreprise mal gérée avec un comédien comme administrateur du personnel, un DFC qui n’est pas comptable et un homme sans bagages en finance ni en banque comme DG de la filiale qui tend à la bancarisation ; cette entreprise sera indéfiniment citée dans des cafouillages qui ont trait à la mauvaise gestion.

Le seul souci du gouvernement devant cette arnaque de privatisation/restructuration est de sécuriser sa trésorerie et ses bonnes grâces face à des institutions ultralibérales qui pilotent pour le compte des multinationales du Nord l’appropriation des ressources des pays pauvres et très endettés, les séries de privatisations préconisées par le FMI dans le cadre des Plans d’ajustements structurels sont encore fraîches dans les mémoires et tous les effets socio-économiques qu’ils ont engendrés.

La privatisation est loin d’être une panacée, elle créera la mort d’une entreprise qui peut bien être redressée en respectant quelques règles élémentaires de gestion par un plan de redressement concerté. Le cas SONACOS et son mauvais pilotage organisant le bradage de ses ressources foncières et des remboursements non justifiés doit orienter la prise de décision qui préservera une entreprise riche en histoire et qui regorge de potentialités inexploitées pouvant jouer un rôle central dans la transformation structurelle de l’économie qui est le premier axe du PSE fallacieux.

La Poste appartient à tous les sénégalais, la défendre, au-delà d’une nécessité, est un devoir pour tous ceux qui dénoncent cette impérialisme vertical et ce libéralisme fou qui creuse la fracture sociale et accroît les inégalités dans un pays facile à bâtir avec un peu de patriotisme et une bonne dose de compétences.

M. Oumar DIAGNE
Postier Oméga.


Mercredi 20 Septembre 2017 - 13:29


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1.Posté par djibril le 21/09/2017 23:07
Merci monsieur Diagne, vous êtes constant et pertinent. Toujours un plaisir de vous lire.
Du courage.

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