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Le président nigérian, Muhammadu Buhari, le 11 juin 2015 lors de l'ouverture du sommet d'Abuja sur la lutte contre Boko Haram. REUTERS/Afolabi Sotunde

Il était le principal chef jihadiste tunisien, un vétéran d'al-Qaïda. Seifallah ben Hassine, également connu sous le nom d'Abou Iyadh, aurait été tué dans une frappe américaine en Libye à la mi-juin. L'information est rapportée par le New york Times. Le ministère tunisien de l'Intérieur a indiqué n'avoir « aucune information sur sa mort ».



Le chef jihadiste Abou Iyadh, en mai 2012 à Kairouan, en Tunisie. AFP PHOTO / FETHI BELAID
Le chef jihadiste Abou Iyadh, en mai 2012 à Kairouan, en Tunisie. AFP PHOTO / FETHI BELAID

Abou Iyadh aurait été tué lors du raid américain  du 14 juin en Libye à Ajdabiya. Cette frappe ciblait une réunion de chefs jihadistes, dont Mokhtar Belmokhtar, qui lui semble en avoir échappé. C’est ce qu’indiquait dès jeudi la première radio tunisienne Mosaïque FM pour la deuxième fois en un an et demi. Une information confirmée par des sources sécuritaires américaines du New York Times de ce vendredi.

Pour la Tunisie, c’est une information importante. Seifallah ben Hassine, de son vrai nom, est le jihadiste le plus recherché du pays. Ancien de l’Afghanistan, ancien lieutenant de ben Laden, il a été sanctionné par l’ONU dès 2002 pour avoir supervisé l’assassinat du commandant Massoud la veille du 11 septembre 2001. Capturé par des services occidentaux en Turquie en 2003, il est condamné à 43 années de prison en Tunisie et libéré en 2011 après la chute de Ben Ali. Là, il fonde après la révolution le mouvement Ansar al-Charia  qui, jusqu’à son interdiction en 2013, devient une formation jihadiste de masse avec des milliers de partisans en Tunisie. Après l’attaque de l’ambassade américaine en 2012, Abou Iyadh avait fui la Tunisie, poursuivi pour des assassinats politiques et s’était réfugié en Libye.

Doutes

Les autorités n'ont donné aucune confirmation formelle, ni du côté du ministère de l'Intérieur à Tunis ni du Pentagone aux Etats-Unis. Côté jihadistes, trois communiqués d'Aqmi, d'Ansar al-Charia Libye et du Conseil des moudjahidines d'Ajdabiya ont égréné la liste des sept tués du raid américain. Le nom d'Abou Iyadh n'y figure pas, ni celui de Mokhtar Belmokhtar. Or pour le chercheur et spécialiste des questions islamistes Romain Caillet, dans 90 % des cas, les jihadistes revendiquent les morts de leurs martyrs rapidement, car mourir en martyr est considéré comme un aboutissement de leur lutte. « Ce qui parait être pire pour un jihadiste c’est d’être fait prisonnier par ses ennemis, mais mourir, c’est en quelque sorte une mort naturelle pour lui et c’est quelque chose qu’il revendique », explique le chercheur, et il y a donc de fortes chances qu’Abou Iyadh n’ait pas été tué.

 

« Il n’y a aucune raison pour les jihadistes de ne pas mentionner le martyr d’Abou Iyadh, poursuit Romain Caillet. Les seules exceptions à ma connaissance c’était le cas d’un émir de l’organisation Etat islamique, mais il avait un rôle opérationnel. Abou Iyadh, c’est une figure du courant jihadiste ».


Rfi.fr

Samedi 4 Juillet 2015 - 07:04


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