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Le régime syrien intensifie ses bombardements sur Alep, les habitants privés d’eau



Samedi, au lendemain d'un nouvel échec des discussions américano-russes sur une trêve, une pluie de bombes larguées par le régime syrien et son allié russe s’est abattue sur les quartiers rebelles d'Alep.
 
Samedi 24 septembre, pour le cinquième jour consécutif, les bombardements - raids de l'aviation russe et largage de barils d'explosifs par les hélicoptères du régime syrien - n'ont pas cessé sur les quartiers rebelles d'Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, tuant au moins 45 civils. Au moins sept d'entre eux, parmi les rares personnes à s'aventurer dehors à la recherche de nourriture, ont été fauchés par une bombe alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du yaourt, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 
Par ailleurs, près de deux millions d'habitants d'Alep étaient privés étaient privés d'eau samedi, s’est alarmée l’Unicef. "Des attaques intenses la nuit dernière ont endommagé la station de pompage de Bab al-Nayrab qui fournit de l'eau à quelque 250 000 habitants dans l'est d'Alep. Les violences empêchent les équipes de réparation d'atteindre la station. En riposte, la station de pompage Souleimane al-Halabi (située dans l'est) a été arrêtée, coupant l'eau à 1,5 million de personnes vivant dans les secteurs ouest de la ville ", a ainsi indiqué Hanaa Singer, représentante de l'Unicef en Syrie.
 
L'Unicef estime que le manque d'eau potable met particulièrement en danger les habitants de l'est de la ville car leur seule alternative est l'eau de puits très contaminée. L'Unicef dit craindre l'apparition de maladies chez les enfants. "Il est crucial pour la survie des enfants que toutes les parties au conflit arrêtent les attaques contre des infrastructures hydrauliques, fournissent un accès pour réparer les dommages à la station de Bab al-Nayrab, et remettent en marche celle de Souleimane al-Halabi", a martelé le Fonds de l'ONU pour l'enfance.
 
"Un jour sombre pour l'engagement du monde à protéger les civils"
 
Depuis la fin d'une trêve lundi soir, les forces gouvernementales syriennes soutenues par l'armée russe bombardent quotidiennement les quartiers rebelles d'Alep situés dans l'est de la ville, alors que la partie ouest est aux mains du régime. L'armée syrienne avait annoncé jeudi soir le début d'une vaste offensive pour reprendre ces secteurs rebelles, avec "des opérations de reconnaissance et de bombardements" en prélude à "une opération terrestre". Alep, ancienne capitale économique du pays, est un enjeu majeur du conflit syrien.
 
A la tribune de l'ONU à New York, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a lui regretté que "certains pays continuent de verser des larmes de crocodile sur la situation des Syriens dans certaines zones", comme Alep, tout en "continuant de soutenir et armer les terroristes (..) qui empêchent la livraison de l'aide humanitaire". Damas qualifie ainsi tout individu ou groupe ayant pris les armes contre lui. Walid Mouallem a, par ailleurs, affirmé que l'armée de Damas enregistrait d'importants succès militaires.
 
>> À lire sur France 24 : "Qui sont les Casques blancs syriens ?"
 
Malgré plusieurs réunions cette semaine à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, Russes et Américains n'ont pas réussi à s'entendre sur un nouveau cessez-le-feu en Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré samedi "consterné par l'escalade militaire épouvantable à Alep". Alep "connait son bombardement le plus intense et soutenu depuis le début du conflit syrien", a souligné Ban Ki-moon. "C'est un jour sombre pour l'engagement du monde à protéger les civils." Il a, en outre, souligné que "l'apparente utilisation systématique" d'engins incendiaires et de bombes particulièrement puissantes dans des zones habitées "pouvait constituer des crimes de guerre". "La communauté internationale doit s'unir pour envoyer un message clair affirmant qu'elle ne tolérera pas l'utilisation aveugle d'armes de plus en plus puissantes et meurtrières contre des civils."
 
Lors d'une conférence de presse à Istanbul, la coalition de l'opposition syrienne en exil a de nouveau fustigé samedi "silence de la communauté internationale" et l'a appelée à agir pour "faire cesser les massacres".
 
Ailleurs dans le pays, un convoi de 36 camions d'aide humanitaire destinée à quelque 75 000 personnes a pu arriver samedi à Waer, dernier quartier rebelle de la ville de Homs (centre), a annoncé le CICR.


Source: France 24


Dimanche 25 Septembre 2016 - 06:09