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Législatives 2017 : « Le pouvoir actuel est allergique à tout consensus », (Mankoo)



La Commission Electorale Nationale en Charge des Elections de la Coalition Mankoo Taxawu Senegaal (MTS) veut un « large consensus garant d’un climat apaisé propice à l’expression démocratique des suffrages des citoyens. « La réussite de l’organisation d’une bonne élection, repose sur deux piliers fondamentaux  qui sont la fiabilité du fichier électoral (le contenu) et la maitrise de la carte électorale (le contenant) », prône l’opposition. Pour cela, soutiennent Bamba Fall et Cie, « il est impératif que la majorité et l’opposition puissent trouver (ce) consensus».
 
« Hélas, il est regrettable de constater que le pouvoir actuel est allergique à tout consensus ; et cette rupture de dialogue entre les différents acteurs du processus électoral a eu comme résultat : une gestion partisane et nébuleuse de la carte électorale et du fichier électoral qui ne peut qu’assombrir les perspectives électorales qui sont devant nous », déplorent-ils.

Abordant la gestion la gestion du processus électoral, la Commission électorale national de MTS soutient que « depuis le referendum du 20 Mars 2016, le pouvoir en place excelle dans la gestion solitaire du processus électoral en utilisant chaque fois que nécessaire sa majorité mécanique en procédure d’urgence, à l’Assemblée nationale ». Pis, « le comité de suivi du processus électoral a été sabordé par le camp présidentiel ; la refonte partielle du fichier électoral s’est déroulée avec beaucoup d’amateurisme et sans aucun consensus. Et à côté du pouvoir, la CENA est loin de jouer son rôle d’arbitre que lui confère la Loi », égratigne-t-elle.

Avant de relever que « les rares fois où le pouvoir a appelé à un dialogue, ont coïncidé avec des situations inconfortables qu’il a eu à traverser ».

Selon ces propres termes, « (ces) trois (3) exemples suffisent pour corroborer leur point de vue: la tentative de violation des dispositions de l’article L.76 de l’ancien code électoral lors du referendum, pour faire accepter à l’opposition de fermer les yeux sur le vote avec les récépissés de dépôt des cartes électeurs, pour plus de 200 000 électeurs, inscrits lors de la révision des listes électorales de 2015 et qui, par la faute de l’ état , ne disposaient pas encore de leurs cartes d’électeur. Le Sabotage du comité de suivi par l’instrumentalisation de certains hommes politiques acquis à sa cause affichant une neutralité partisane. Et, la violation manifeste des dispositions de l’article L.78 du nouveau code électoral par un forcing inélégant, loin du large consensus des acteurs prôné par  le protocole additionnel de la CEDEAO en biaisant le secret de vote des citoyens ».

« Et comble de malheur, la refonte partielle du fichier électoral a laissé en rade 16,70 %  des sénégalais soit environ 1 300 000 personnes qui ont 18 ans et plus sur la base des projections de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) qui considère qu’en 2017, la population du Sénégal est estimée à 15 256 361 et que 51,40 % de cette population a 18 ans et plus. L’absence de consensus et la précipitation  aveugle du pouvoir explique encore cette situation », martèle-t-elle.

Parlant de « bizarreries » de la carte électorale, ladite commission soutient que « pendant le referendum, l’opposition avait fini de déceler le passage inexpliqué du nombre de bureaux de vote de l’étranger de 653  (carte électorale 2012) à 1213 Bureaux de Vote (nombre de bureaux de vote affichés par la commission nationale de recensement des votes du référendum du 20 Mars 2016) alors que le décret N° 2016-262 du 19 Février 2016, portant organisation du référendum, précisait bien que le référendum du 20 Mars se fera, pour l’Etranger, sur la base du fichier consolidé de l’extérieur issu de la révision exceptionnelle de 2011. Pure paradoxe : extension du contenant (carte électorale) alors que le fichier n’avait point évolué (le contenu) ».

« Aujourd’hui encore, les vieilles pratiques refont surface ; en effet, en application des dispositions réglementaires des articles L.11 et L.66 du code électoral, la carte électorale devrait être à la disposition des listes de candidatures depuis le 29 Juin 2017 c’est-à-dire 30 jours avant le scrutin. Mais en lieu et place, nous sommes renvoyés au niveau des préfets, sous-préfets et maires pour disposer de manière parcellaire et fractionnée dudit document. Par contre au niveau de la diaspora, les 30 représentations diplomatiques qui couvrent les 40 pays dans lesquels votent les Sénégalais  de l’extérieur ont dans leur écrasante majorité refusé de mettre à la disposition de nos plénipotentiaires la carte électorale. Et pour disposer de ce document qui nous revient pourtant de droit, bizarrement, nous avons usé de ‘ « relations »’ pour encore nous le procurer ! », dénoncent ces membres.

L’exploitation de la carte électorale faisant état, au niveau national, de 6066 lieux de vote qui abritent 13 989 Bureaux de vote dans lesquels sont répartis les 5 973 178 électeurs et au niveau de la diaspora, de 318 lieux de vote (pour) 645 bureaux de vote dans lesquels sont repartis les 267 356 électeurs, Bamba Fall et Cie ne comprennent pas « le taux élevé d’abris provisoires dans le département de Pikine, banlieue la plus proche de Dakar, la Capitale avec 301 abris provisoires sur un total de bureaux de vote égal à 953, c’est-à-dire un taux de 32 % d’abris provisoires. Ce, alors que Pikine est loin de manquer d’écoles et autres structures en dur pouvant abriter des bureaux ? ».
 
« Y-a-t-il un marché pour l’acquisition de tentes pour accueillir les électeurs en cette période d’hivernage, alors que les infrastructures en dur ne manquent pas à Pikine ? Comment comprendre que l’école de Keur Mbaye Fall puisse abriter 34 bureaux dont 17 abris provisoires, alors qu’à côté, il existe d’autres écoles contigües fonctionnelles et non utilisées comme centres de vote ? Et quid de l’école de l’unité 11 des parcelles assainies de Keur Massar  inondable tous les ans qui compte  15 abris provisoires sur 27 bureaux de vote alors que les écoles des unités 5 et 6 à coté sont fonctionnelles et non utilisées comme centres de vote ? », s’interrogent-ils.

Citant l’article L.11 du code électoral (qui) stipule que « la CENA (Commission Electorale Nationale Autonome) doit veiller à ce que la liste des électeurs par bureau de vote soit remise quinze  (15) jours au moins avant la date du scrutin aux candidats et aux listes de candidats sur support électronique et en version papier », ils précisent que « ces documents devaient être à (leur)  disposition depuis le vendredi 14 Juillet 2017 (et) ce n’est point le cas à ce jour».

« Pour avoir à notre disposition cette carte qui nous revient de droit, paradoxalement nous avons usé encore de « relations » pour  l’avoir. Dans quelle démocratie, sommes-nous ? Le Directeur Général de la DAF au cours de sa dernière conférence de presse nous  informe : « Qu’à ce jour, la DAF a inscrit 6 200 000 citoyens ».  Par contre, l’exploitation de la carte électorale  par nos informaticiens, avec le cumul des inscrits des différents bureaux  nous donne  les informations suivantes : 5 973 178 inscrits au niveau national et 267 356 inscrits au niveau des 40 pays des 08 départements de la diaspora. Ce qui nous donne exactement un cumul de 6 240 537 électeurs. Donc avec une différence de quelques 40 537 électeurs par rapport au chiffre avancé par la DAF…», sert Mankoo. 



Ibrahima Mansaly et Aminata Diouf (Stagiaire)

Mardi 18 Juillet 2017 - 17:01


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