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Législatives tunisiennes: la crainte de nouvelles attaques jihadistes

Ce dimanche 26 octobre, les Tunisiens sont appelés aux urnes pour les deuxièmes législatives de l’après-Ben Ali. Les premières en 2011 avaient été gagnées par les islamistes d’Ennahda, majoritaires à l’Assemblée depuis. Durant la campagne électorale, le parti Ennahda a été particulièrement attaqué sur son bilan sécuritaire et sa gestion du dossier jihadiste. Hier, jeudi 23 octobre, soit trois jours avant le scrutin, des affrontements armés ont eu lieu avec la police dans la banlieue de Tunis. Les autorités tunisiennes craignent de nouvelles attaques des jihadistes.



Les tirs ont débuté au petit matin, hier jeudi, lorsque les forces spéciales tunisiennes ont tenté d’investir une maison de Oued Ellil, en périphérie de Tunis. A l’intérieur, selon les autorités, au moins deux hommes armés en compagnie de leurs épouses et de leurs enfants dont la présence, ajoutée aux risques d’explosifs, dissuadent la police de donner l’assaut.
Dans la soirée, les tirs sporadiques se poursuivaient autour de cette maison assiégée par les forces de l’ordre qui demandaient au mégaphone la sortie des femmes et des enfants.
A deux jours des législatives, les autorités tunisiennes craignent un attentat le jour du vote dans une Tunisie où les accrochages entre forces de l’ordre et jihadistes sont réguliers depuis 2013. A l’approche du scrutin de dimanche, la Tunisie a annoncé la fermeture pendant trois jours de ses frontières avec la Libye où de nombreuses armes ont transité.
Le cheikh Mohamed peut désormais lancer ses appels à la prière comme avant. Après la révolution, le mouvement jihadiste Ansar al-Charia l’avait expulsé de sa mosquée de Tunis parce que nommé sous l’ancien régime.
Pendant plus d’un an, les jihadistes ont occupé les lieux incitant plusieurs dizaines de fidèles à partir combattre en Syrie. Mais en 2013, après deux assassinats politiques, les autorités tunisiennes ont repris le contrôle des lieux comme dans la plupart des mosquées qui échappaient à leur contrôle. C’est ce que confirme ce jihadiste : « Ils ont repris toutes les mosquées. Il y en a peut-être une dizaine sur toute la Tunisie. Il y en a beaucoup qui, pour se fondre dans la foule, se sont rasés la barbe. De toute façon, la Tunisie s’est vidée de ses jihadistes parce que, si on cherche où sont les jihadistes tunisiens, plus de la moitié sont déjà partis en Syrie ou ailleurs. Parce que le but, c’est d’avoir un Etat islamique. Le slogan de l’Etat islamique, c’est que "l’Etat islamique reste et s’étend". Il s’est déjà étendu en Irak après la Syrie. Et il s’étendra en Tunisie un de ces jours. »
En Tunisie, la police est déployée à chaque rond-point. Plusieurs centaines de jihadistes sont en prison. Mais beaucoup d’autres espèrent, comme ce militant, un jihad en Tunisie : « J’espère, dans le but d’instaurer la charia. En fait nous, on est convaincus que la charia c’est beaucoup plus équitable que leur démocratie hypocrite. »
L’autre crainte des autorités, c’est aussi le retour des 2 400 Tunisiens actuellement au jihad en Syrie et en Irak. Quatre cents seraient déjà rentrés en Tunisie où les accrochages armés sont désormais réguliers.

RFI

Vendredi 24 Octobre 2014 - 12:47


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