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Les péripéties de la démission du président de la République fédérale allemande



Les péripéties de la démission du président de la République fédérale allemande
Alors que depuis samedi soir, l’Allemagne baigne dans une sorte d’euphorie à la suite de la victoire de la jeune chanteuse Lena au concours de la chanson européenne «Eurovision», avec sa chanson « Satellite », l’annonce de la démission du président de la république a eu l’effet d’une bombe. Sa démission a soulevé une profonde émotion et surprise au sein de la population.
Monsieur Horst Köhler a déclaré qu’il démissionnait parce que les réactions à son interview en Afghanistan:

«manquaient de respect pour la haute fonction» qui est la sienne. Il a mis fin immédiatement à ses fonctions dès son annonce faite le 31.5.10 à la télévision allemande A.R.D
Informée deux heures auparavant de la décision du président, la chancelière Dr. Angela Merkel s’était dite «consternée par la décision du président et qu’elle n’a pas réussi à le faire changer d’avis». Le président du «Bundesrat» ou Chambre haute du parlement assume l’intérim dès aujourd’hui, le 1 er juin 2010. Dans l’intervalle de 30 jours, un nouveau président devra être élu par la «Bundesversammlung» En effet, selon la Constitution allemande, la «Grundgesetz», article 54 § 4, la Bundesversammlung, est l’organe qui élit le président fédéral, composé des députés nationaux du Bundestag et de personnalités désignées par les partis, l’élection du président constituant l’unique mission de cette assemblée doit se réunir dans les 30 jours pour élire un nouveau président.
M. Köhler s’était rendu récemment en Afghanistan pour une courte visite afin d’encourager l’armée allemande à poursuivre son œuvre humanitaire.
Lors de cette visite, il avait déclaré :

«Mais à mon avis, il faut comprendre que la société dans son ensemble et qu’un pays de notre dimension axé sur le commerce extérieur et donc dépendant des échanges commerciaux est en train d’accepter progressivement (...) que dans le doute et en cas de nécessité, une intervention militaire peut être nécessaire pour sauvegarder nos intérêts tels que la liberté des voies commerciales, par exemple en empêchant que l’instabilité s’instaure dans des régions entières ce qui pourrait avoir un impact négatif certain pour nos échanges commerciaux, nos emplois et nos revenus.»

(Meine Einschätzung ist aber, dass insgesamt wir auf dem Wege sind, doch auch in der Breite der
Gesellschaft zu verstehen, dass ein Land unserer Größe mit dieser Außenhandelsorientierung und damit auch Außenhandelsabhängigkeit auch wissen muss, dass im Zweifel, im Notfall auch militärischer Einsatz notwendig ist, um unsere Interessen zu wahren, zum Beispiel freie Handelswege, zum Beispiel ganze regionale Instabilitäten zu verhindern, die mit Sicherheit dann auch auf unsere Chancen zurückschlagen negativ durch Handel, Arbeitsplätze und Einkommen)

Dans une Allemagne pacifique, une telle déclaration avait provoqué un véritable tollé. Les politiciens toutes obédiences confondues avaient qualifié une telle déclaration de « dérapage », car le mandat émis par le Bundestag ou parlement allemand à l’armée allemande ou «La Bundeswehr » est de contribuer à mise en place d’institutions fortes. à leur concrétisation et dont la protection devrait être assurée par les forces afghanes une fois la Bundeswehr rentrée au pays.

En expliquant la présence de l’Armée allemande pour des raisons économiques, le président de la république a confirmé sans le vouloir ce que la plupart des Allemands pensent tout bas que de jeunes soldats perdent leur vie en Afghanistan, victimes d’attentats pour des raisons économiques, géostratégiques et non humanitaires. Depuis 2002, 43 soldats sont tombés en Afghanistan et nombreux d’entre eux sont en proie à des traumatismes et troubles psychiques.

Horst Köhler, l’ancien président du Fonds monétaire international n’a pas supporté les critiques émises à la suite de ses propos controversés sur l’engagement militaire de l’Allemagne en Afghanistan. Il a présenté sa démission.

Fonctions du Président de la République Fédérale allemande

Le Président de la République Fédérale Allemande occupe la première fonction de l’État, mais il n’est pas le chef du gouvernement. Il ne représente pas un parti en particulier même si M. Köhler est membre de la CDU (l’Union des Chrétiens Démocrates). Il est au-dessus des partis. Il a donc une fonction honorifique. Le Président est le garant de la Loi fondamentale ou Constitution. Les membres du gouvernement prêtent serment devant lui. Il assure l’investiture du Chancelier. Il remet au Chancelier et aux ministres leurs décrets de nomination, mais il ne les choisit pas. Le choix des ministres relève du Chancelier. Le Président représente l’Allemagne à l’étranger. Le président Köhler avait été élu en 2004 et réélu le 23 mai 2009 pour un mandat de cinq ans.
Le président Köhler est particulièrement attaché au continent africain. En 2005, il avait lancé une initiative «Partenariat avec l’Afrique» en coopération avec la fondation "die Zeit" afin de promouvoir le dialogue avec le continent africain et en donner une image plus positive, car :

«apprendre à connaître et à estimer la façon de penser de l’autre est une condition pour éliminer la méfiance et les préjugés » (Pr. Horst Köhler 2005)

déclarait-il lors de la première réunion. Lors du lancement de cette initiative, il avait prononcé une phrase qui illustre son engagement pour l’Afrique
«C’est à mes yeux le destin de l’Afrique qui décidera de la dimension humaine de notre monde». (Pr. Horst Köhler)

Le Président Dr. Horst Köhler est le parrain d’honneur de «Integra », le réseau des organisations non gouvernementales allemandes qui luttent contre les mutilations génitales féminines.

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Dr. Pierrette Herzberger-Fofana

Mardi 1 Juin 2010 - 20:19


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