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Madagascar: des officiels comparaissent pour trafic de bois de rose

A Madagascar 12 personnes étaient déférées devant la Chaîne pénale anti-corruption hier. Elles sont soupçonnées d’avoir participé à un vaste trafic de bois de rose au début de l’année 2015 à destination de la Chine. Parmi elles notamment, trois officiers supérieurs de la gendarmerie, un ancien directeur de cabinet du ministre de l’Environnement et quatre autres cadres du même ministère, un ancien directeur de Madagascar National Parc, le gestionnaire de la plupart des parcs et réserves de la Grande île.



Hier jeudi, seuls sept des douze inculpés se sont présentés devant le juge. Les auditions ont duré 5 heures à l’issue desquelles tous sont sortis libres en attendant leur procès. Les trois personnes qui ne se sont pas présentées devant le juge sont-elles recherchées et un mandat d’emmené a été émis pour un opérateur économique.
 
C’est le Bianco, le bureau indépendant anticorruption, qui a mené l’enquête avant de confier le dossier à la justice. A l’origine de l'affaire, en janvier 2015, des informateurs du Bianco avaient détecté en janvier 2015 un bateau, le Min Feng, en train d’être chargé de rondins de bois de rose au large de Mananara, au nord-est de Madagascar. Rappelons que le bois de rose est considéré comme une espèce en danger par la CITES. Il est interdit à la vente à Madagascar et placé sous embargo international
 
A l’époque, les éléments du Bianco prennent en flagrant délit un homme de main, transbordant le bois de rose entre un entrepôt et le Min Feng, un navire enregistré au Panama, mouillant au large de Mananara. Ces bois appartiennent pourtant à des stocks officiels, déjà inventoriés et censés être placés sous bonne garde.
 
Le Bianco obtient alors du gouvernement un soutien par hélicoptère, mais prévenu à l’avance par des complices, le Min Feng s’éloigne et l’hélicoptère doit rentrer à Antananarivo. Au retour du bateau, les enquêteurs du Bianco et les forces de l’ordre n’ont à disposition qu’une petite vedette… Mais là encore la poursuite s’arrête face aux tirs de kalachnikov en provenance du Min Feng.
 
Finalement grâce aux témoignages des suspects et à l’écoute de conversations téléphoniques, le Bianco parvient à remonter la piste des trafiquants. Mais le propriétaire malgache des rondins de bois de rose reste introuvable. Bien connu des enquêteurs, il serait en « cavale en Chine » selon une source proche du dossier.
 
Son entrepôt renfermait en tout 3171 rondins. Mais au fur et à mesure que la contrebande se développait, les stocks auraient été remplacés par des coupes fraîches. Impossible donc de connaître l’ampleur du trafic. Aujourd’hui l’entrepôt est vide. Selon le directeur du Bianco, Jean-Louis Andriamifidy, cela représenterait des dizaines de millions d’euros.
 

Rfi.fr

Vendredi 28 Octobre 2016 - 08:42


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