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Mali : ce qu’on sait de la prise d’otages du Radisson Blu Hotel de Bamako

La prise d'otages menée par des hommes armés vendredi à l'hôtel Radisson Blu de Bamako est terminée, après un assaut conjoint des forces maliennes et étrangères, notamment françaises. Une vingtaine de personnes seraient mortes. Voici ce qu’il faut savoir sur cette attaque.



Qui étaient les assaillants ?

Le groupe islamiste Al-Mourabitoune, dirigé par le chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, a déclaré avoir mené l’attaque contre l’hôtel Radisson, aucentre de Bamako  en collaboration avec Aqmi, selon le site mauritanien Al Akhbar. L’attaque suivie d’une prise d’otages a été « menée en coordination avec nos frères au sein d’Aqmi « , a écrit Al-Mourabitoune sur Twitter. Cette revendication est en cours de vérification.

En outre, le groupe de Mokhtar Belmokhtar a menacé de poursuivre ses attaques « jusqu’à l’arrêt des agressions contre le Nord Mali et la libération des jihadistes détenus au sud et au centre du Mali  ».  Les assaillants auraient été peu nombreux, entre deux et cinq personnes, selon nos informations. Deux d’entre eux ont été tués, selon le ministère de la Sécurité intérieure malien.

Les assaillants « sont rentrés dans l’enceinte de l’hôtel au même moment qu’une voiture munie d’une plaque diplomatique, sur laquelle ils ont ouvert le feu », a indiqué le ministère de la Sécurité.

Combien y a-t-il de victimes ?

Dix-huit corps ont été retrouvés, a affirmé à l’AFP une source de sécurité étrangère sous le couvert de l’anonymat. Toutefois, des sources de sécurité maliennes ont ensuite fait état d’au moins 22 morts parmi les otages. La Minusma parlait, dans le même temps, de 27 personnes tuées. Un journaliste de l’AFP devant l’hôtel a vu des agents de la protection civile en sortir avec des corps dans des sacs mortuaires orange sur des brancards.

Dans la matinée, le groupe hôtelier Rezidor, qui gère le Radisson Blu, à l’ouest du centre-ville, avait parlé de 140 clients et 30 employés dans l’hôtel au moment de l’attaque. « Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d’otages et d’autres ont pu s’échapper tout seuls », a ensuite déclaré à la mi-journée le colonel Traoré, ministre de la Sécurité intérieure.

Un Belge a été tué dans la prise d’otages, a annoncé son employeur, le parlement de la communauté francophone de Belgique. Il s’agit d’un haut fonctionnaire au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui était en mission à Bamako dans le cadre d’une convention de collaboration avec la francophonie parlementaire pour une durée de trois jours, a indiqué l’assemblée dans un communiqué. Geoffrey Dieudonné, âgé d’une quarantaine d’années, donnait un séminaire de formation à l’attention des fonctionnaires parlementaires maliens.

Quelles étaient les nationalités des otages ?

Des étrangers d’au moins 14 nationalités faisaient partie des quelque 140 clients. Y étaient présents des ressortissants d’Algérie, d’Allemagne, de Belgique, du Canada, de Chine, de Côte d’Ivoire, d’Espagne, des Etats-Unis, de France, d’Inde, du Maroc, de Russie, du Sénégal et de Turquie.

Au moins six Américains ont été mis en sécurité, tandis que deux Allemands ont réussi à sortir sain et sauf de l’hôtel. Une délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), composée de 5 personnes, était également présente dans l’hôtel au moment de l’attaque pour préparer la visite à Bamako de Michaëlle Jean, la secrétaire générale.

Le numéro 2 de l’OIF, Adama Ouane, faisait partie de la délégation. Il a été évacué et mis en sécurité. D’après l’ambassade d’Inde au Mali, vingt ressortissants indiens figuraient également parmi les clients de l’hôtel Radisson. Air France, qui a annulé tous ses vols à partir et à destination de Bamako, faisait état de 12 employés logés dans l’établissement qui ont été mis en lieu sûr. Le ministère malien de la Sécurité évoque quant à lui 15 citoyens français libérés.

Comment s’est déroulé l’assaut ?

Outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie étaient déployées, ainsi que des membres de la Minusma et de la force française Barkhane, avec un appui des forces américaines. Les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso, ont participé aux opérations.

Un client africain a témoigné sur la télévision publique malienne s’être enfermé dans sa chambre après avoir entendu des tirs d’armes automatiques dans le couloir. « Les forces maliennes sont venues nous récupérer. Ils ont frappé à nos portes pour dire que « c’est la sécurité ». On était un petit groupe, ils nous ont évacués par les escaliers », a-t-il raconté.

« Des forces de sécurité maliennes sont ensuite venues me sortir de ma chambre. Avec sept autres personnes, nous avons été évacués de l’hôtel. Il y a avait des Américains, des Français, des Maliens. Dans l’hôtel, c’était la panique. Certains otages étaient au sous-sol, d’autres dans leurs chambres. Nous avons été regroupés au Palais des sports de Bamako », a témoigné Sekouba Bambino, le célèbre griot guinéen, à Jeune Afrique.

Les forces d’intervention ont semble-t-il procédé étage par étage. En fin d’après-midi, alors que les assaillants ne disposaient plus d’otages, elles passaient toujours au peigne fin le bâtiment, s’assurant qu’aucun terroriste n’avait pu se retrancher dans les étages supérieurs.

Source : Jeune Afrique 



Samedi 21 Novembre 2015 - 00:00


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