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Mort d'un jihadiste au Mali

Avec l’élimination de Mohamed Ali ag Wadoussène, les Français continuent leur traque méthodique contre la branche malienne d'Aqmi. Ce jihadiste est lié à l'enlèvement et à la libération de Serge Lazarevic. Il était un rouage majeur d'une katiba [brigade] touareg conduite par son oncle, Sedane ag Hita, dont le nom revient comme une piste sérieuse dans l'affaire de l'assassinat de nos deux confrères de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon le 2 novembre 2013 à Kidal.



L'état-major des armées françaises a confirmé l'information. Mohamed Ali ag Wadoussène a été tué lors d’une opération des forces spéciales au nord du Mali. Les Français ont fait deux prisonniers, tous deux proches de Wadoussène. Deux militaires français ont été blessés dans l’opération. Mohamed Ali ag Wadoussène était une pièce d'un puzzle jihadiste, qui, au fil des ans, a accru son influence dans le nord du Mali. Géographiquement, la nébuleuse s'est établie au nord de Kidal, dans un triangle qui s'étend d'Abeibara à la frontière algérienne. Une chasse gardée sous influence de Iyad ag Ghali le chef suprême d'Ansar Dine, aujourd’hui directement associé à Aqmi.
 

Le patron c'est l'oncle, Sedane ag Hita
En éliminant Abdelkrim el-Targui à la mi-mai, les Français ont cassé la tête de la mécanique jihadiste. Désormais Barkhane, l’opération française de lutte contre le jihadisme au Sahel, s'attaque aux responsables logistiques. L'armée française estime que cette nouvelle opération déstabilise la chaîne de commandement d'une katiba d'Aqmi. Wadoussène est présenté comme l'un de ces rouages. Il entre dans le jihadisme par la petite porte des voleurs de véhicules. Il agit avec une bande de copains : Baye ag Bakabo, Alassane ag Toukassa, etc., qui vont trouver dans le jihad une nouvelle famille. Dans le clan, le patron, c'est l'oncle, Sedane ag Hita, un Touareg très influent dans la nébuleuse jihadiste de Kidal.

 
Ghislaine Dupont et Claude Verlon
C'est lui qui ordonne à ses deux neveux Wadoussène et Haiba d'enlever deux Français en novembre 2011, Serge Lazarevic et Philippe Verdon. Wadoussène et Haiba seront arrêtés une première fois après ce kidnapping. Et c'est ce même oncle qui aurait également tenté en octobre 2013 d'obtenir leur remise en liberté en échange de la libération des quatre derniers otages d'Arlit. Selon plusieurs sources, furieux que la négociation ait échoué, il aurait alors cherché de nouvelles proies occidentales pour relancer la demande de libération de ses neveux.
 

Nous sommes début novembre 2013. Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont alors en reportage pour RFI à Kidal. Le 2 novembre, au moins trois hommes les enlèvent en plein Kidal. Ils seront assassinés quelques minutes plus tard à 17 km de là. Parmi les suspects principaux : Baye ag Bakabo, Alassane ag Toukassa, les amis de Wadoussène, les hommes de main de Sedane ag Hita... Wadoussène, lui, est alors en prison à Bamako.

 
La libération et la traque
Selon un témoignage majeur, il confie à ses codétenus compter sur son oncle pour obtenir sa libération. Elle viendra un an plus tard, en décembre 2014, en échange du Français Lazarevic. Les forces françaises le remettent alors à la katiba, l’unité combattante d’Aqmi. Bien que libre, Wadoussène est en fait quasiment tout le temps sous surveillance.Quelques temps après, il échappe à une opération des forces spéciales françaises. Il prend alors la direction de la frontière algérienne dans la localité de Tinzaouaten. Entre autre activité, il forme les jihadistes au maniement des armes mais entre-temps il descend dans la localité d’Aguelhok et là encore il aurait échappé de justesse aux forces françaises.
 

Mais l’homme passe de nombreux coups de téléphones qui permettent de le localiser. Des proches qui l’appellent dans le quartier Etembar, situé dans le nord de la ville de Kidal sont également surveillés. Il serait même arrivé une ou deux fois la ville de Kidal. Mais ce spécialiste du rapt d’Européens se sent traqué, surtout après la mort de son mentor Abdelkrim. Il remonte alors dans le massif de l'Adrar des Ifoghas où il a été finalement abattu.

Rfi.fr

Mercredi 8 Juillet 2015 - 01:13


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