Dans cette région reculée frontalière avec le Cameroun, ces affrontements sont récurrents depuis les années 1980, lorsque les terres ont été partagées. Mais le foncier reste un enjeu très fort encore à cause de la pression démographique. Ces affrontements sont aussi l'illustration de la faiblesse des institutions sécuritaires dans l'Etat de Taraba, explique le politologue nigérian Chris Ngwodo.
« Ce dernier incident n'est que le dernier chapitre d'une série de violents affrontements entre ces communautés. Le problème principal, c'est que les Etats nigérians et notamment l'Etat de Taraba ont des institutions sécuritaires faibles. Et que souvent la volonté politique de punir les auteurs de tels crimes n'existe tout simplement pas. Cela renforce le sentiment d'impunité au sein des groupes des différentes communautés qui ont tendance à se faire justice eux-mêmes en s'attaquant mutuellement. Puisqu'ils croient que l'Etat ne fera rien et qu'il ne poursuivra pas en justice les responsables », souligne Chris Ngwodo.
« C'est vrai que l'éloignement et l'isolement de l'Etat de Taraba est aussi un facteur aggravant, car, loin d'Abuja, la région ne bénéficie pas de beaucoup d'infrastructures en termes de développement ou de sécurité. C'est donc aussi un problème et un facteur de plus pour expliquer cette violence », ajoute-t-il.
-
Tchad: la coalition «Nous le Peuple» demande le report de la présidentielle
-
Présidentielle 2024: la CEDEAO compte envoyer une délégation de 130 observateurs au Sénégal
-
Guinée : limogeage des directeurs généraux des sociétés d’électricité et des pétroles
-
Burkina: Le président Traoré signe un décret pour récompenser les dénonciateurs des faits avérés de corruption
-
Un bilan mitigé pour les 30 ans de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale