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Obama en Asie pour défendre le rééquilibrage de sa politique étrangère

Barack Obama entame mercredi 23 avril une tournée en Asie : Japon, Corée du Sud, Malaisie et enfin Philippines. Le président américain avait dû annuler celle d’octobre dernier. Il va devoir rassurer ses alliés, de plus en plus sceptiques, sur la question du « rééquilibrage » : le redéploiement diplomatique et militaire des Etats-Unis vers l’Asie.



Le président américain Barack Obama a quitté mardi Washington pour un voyage en Asie. REUTERS/Jonathan Ernst
Le président américain Barack Obama a quitté mardi Washington pour un voyage en Asie. REUTERS/Jonathan Ernst

L’exercice s’annonce difficile, un véritable numéro d’équilibriste : Barack Obama va devoir expliquer à ses alliés asiatiques, refroidis par ce qui apparaît comme une impuissance américaine en Ukraine, qu’il est à leurs côtés face aux prétentions maritimes du voisin chinois. Mais dans le même temps, il devra éviter de froisser Pékin, un de ses principaux partenaires économiques. Pékin, qui est effectivement persuadée que le « rééquilibrage » américain est destiné à contenir ses appétits dans la région, d’autant que les Etats-Unis entendent bien, eux aussi, profiter de la bonne santé du Sud-Est asiatique.

Economie : pas de volonté de « contenir » la Chine

Bien que Barack Obama ne se rende pas en Chine, la stratégie de Pékin, qui souhaite étendre son emprise dans la région, est dans tous les esprits, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. « Nous sommes conscients de la question que se pose l’Asie du Sud : le voyage du président a-t-il pour objectif de contenir la chine ? La réponse est simple : c’est Non. Et pour nous cela n’a même aucun sens. Les Etats-Unis et la Chine ont des échanges commerciaux bilatéraux qui s’élèvent à 500 milliards de dollars. Comment peut-on parler de contrôle ? », insiste Evan Medeiros, conseiller de Barack Obama sur les sujets asiatiques. La Maison blanche se défend de vouloir s’opposer à la Chine, de vouloir contenir les ambitions chinoises en Asie. « C’est un voyage de soutien à nos alliés dans la région la plus dynamique du monde », répètent les conseillers de Barack Obama. Des alliés manifestement blessés par le report de ce voyage qui devait avoir lieu à l’automne dernier, lorsque le président américain avait été bloqué à Washington par un énième conflit politico-financier avec le Congrès.

Sécurité : un climat de regain de tensions dans la région

Loin de tenter d’apaiser les tensions à l’approche de la visite de Barack Obama, les pays de la région ont semblé tout faire pour les multiplier : le week-end dernier, le Japon a commencé à installer une station radar près des îles Senkaku que Pékin et Tokyo se disputent, et mardi bon nombre de ses parlementaires sont allés au sanctuaire Yasukuni, où sont honorés des militaires coupables de crimes de guerre envers les Coréens et les Chinois.

Samedi dernier, les Chinois avaient, de leur côté, confisqué un bateau japonais  qui mouillait dans leurs eaux pour une affaire remontant aux années 30. Sans parler des rumeurs venues de Séoul sur un quatrième essai nucléaire en préparation en Corée du Nord. Un essai qui, pour le coup, aurait plutôt tendance à souder les pays de la région, et embarrasser l’allié chinois. « Nous surveillons les provocations de Pyongyang de très près », a indiqué le porte-parole du président américain juste avant son départ. Ce sujet sera au cœur des entretiens à Séoul. 

Objectif : « rassurer » les alliés Japonais

« Nous avons un accord de défense que nous prenons très au sérieux, et il est clair que les Etats-Unis honoreront toujours leurs obligations pour ce qui est de la défense du Japon », explique Ben Rhodes, conseiller de Barack Obama sur la sécurité. « Pour ce qui concerne les conflits territoriaux, et sur ce sujet plus largement, nous voulons rassurer nos alliés Japonais, dans une période de tensions régionales. Dans le même temps nous avons été clairs, la meilleure façon de résoudre ce genre de problèmes en mer de Chine, est le dialogue entre le Japon et la Chine. C’est ce que les Etats-Unis vont continuer à soutenir. Il y a aussi bien sûr les tensions avec la Corée du Nord, les provocations et la rhétorique habituelle de Pyongyang. Il faut engager une coopération trilatérale entre les Etats-Unis, le Japon, et la Corée du Sud. Nous envoyons ainsi un message fort à l’Asie, sur notre solidarité et notre résistance face à ces provocations », a également ajouté Ben Rhodes.

Source : Rfi.fr
 



Mercredi 23 Avril 2014 - 09:49