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Présidentielle française : pourquoi les législatives sont incertaines, quel que soit le vainqueur

Le mode de scrutin est tel que les configurations de second tour sont, à ce stade, imprévisibles.



Présidentielle française : pourquoi les législatives sont incertaines, quel que soit le vainqueur
La présidentielle n’est pas encore jouée que les élections législatives, déjà, sont sur toutes les lèvres. « Je veux dès à présent construire une majorité de gouvernement et de transformation nouvelle », a notamment déclaré Emmanuel Macron, dimanche 23 avril, au soir de sa qualification pour le second tour.

A droite, passé le choc de l’élimination de François Fillon, les regards se tournent déjà vers le scrutin des 11 et 18 juin. Une élection qui, un mois à peine après la fin de la campagne présidentielle, s’annonce imprévisible.

Un mode de scrutin particulier

Pour être élu au premier tour, un candidat aux législatives doit réunir plus de 50 % des suffrages exprimés et au moins 25 % des électeurs inscrits. Cela veut par exemple dire qu’un candidat arrivé en tête avec 60 % des voix serait élu dès le premier tour si la participation (en suffrages exprimés) est de 60 % (36 % des inscrits), mais qu’un candidat arrivé en tête avec 51 % des voix et une participation de 45 % ne le serait pas (23 % des inscrits).

Si un candidat n’est pas élu dès le premier tour, les deux candidats qui arrivent en tête sont automatiquement qualifiés pour le second. Mais il est possible qu’un troisième, voire un quatrième candidat le soit également, provoquant ce qu’on appelle des « triangulaires », voire des « quadrangulaires » Il faut pour cela réunir au moins 12,5 % des inscrits, ce qui correspond à une part des voix très variable en fonction de la participation.

Avec une participation relativement forte (70 % de suffrages exprimés), il faut atteindre un seuil de 17,86 %. Avec une participation faible (50 %), cela se complique, le seuil passe à 25 %.

En 2012, les suffrages exprimés représentaient 56,32 % des inscrits au niveau national. Cela veut dire qu’en moyenne, un candidat arrivé en troisième position ou moins devait réunir 22,19 % des voix pour se qualifier. Ce seuil restreint de fait les possibilités de quadrangulaires : il n’y en avait d’ailleurs pas eu au second tour des législatives de 2012, sur 577 circonscriptions. Il y avait, en revanche, eu 46 triangulaires, réduites au nombre de 34 après une douzaine de désistements de candidats.
Même en cas de forte participation et de répartition équitable entre les candidats en tête, les possibilités de triangulaires et quadrangulaires sont limitées.

Ainsi, transposé à une législative, le scénario du premier tour de l’élection présidentielle 2017 avec Emmanuel Macron (24,01 %), Marine Le Pen (21,30 %), François Fillon (20,01 %) et Jean-Luc Mélenchon (19,58 %) dans un mouchoir de poche – inédit dans la Ve République au niveau national – aurait provoqué une quadrangulaire à l’échelle d’une circonscription, du fait de la forte participation (75,78 % de suffrages exprimés). A 62 % de suffrages exprimés, en revanche, les scores des deux candidats auraient été insuffisants.

La participation le 11 juin est donc l’une des inconnues majeures, qui fera fortement varier les scénarios de second tour aux législatives.

Des situations locales très variables

La deuxième grande variable est la liste des candidatures en présence dans chaque circonscription. Du côté de la gauche radicale, La France insoumise et le Parti communiste n’ont pour l’heure pas réussi à s’entendre dans de nombreuses circonscriptions, ce qui pourrait conduire à un éparpillement des voix. L’Union des démocrates et indépendants (UDI) et Les Républicains (LR) sont, de leur côté, parvenus à un accord en mars, de même que les écologistes et les socialistes. Certains mouvements, comme En marche !, n’ont par ailleurs pas encore dévoilé qu’une petite partie des candidats investis. Reste qu’au-delà de ces grandes lignes nationales, il existe de nombreuses situations particulières au niveau local.

Enfin, il faudra évidemment attendre les résultats du second tour de l’élection présidentielle, qui opposera Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 7 mai, puis l’entrée effective en campagne dans les semaines qui suivront. Les premiers pas du président ou de la présidente, ainsi que la réaction des formations politiques éliminées au premier tour, joueront forcément sur le scrutin.

lemonde.fr


Jeudi 27 Avril 2017 - 14:19


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