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Primaire de la gauche : plus qu’un candidat, l’avenir du PS en jeu

​La primaire de la gauche, pour laquelle sept candidats sont en lice, demeure une équation à multiples inconnues. Le premier tour qui se tient dimanche devrait permettre d’y voir un peu plus clair, et en particulier sur l’avenir du Parti socialiste.



Primaire de la gauche : plus qu’un candidat, l’avenir du PS en jeu
Plus de 7 000 bureaux de vote ont ouvert dimanche en France pour le premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste. Les électeurs ont jusqu'à 19h00 pour se rendre dans les bureaux de vote, où ils peuvent voter moyennant une participation d'un euro.
Les organisateurs espèrent qu'une forte mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour déjouer les pronostics actuels et se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
 
Et, même si elle a été soigneusement évitée par les candidats durant cette campagne express de la primaire de la gauche, une question est dans toutes les têtes : dans quel état le Parti socialiste sortira-t-il de ce scrutin ? La primaire de la gauche peut, comme l’espère le parti, lui permettre de créer une dynamique autour d’un candidat qui saura rassembler. Mais elle peut également accentuer les divisions et précipiter son décès. Plus que la simple désignation du candidat socialiste à la présidentielle, c’est donc bien l’avenir du PS qui se joue, dimanche 22 et dimanche 29 janvier, lors des premier et deuxième tours des "primaires citoyennes".
Quel chemin prendra l’histoire du socialisme français, qui doit désormais composer avec Jean-Luc Mélenchon sur sa gauche et Emmanuel Macron sur sa droite ? Impossible de le prédire avant les résultats de dimanche soir, tant cette élection comporte de nombreuses inconnues.
 
Comme pour la primaire de la droite, fin novembre, la première d’entre elles concerne la participation. Le président du Comité national d'organisation de la primaire (CNOP), Christophe Borgel, table sur une participation "plancher" de 1,5 million d'électeurs. Un chiffre relativement modeste, loin des 4,3 puis 4,4 millions d'électeurs des deux tours de la primaire de la droite, et des 2,7 puis 2,9 millions votants de la primaire PS de 2011.
 
Mais au-delà du nombre d’électeurs, l’enjeu porte surtout sur la sociologie de ces derniers. Les participants à la primaire de la gauche seront-ils essentiellement des jeunes citadins habitant les grandes agglomérations françaises, comme Benoît Hamon semble en avoir fait le pari ? Ou bien, comme l’espère sans doute Arnaud Montebourg, plutôt des ruraux vivant dans cette France périphérique, délaissée par les pouvoirs politiques et économiques, et dont les anciens bassins industriels sont touchés de plein fouet par le chômage ?
 
La dynamique Hamon sera-t-elle enrayée par les critiques sur son revenu universel ?
 
L’issue du duel Hamon-Montebourg, qui a agité les derniers jours de campagne, dépend en grande partie de la réponse à cette question. Les deux candidats s’adressent tous les deux à la gauche du Parti socialiste mais en présentant des projets de société aux idéologies radicalement différentes : le premier a acté la raréfaction du travail et propose d’y remédier en offrant un revenu universel, en abaissant la durée du temps de travail hebdomadaire à 32 heures et en taxant les robots, quand le second défend au contraire "la valeur travail" et promet de se battre pour aller chercher des points de croissance en engageant un grand plan de relance de 40 milliards d’euros, en favorisant le "Made in France" et en réindustrialisant le pays.
 
La question du revenu universel, qui s’est imposée comme l’idée phare de cette primaire, sera également l’une des clés du scrutin. Après avoir essuyé les critiques de presque tous ses concurrents lors du troisième débat télévisé, Benoît Hamon est-il toujours crédible aux yeux des électeurs ? Ou bien ceux-ci vont-ils juger sa proposition irréaliste et se détourner de lui ?
 
Autre inconnue : de quelle dynamique pourra bénéficier Manuel Valls chez les défenseurs du bilan du quinquennat de François Hollande ? Alors que l’ancien Premier ministre faisait figure de favori il y a encore dix jours avant les trois débats télévisés, c’est presque dans un costume d’outsider qu’il se présente aujourd’hui devant les électeurs. Sa pratique du pourvoir parfois jugée autoritaire, ses choix politiques et ses multiples revirements, dont le plus symbolique reste sa volonté récente de supprimer l’article 49-3 de la Constitution, ont été pointés du doigt par ses adversaires tout au long de la campagne, contraignant Manuel Valls à apparaître sur la défensive.
 
Enfin, la question sera aussi de connaître l’attitude que choisiront d’adopter les perdants. Manuel Valls a reconnu lui-même, en février 2016, qu’il y avait désormais "des positions irréconciliables à gauche" et qu’il fallait "l’assumer". Même si ses propos visaient alors Jean-Luc Mélenchon, il apparaît difficilement envisageable de voir les "frondeurs" Hamon et Montebourg, qui n’ont cessé de critiquer la politique économique menée par le gouvernement de Manuel Valls, se réconcilier avec l’ancien Premier ministre pour défendre ensemble un programme présidentiel commun.


Dimanche 22 Janvier 2017 - 16:19


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