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Sénégal : « situation macroéconomique est stable… mais la lenteur des réformes pèse toujours » selon le FMI

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la huitième revue des résultats économiques obtenus par le Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE), ainsi que les consultations de 2014 au titre de l’article IVAncre1 avec le Sénégal.



Sénégal : « situation macroéconomique est stable… mais la lenteur des réformes pèse toujours » selon le FMI
À la suite des débats du Conseil d’administration, M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président par intérim, a prononcé la déclaration suivante  «Il convient de féliciter les autorités d’avoir préservé la stabilité macroéconomique; poursuivi l’assainissement des finances publiques et mené à terme le programme appuyé par l’ISPE. Cependant, la lenteur des réformes structurelles a conduit à une croissance inférieure à la moyenne et languissante. La réduction de la pauvreté en a souffert. En 2014, des chocs exogènes, dont les retombées de l’épidémie d’Ébola, ont pesé aussi sur la croissance ».
 
«. L’objectif d’une croissance annuelle de 7 à 8 % est réalisable à moyen terme, mais exigerait d’élargir, d’approfondir et d’accélérer les réformes structurelles. Il convient de contenir la consommation publique pour créer l’espace budgétaire nécessaire pour mettre en place les dépenses sociales et les projets prévus dans le PSE. Il est nécessaire d’améliorer considérablement le cadre réglementaire et la gouvernance, ainsi que la qualité et l’efficacité des investissements publics.
La situation macroéconomique du Sénégal est stable. L’inflation demeure faible. Les perspectives budgétaires se sont améliorées grâce à l’augmentation des recettes et à la maîtrise des dépenses, et le déficit global devrait tomber à 5,2 % du PIB en 2014, contre 5,5 % du PIB en 2013. Le déficit des transactions extérieures courantes devrait diminuer, mais devrait rester proche de 10 % du PIB en raison de la baisse des exportations.
 
La lenteur des réformes structurelles et des chocs exogènes ont continué de peser sur la croissance. Si des progrès ont été accomplis, en particulier dans les domaines de la gouvernance et du climat des affaires, des retards ont été observés dans la mise en place du compte unique du Trésor, la rationalisation des dépenses, l’exécution des dépenses d’investissement et les réformes du secteur de l’énergie; avec des subventions énergétiques qui restent source de distorsion et pèsent lourdement sur le budget.
 
Pour 2014, la croissance devrait atteindre 4,5 % (contre 3,5 % 2013), soit 0,4 point de pourcentage en deçà des estimations précédentes, du fait d’un ralentissement attendu dans le secteur du tourisme du fait de l’épidémie d’Ébola, combiné au retard enregistré dans le démarrage de la saison des pluies.
 
Évaluation par le Conseil d’administration
Les administrateurs ont souligne que l’accélération de la cadence des réformes structurelles sera essentielle pour le succès du PSE. Ils ont convenu que les efforts de réforme devraient viser à améliorer la gouvernance et le climat des affaires dans le but de promouvoir le développement du secteur privé et d'attirer les investissements directs étrangers. La priorité devrait également être donnée à la fourniture des services publics plus efficaces, l’amélioration de l'efficacité des dépenses publiques par des réformes de la gestion des finances publique, la maitrise de la consommation publique pour générer l'espace budgétaire pour les investissements dans le capital humain et les infrastructures publiques, et le renforcement des filets de sécurité sociaux. Une restructuration globale du secteur de l'énergie et l’accroissement de la compétitivité des exportations seront également importants. Les administrateurs ont salué les plans des autorités à engager avec quelques pays comparables pour développer un effort d'apprentissage entre pairs active afin de déployer les réformes nécessaires.
Les administrateurs encouragent les autorités à ancrer la politique budgétaire sur la viabilité de la dette à long terme dans un cadre budgétaire à moyen terme et à remplir d’ici 2019 les critères de convergence de l’UEMOA relatif au déficit de 3 % du PIB. Ils ont noté que la réalisation de cet objectif nécessitera un renforcement des mesures fiscales et des mesures relatives aux dépenses. Tout en appuyant les priorités PSE, les administrateurs ont souligné que tous les investissements qui y sont liés devraient être en adéquation avec les plans de consolidation fiscale existants des autorités et la capacité d'absorption du Sénégal. En outre, les décisions de financement de contrats non-concessionnels doivent être soigneusement pesées.
Les administrateurs saluent la tentative d’améliorer la qualité de l’investissement public en établissant une réserve de précaution dont les fonds ne seraient débloqués que pour des projets assortis d’une étude de faisabilité appropriée. Les administrateurs encouragent les autorités à poursuivre dans cette direction dans la loi de finances 2016.
Les administrateurs soulignent qu’il faut continuer à améliorer la gestion des finances publiques, les institutions budgétaires et la gouvernance économique. Ils soulignent que les réformes doivent porter principalement sur des domaines importants tels que la conception de la politique macro-budgétaire, l’établissement d’un cadre de dépenses à moyen terme et le renforcement de la discipline dans l’exécution du budget.
Les administrateurs ont souligné l'importance de traiter les vulnérabilités du secteur financier, en particulier la qualité des actifs bancaires. Ils ont encouragé une vigilance constante par rapport au niveau élevé de prêts non performants en étroite collaboration avec la BCEAO et la Commission bancaire de l'UEMOA. Les administrateurs soutiennent la stratégie pour améliorer l'accès aux services financiers.



Mercredi 17 Décembre 2014 - 13:37


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