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Tchad: La lutte contre Boko Haram favorise l’autoritarisme du pouvoir

Avec la mobilisation du Tchad contre Boko Haram, la peur des attentats gagne les esprits à N’Djamena.



SEYLLOU BINANI/AFP Le président tchadien, Idriss Deby Itno lors du forum international sur la paix et la sécurité en Afrique à Dakar (décembre 2014). Pour Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition tchadienne « Idriss Déby utilise Boko Haram pour resserrer son contrôle sur la population.».
SEYLLOU BINANI/AFP Le président tchadien, Idriss Deby Itno lors du forum international sur la paix et la sécurité en Afrique à Dakar (décembre 2014). Pour Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition tchadienne « Idriss Déby utilise Boko Haram pour resserrer son contrôle sur la population.».
Au nom de ces menaces, les autorités tchadiennes renforcent le contrôle et la surveillance de sa population.

 
Dans les rues de la capitale tchadienne, les militaires, les gendarmes, la police politique ont accru leur surveillance depuis que le Tchad a envoyé son armée au Cameroun et au Nigeria combattre Boko Haram.
 
Les barrages, les contrôles, les fouilles intempestives se sont multipliés. La nuit, ils bouclent un quartier, inspectent les maisons, embarquent des suspects.
 

Contrôle renforcé de la population

La peur des attentats gagne les esprits. « Désormais, j’évite la foule. Au feu rouge, je suis sur le qui-vive », témoigne Blaise Djimadoum, journaliste à Radio FM. La rumeur amplifie le phénomène, s’invite dans les conversations, échauffe les imaginations.

« Disons-le nettement, Idriss Déby utilise Boko Haram pour resserrer son contrôle sur la population. À travers des barrages, des fouilles, des opérations de sécurité, il distille la peur du groupe islamiste dans les esprits des Tchadiens. Et ça fonctionne », s’inquiète Saleh Kebzabo, le chef de file de l’opposition tchadienne.

Est-ce à dire que N’Djamena n’est pas menacée par les islamistes nigérians ? Certains le pensent, comme cet officier supérieur français en poste dans la capitale tchadienne : « Pour ce que j’en sais, je ne suis pas inquiet. »
 
« Mais il est vrai que, comme père de famille qui met ses enfants au lycée français, nuance-t-il, je suis moins tranquille. »« Je ne crois pas en cette menace, affirme Ibedou Mahmat-Nour, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits humains (CTDDH), Boko Haram ne s’en est jamais pris aux Tchadiens : dans les récentes attaques de bus dans le nord du Cameroun, seuls les Nigérians et les Camerounais ont été tués. Les Tchadiens ont eu la vie sauve. Où croyez-vous que Boko Haram s’approvisionne en armes ? Au Tchad ! »
 
« Au nom de Boko Haram, il y a déjà eu 1 000 arrestations », constate en le déplorant, le démographe et géographe Oumar Caman Bedaou.
Avec lacroix.fr


Lundi 23 Février 2015 - 14:54


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