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Trois crash en une semaine et les phobiques de l'avion redoublent d'angoisse



Crash d'un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia Airways le 23 juillet 2014 près de l'aéroport de Magong, sur une île de l'archipel de PenghuCrash d'un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia Airways le 23 juillet 2014 près de l'aéroport de Magong, sur une île de l'archipel de Penghu
Crash d'un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia Airways le 23 juillet 2014 près de l'aéroport de Magong, sur une île de l'archipel de PenghuCrash d'un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia Airways le 23 juillet 2014 près de l'aéroport de Magong, sur une île de l'archipel de Penghu
Des avions qui s'écrasent en Ukraine, à Taïwan puis au Mali: trois crashs en une semaine et les angoisses se réveillent chez les phobiques de l'avion, pour qui se déplacer par les airs est déjà un calvaire.
Sauf à éteindre TV, radios et éviter les kiosques à journaux, les aviophobes n'ont pas pu ignorer la terrible série noire.
"Trois crashs en une semaine, ça commence à faire beaucoup", commentait jeudi Hadjera Akli, 24 ans, venue accueillir de la famille d'Algérie à l'aéroport de Roissy. "Mais c'est un concours de circonstances", tentait-elle de se convaincre.
Assise sur un chariot à bagages à quelques mètres du comptoir d'enregistrement, Thapanat Rueangmanee, une Thailandaise de 25 ans, confie être "un peu nerveuse, comme la plupart de mes amis", dit-elle. Mais "pas le choix" pour cette sportive venue participer à un meeting d'athlétisme dans les Yvelines: pour rentrer à Bangkok, "on ne peut pas prendre le bateau".
Sur les forums internet, les peurs se réveillaient, comme pour Yoco, qui doit se rendre à Séoul en août. Elle "restait plutôt zen" jusque-là, mais avoue sur crash-aerien.aero que "la trouille revient".
"Je pars demain de Chicago pour Atlanta. Pas sûr d'en être capable. J'ai fait tous mes +exercices+ mais ça me met dans tous mes états", témoigne un passager sur fearoflyingmessage.com.
"Mes mains tremblent tellement que j'ai du mal à taper sur le clavier", ajoute sur le même forum un autre aérodromophobe.
"Après trois tragédies sur une si courte période, beaucoup de gens vont bien entendu poser des questions sur la sécurité aérienne", a reconnu vendredi le directeur de l'Association internationale du transport aérien (IATA), Tony Tyler dans un communiqué. Mais "malgré les événements des sept derniers jours, on peut prendre l'avion en sécurité", assure-t-il.
 
- Respirer avec le ventre -
Chaque fois que des accidents surviennent, la sonnerie du téléphone du Centre de traitement de la peur de l'avion se fait plus insistante: "d'anciens stagiaires nous appellent parce qu'ils sont anxieux, ont des interrogations", raconte Xavier Tytelman, président du centre et ancien aviateur militaire. "On essaie de leur fournir des explications, de leur faire prendre du recul".
Dans ce centre créé en 2007, plusieurs centaines de personnes tentent de soigner leur phobie chaque année, déboursant 430 euros, parfois pris en charge par leur entreprise. Car la peur de l'avion peut être un "vrai frein à la progression professionnelle", note Xavier Tytelman.
"Certains démissionnent, n'arrivent pas à travailler". Pour d'autres, cela crée une "souffrance familiale", explique le président, citant le cas de "gens expatriés qui ne rentrent pas pendant des années voir leur famille".
Pour apaiser les stagiaires, une psychologue les aide à ne pas se laisser envahir par les pensées négatives et à gérer leur anxiété, notamment par la respiration.
"Il faut désamorcer tout ce qu'ils vont pouvoir voir dans les médias, les films", explique M. Tytelman. "Là, on a une succession d'accidents dans lesquels personne ne survit mais, en général, le taux de survie dans un avion de ligne lors d'un crash qui fait au moins un mort est de 50%, alors que pour une voiture lancée à 40 km/h, il y a 80% de mortalité", rappelle ce spécialiste en sécurité aérienne.
Dernière étape: le simulateur de vol. Les stagiaires prennent les commandes et voient que "c'est tout à fait faisable" de gérer des turbulences, une panne de moteur ou un atterrissage dans le brouillard.
A Roissy, certains voyageurs tentaient de se montrer rationnels, à l'image du Parisien Gabriel Dulbecco, étudiant en partance pour la Chine: "C'est vrai qu'on peut vite devenir parano. Mais en même temps, Il y a des milliers de vols tous les jours, ça se passe toujours bien".
D'autres étaient carrément fatalistes, comme Zohra, une Algérienne de 52 ans: "On fait confiance à Dieu c'est tout, si l'avion s'écrase c'est qu'il devait s'écraser".

AFP

Vendredi 25 Juillet 2014 - 12:52


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