C’est une campagne sous tension que s'est terminée vendredi soir. Chaque candidat a tenu un meeting. Beji Caïd Essebsi s’est tenu devant plusieurs milliers de personnes sur l’avenue Bourguiba, lieu symbolique de la révolution. Versets coraniques, hymne national et célèbre chanteur de reggae sont les ingrédients de ce dernier meeting de campagne. Beji Caïd Essebsi a appelé les Tunisiens à l’union et chauffé la foule comme à son habitude du haut de ses 88 ans.
Dans le public, des membres de Nidaa Tounes, mais aussi de simples sympathisants, comme Saousam, convaincue par ses idées : « Après la révolution, on s’est retrouvé avec un nouveau projet qui est celui de l’islamisation de la société tunisienne. Ca a constitué une très grande menace qui nous a pesé pendant trois ans. Ce n’est pas Béji qui est le rempart, c’est nous tous. Nous, je veux dire les modernistes, progressistes Tunisiens. C’est un projet de société. »
Le passé de BCE comme on l’appelle ici, plusieurs fois ministre sous Bourguiba, puis brièvement président du Conseil sous Ben Ali est loin d’inquiéter Slahedine. « C’est une partie de la Tunisie, l’ancien régime », affirme-t-il. Pour lui, BCE « est compétent, il a eu une grande carrière. Il a été un an Premier ministre en 2011. Il a une bonne expérience. » Pourtant Beji Caïd Essebsi est accusé par son adversaire d’incarner le retour de l’ancien régime Ben Ali. Cessons de regarder le passé et construisons l'avenir a martelé BCE, promettant depuis la capitale de se tourner vers les régions, sans exclusion ni discrimination.
Moncef Marzouki avait aussi prévu de tenir son meeting sur l’avenue Bourguiba. Finalement, pour éviter tout débordement entre les partisans de chaque camp, le président sortant a réuni ses militants dans le quartier du Bardo près de l’Assemblée constituante. Tout au long de la campagne, l’agressivité entre les deux hommes était très forte entre accusations de fraude, de retour à l’ancien régime et d’extrémisme. L’instance électorale a dû rappeler à l’ordre les médias et les candidats.
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