La campagne qui se termine aura été à l’image des 27 candidats à l’élection présidentielle tunisienne : sérieuse et bien rodée pour les uns, folklorique et plus discrète, voire insignifiante pour d’autres. Une campagne où à de rares exceptions près, l’essentiel n’a pas été abordé.
C’est en tout cas le bilan que fait l’UGTT, la centrale syndicale qui a accompagné le processus de transition. « Il n’y a pas eu de grandes discussions, il n’y a pas eu de grands débats en fait, regrette Anouar Ben Kaddour, secrétaire général adjoint de l’UGTT. Les candidats n’ont pas soulevé les questions économiques, sociales et culturelles, donc tout est basé sur la politique. Tout le monde va être le président de tous les Tunisiens, donc on a parlé de choses assez basiques. Mais le développement régional, l’emploi, ces questions-là n’ont pas été évoquées ».
Achat de voix, utilisation des moyens de l’Etat et discours violents
Avec 27 candidats et une liberté de parole toute nouvelle, les dépassements étaient inévitables. Et il y en a eu : achat de voix, utilisation des moyens de l’Etat, discours violents… L’instance supérieure indépendante pour les élections a recensé de nombreuses infractions : « Il y a eu des candidats qui ont diffusé ou annoncé des résultats de sondages, il y a eu des candidats qui ont eu des propos incitant à la haine, rapporte Khamayel Fenniche, l’une des neuf membres de l’ISIE. Donc tous ces dépassements ont été recensés et quand il y a des dépassements graves, ils ont été transmis au ministère public ».
La justice devrait donc prendre le relais sur certains dossiers. Avec un risque pour les candidats reconnus coupables : un déclassement après l’annonce des résultats.
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