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Un mandat de trop !



Un mandat de trop !
Jamais deux sans trois ! Mais qui aurait pu décider que ce qui produit deux fois arrive automatiquement une troisième ?  Certainement pas le tout-puissant Président Wade, la constante du PDS ! Polémique, probabilité, interprétation, hypothèse, certitude, spéculation, surenchère…..Tout y est vraiment.

L'usage de l'expression "Jamais deux sans trois" reste paradoxal car beaucoup ont pu constater qu'elle était rarement avérée: ce n'est pas parce que vous avez deux épouses que vous en aurez une troisième, ni parce que vous avez gagné deux fois que vous aurez une troisième victoire... Et pourtant l'adage persiste, prédit, rassure, pèse, inquiète…. Il s'agit bien évidemment d'une légende sans réelle preuve, à laquelle on croit ou pas…

Loin de vouloir mettre de l’huile, je me permets de faire  le parallèle entre le caractère inflammable de l'huile qui va attiser un feu au lieu de l'éteindre avec les déclarations incendiaires des deux Professeurs qui aggravent une situation au lieu de la résoudre.
«Juridiquement Macky Sall peut briguer un 3e mandat » en l’absence de « dispositions transitoires pour prévoir que le mandat en cours fait partie du décompte des deux mandats que l’actuel Président peut avoir». lance le Pr Babacar Gueye.

«Aucune disposition de la Constitution ne règlemente la dévolution des mandats du Président Macky Sall, c’est-à-dire la manière dont ils vont se succéder. La Constitution ne dit pas si le nouvel article 27 entre en vigueur à l’expiration du mandat en cours du Président de la République. Surtout, nulle part il n’est écrit que le mandat de 7 ans est, ou n’est pas compris dans le décompte des deux mandats consécutif», renchérit le Pr Jacques Mariel Nzouankeu.

Les grands esprits discutent des idées; les esprits moyens discutent des événements; les petits esprits discutent des gens » affirmait Eleanor Roosevelt.

Alors discutons des évènements et des gens en genre et en nombre !
La démocratie liée à la loi du plus grand nombre, la politique relative à la prise de décision, au choix et à la résolution des désaccords exigent que nous réfléchissions ensemble sur les interventions des deux grandes gens et esprits éclairés que sont les Professeurs Babacar Gueye et Jean Mariel Nzouankeu.

Pourquoi ces sorties hors des facultés ?
Pourquoi ces déclarations vers les honnêtes gens et pourquoi maintenant ?
Pourquoi aborder le troisième mandat alors que le premier est en cours et le second n'est pas encore acquis ? 

Pour régler un problème, il faut bien le poser nous enseigne la sagesse populaire. 
Descendons donc en profondeur de la complexité de l’interprétation politique de cet événement, ce conflit lointain, anodin et dangereux,  né de la bouche d’éminents juristes, relayé par la presse anecdotique et entretenu par des politiciens calculateurs et autres spéculateurs….afin que le confortable « parce que » ne  l’emporte sur le dérangeant « pourquoi », car il est des moments que les questions sont plus puissantes que les réponses.
Il peut au demeurant arriver que l’attribution d’une décision (politique) à des gens clairement « identifiées » demeure des plus problématiques. La complexité du processus décisionnel tient aussi à ses diverses temporalités et son intelligence suppose d’examiner comment s’effectue la mise en œuvre des choix opérés et comment se présentent les relations entre les gens qui décident et l’opinion ( les autres gens). 

Certaines  études sociologiques relativisent la rationalité des décisions prises eu égard aux multiples contraintes du contexte dans lequel elles interviennent. Le grand évènement de Wade en 2007 ( projet de dévolution monarchique et mandat anticonstitutionnel) est frais dans nos têtes. Certains philosophes pensent que le hasard ne sert qu’aux esprits bien préparés.

Le gaz et le pétrole seront bien évidemment des opportunités en 2024 et produiront des événements et des événements dans « l’Emirat du Sénégal ».

Les sénégalais s'étaient clairement exprimés en 2012, sanctionnant le régime de Wade et en refusant les tripatouillages de la  constitution.

Les sénégalais ont aussi affiché leur mépris du " wax waxeet " et ont  manifesté leur attachement au respect de la parole donnée qui fait le charme de la politique. 
" Gor ca wax ja " ont-ils coutume de dire et cela ne freine point les revirements, les trahisons, les mensonges et les reniements de bien de personnalités politiques.
Les gens sont donc bien imprégnés voire familiers avec ces événements déplorables. 
"Aucune disposition de la Constitution ne réglemente la dévolution des mandats du Président Macky Sall".

Les citoyens ordinaires, les gens du commun auraient simplement dit que c’est de la littérature, mais de la part d’esprits éclairés, de techniciens du droit, c’est une crise en perspective ! 

Oui de l’huile sur le feu !
Pourquoi anticiper sur un hypothétique troisième mandat quand on sait que nous avons payé le prix fort pour démettre Wade l'artisan du fameux mandat anticonstitutionnel et du vaporeux « wax waxeet ». 

Assurément, le pouvoir rend fou !
Pourquoi poser ce débat à quelques encablures de 2019 et au lendemain de la controverse sur l'avis ou décision des juges constitutionnels sur le mandat de sept ans et le revirement de Macky Sall quant à son engagement de le réduire ? 

Pourquoi le silence sur la fin du mandat en avril 2017, avec l'absence de dispositions transitoires dans la nouvelle constitution sur le mandat de sept ans et en cours ? N’est ce pas que les grands esprits qui créent les grands événements ?
Ah la dangerosité du conflit des lois dans le temps.....

Tout compte fait, nous refuserons et combattrons la spéculation et la manipulation. Nous avons exigé une gouvernance sobre et vertueuse. Nous refuserons et combattons la gouvernance sombre ou vicieuse.

Ce débat technique est un débat de faculté et les gens s’en f….
Les sénégalais ont opté définitivement pour deux mandats présidentiels consécutifs encore faudrait-il s'assurer d'une victoire prochaine, avant de penser à 2024. 

Ce débat troublant est inopportun.
Le deuxième mandat, 2019 est le seul horizon qui vaille. La présidentielle de 2019 est l’unique événement qui vaille.

Et comme disait l'autre “le plus grand dérèglement de l'esprit serait de voir les choses telles qu'on voudrait  qu' elles soient et non telles qu'elles sont “...

Pour dire que nos hauts gradés des universités non populaires ont ouvert des fronts pour nos politiciens spécialisés dans la conservation et la gestion des privilèges….. L’occasion fait le larron !

Ah les intellectuels ! la presse libérale du buzz, de l’événementiel ! 

Il me vient à l’esprit une réflexion de Talla Sylla, sur le présent qu’il assimilait à de la boue où l’on s’embourbe et convoquant ainsi Marx sur l’anticipation, la dialectique dans la perspective de la négation fatale et de la destruction nécessaire des choses.
Nous ne sommes pas amnésiques ! 

L’événement  23 juin 2011 à été le début d'une grossesse de neuf mois, marquée par une période de travail très douloureuse et qui à la délivrance a accouché d’un BB Yaakaar gagnant. 

Au  soir du 25 mars, nous avions tranché sur la question du troisième mandat anticonstitutionnel. 

Le peuple seul est souverain. 
L'histoire ne se répétera certainement pas. Nos acquis démocratiques sont le fruit de luttes mémorables, héroïques. Nous ne sommes pas amnésiques et nous sommes toujours collés aux généreuses conclusions des Assises nationales et à la charte de gouvernance démocratique. Les conclusions des Assises nationales sont d'actualité à plus d'un titre et l’esprit M23 est toujours vivace tel celui d’un Professeur narcissique.

" Les conclusions des AN seront ce que les sénégalais voudront qu’elles soient " avait déclaré le Président Amadou Mahtar Mbow en juin 2009.

" Je travaille à faire une constitution voulue par les sénégalais" avait-il expliqué durant les travaux de la Commission Nationale de la Réforme des Institutions en  mai 2013.
Une confusion vit le jour avec l’intervention du Professeur Ismaila Madior Fall sur le changement DE constitution ou le changement DE LA constitution. Autrement dit, faut-il faire une réforme ou entreprendre des réformettes ?

Assurément que le droit n’est pas de la littérature !
La position du conseiller juridique du Président de la République fut victorieuse à la pyrrhus à travers le référendum à la va vite de mars 2016. Nous comprenons maintenant, avec la nomination de Ismaila Madior Fall comme ministre de la Justice que, véritablement,  il travaillait à faire une constitution voulue par le Président Macky Sall.

La constitution est la charte fondamentale dont le Président en est le gardien. Toutefois, elle demeure une grande nébuleuse et une proie politique. Il faut retenir et bien retenir qui  c'est par la constitution qu'on programme l'impuissance des peuples. En clair, la constitution c'est l'affaire des citoyens. Et bien évidemment, ce n'est pas aux hommes de pouvoir de déterminer les règles de pouvoir. Tout comme ce n'est nullement aux délinquants de faire le code pénal.

La question constitutionnelle est une question essentielle. Mais elle est banalisée et son adoption par le referendum ou vote en bloc « amalgamique » ne garantit pas un choix pertinent. 

Le travail du Président Mbow avait permis aux citoyens à travers un questionnaire détaillé de recueillir leur avis  et de permettre aux techniciens du droit constitutionnel de rédiger la constitution voulue et déterminée par les sénégalais. Ce fut  une sorte de révolution nationale démocratique et populaire. Une véritable révolution citoyenne après une période trouble née de la volonté du Président Wade de faire un changement de la constitution et un forcing pour une troisième mandat anticonstitutionnel.

Tout le débat et le combat sur la constitution ont élevé le niveau de conscience politique des sénégalais et il est illusoire de penser que le dilatoire puisse prospérer. La superstructure et les "chiens de garde" dans une opération savamment menée par l'actuel ministre de la Justice le Professeur Fall, ont entrepris une contre-révolution qui tente de réinstaller le débat de conservation du pouvoir en banalisant machinalement la constitution avec la conjecture de troisième mandat au Sénégal. Cela est inacceptable !

Ah les Professeurs !
La constitution s’impose tant aux élus et hommes de pouvoir qu’à tout citoyen, et elle maintient la cohésion de la Nation lors de chaque changement de bord politique du gouvernement. La constitution est sacrée.

"Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution" indique  déclaration de 1789. 

Nos Professeurs tentent ainsi d’user des subtilités du Droit pour entretenir une polémique hors des amphithéâtres et une possible crise que nous n’accepterons. 

Où étaient-ils au moment de l’élaboration de la constitution. Ont-ils participé au referendum ? Que font-ils quand les hommes de pouvoir tripatouillent la charte fondamentale ?

Ils auraient dû poser également la question de la séparation des pouvoirs et des mécanismes de contre-pouvoir garantissant  l'effectivité ou la réalité des  principes constitutionnels qui rendraient notre démocratie majeure et notre justice indépendante comme  pense le peuple des Assises . Les sénégalais ne veulent plus de Président "demi-dieu" avec des pouvoirs exorbitants depuis les fameux événements de 1962. 

Nos Professeurs sont attendus sur le règlement de la question transitoire par l’Assemblée ou le conseil constitutionnel qui a fait ses preuves sur les cartes d’identité en juillet dernier.
Situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle !

La vie d'un homme d'État est une insignifiance par rapport au destin d'un peuple disait le père de la Veme République   Française des gaulois,  nos ancêtres. Comme pour dire que nous avons rompu avec les leaders providentiels. 

Macky Sall ne pourrait-il faire un acte notarié quant à un renoncement au « possible » troisième mandat.

Les sénégalais ne sont pas dupes. 
Oscar Wilde sur la sagesse    disait "c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit". Le rêve est permis et il est gratuit. Macky Sall pourrait bien rêver gros, rêver d’un troisième mandat et même d’un quatrième comme Merkel ou Kagamé.

Les sénégalais ne sont pas des enfants de cœur. Ils savent distinguer l’urgence de l’essentiel...

Ce débat ne saurait prospérer.
Toute opposition, déconnectée du quotidien des sénégalais  qui userait de cette actualité digne de travaux dirigés d’étudiants en droit pour anticiper une campagne électorale sera perdante.
" ku  laa nam, ne fa "
Abdou Karim Ndiaye, membre du Bureau National du M23


Mercredi 18 Octobre 2017 - 13:05


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