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Une pénurie d’essence handicape le quotidien du Nigeria

Au Nigeria, les pénuries d'essence sont en train de s'étendre et d'affecter de nombreux secteurs de l'économie à Lagos, mais aussi à Abuja, au Port Harcourt, et dans d'autres grandes villes du pays. En cause : un conflit autour de subventions impayées par le gouvernement sortant de Goodluck Jonathan aux fournisseurs de carburant. Résultat, les compagnies aériennes domestiques suspendent ou annulent des vols, plusieurs radios ont cessé d'émettre, et certains opérateurs téléphoniques ont annoncé qu'ils ne pourraient plus assurer l'alimentation de leur réseau s'ils ne reçoivent pas de diesel avant la fin de la journée de lundi 25 mai, un réseau déjà perturbé dans le weekend.



Des dizaines de personnes font la queue à une station essence de Lagos avec leur jerrican, le 21 mai 2015.
Des dizaines de personnes font la queue à une station essence de Lagos avec leur jerrican, le 21 mai 2015.

Victor se rend à pied au travail depuis plusieurs jours déjà. Les taxis ont multiplié leurs tarifs au minimum par trois, et ce fonctionnaire n'a pas les moyens de dépenser 30 euros aller-retour, au lieu de 7 habituellement. Alors matin et soir, il range ses chaussures de ville dans son sac à dos, et enfile des sandales. Dans la chaleur de Lagos, marcher est épuisant. Ce père de six enfants a du mal à supporter cette situation.

« Certes marcher dans la rue permet de faire du sport, mais ça ne devrait pas dépendre de cette pénurie, c'est injuste! Je suis fatigué, vraiment fatigué. Les gens riches eux ils n'ont aucun problème, mais nous, les masses populaires, nous souffrons! Donc ça fait mal. J'ai une famille, je paie un loyer, comment peut-on imaginer que je n'ai même pas 15 euros pour prendre un taxi et rentrer chez moi? C'est injuste », se plaint Victor.

On s'inquiète aussi pour les générateurs, car à Lagos il n’y a parfois pas d’électricité publique pendant plus d'une semaine. Quand il y en a, c’est souvent que pour quelques heures. La pénurie commence aussi à toucher le diesel, alors Victor fait des économies pour le marché noir : « alors l'argent que j'aurais dû dépenser dans mon transport, c'est pour aller au marché noir pour faire fonctionner mon générateur parce qu'on n'a pas d'électricité. » Les Nigérians demeurent philosophes et font preuve d'une patience étonnante. Tous espèrent que la situation sera réglée en fin de semaine, après l'investiture de Muhammadu Buhari prévue vendredi.


Rfi.fr

Lundi 25 Mai 2015 - 11:27


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