Le ministre de l'Intérieur gabonais a convoqué la presse à la mi-journée pour revenir sur les échauffourées qui ont suivi la manifestation de l’opposition à Libreville au carrefour Rio. Il confirme la mort d'un étudiant, indiquant qu'une « enquête a été ouverte ». Guy Bertrand Mapangou a par ailleurs fait état de blessés au sein des forces de l’ordre, d’une centaine d’interpellations, parmi lesquelles celles de « dix ressortissants étrangers ». « Certaines d’entre elles étaient en possession d’armes blanches, de bidons d’essence et d’autres, visiblement, sous l’effet de la drogue », a précisé le ministre de l’Intérieur, appelant les populations au calme.
Du côté de l’opposition, on trouve que le gouvernement ne saisit pas la gravité de la situation. Ses représentants parlent d’un nombre de morts bien plus élevé. Jean De Dieu Moukagni Iwangou, porte-parole du Front uni de l'opposition pour l'alternance, accuse ainsi le ministère de l’Intérieur d’avoir mobilisé des moyens disproportionnés « devant des citoyens aux mains nues ». « Devant les conséquences incalculables qui dénombrent plus de six morts, plusieurs blessés graves et des arrestations en série, le régime en place se décharge sur l’opposition », a dénoncé Jean De Dieu Moukagni Iwangou. Face aux violences faites à un peuple devenu « la cible du pouvoir », il prévient que l’opposition a décidé de tout mettre en œuvre en vue de la saisine de la Cour pénale internationale.
Retour au calme
Dimanche, lla vie était quasi normale à Libreville. L’appel à manifester sur la vallée Sainte Marie lancé par l’opposition n’a pas mobilisé. Plusieurs leaders du Front uni sont quand même venus, mais ils ne sont presque pas descendus de leur 4x4. Ils sont partis à leur siège où ils ont lancé un nouvel appel. « Le Front invite les populations au lancement d'un sommet mondial de la colère le lundi au siège de l'union nationale. »
Pour sa part, Ali Bongo et son épouse avaient choisi ce jour pour faire des courses de Noël dans un supermarché. Comme d’habitude, les bars de quartiers étaient bondés de monde. « Dieu merci, la situation s'est stabilisée, on peut sortir », se réjouit un client. « Hier, on n'est pas sorti, il y avait trop d'émeutes », explique un autre.
Pour le reste des Gabonais, c’était un dimanche ordinaire : problèmes de taxi, difficulté pour manger, chômage...
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