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​Attentat de Ouagadougou : les autorités rompent le silence

Ces dernières semaines, les interpellations en lien avec l’attentat du 15 janvier s’étaient multipliées au Burkina Faso et les autorités n’en avaient livré que peu de détails. «Aujourd’hui, nous avons voulu rompre le silence», a déclaré en préambule le ministre de l’intérieur Simon Compaoré, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 30 juin.



​Attentat de Ouagadougou : les autorités rompent le silence
Selon Simon Compaoré, quarante-neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, dont trois femmes. Trente-neuf de ces suspects ont été relâchés. Parmi les dix personnes demeurant entre les mains des autorités, «trois présentent un intérêt particulier pour l’enquête», a indiqué le ministre.
 
L’un d’entre eux serait à la tête d’un réseau chargé de faire parvenir à des groupes djihadistes basés au Niger et au Mali un médicament puissant utilisé par les terroristes pour ôter toute sensation de peur : le Rivotril. Selon nos informations, des intermédiaires membres de ce réseau auraient tenté d’acheter cet antiépileptique en grande quantité auprès de pharmacies burkinabées. Certains pharmaciens parlent de plusieurs dizaines de cartons commandés.
 
Les cerveaux toujours recherchés
 
Malgré ces dix suspects entre les mains des forces de sécurité burkinabés, six individus, parmi lesquels figurent les cerveaux de l’attentat de Ouagadougou, restent activement recherchés. «La contribution des pays voisins et d’Afrique du Nord a été fortement requise [pour identifier ces suspects]», a expliqué le ministre de l’intérieur. Selon une source sécuritaire, le Mali, le Niger et l’Algérie auraient d’ores et déjà fait parvenir des noms de suspects aux autorités burkinabées.
 
Selon plusieurs sources, ces hommes feraient partie du même groupe ayant perpétré le 13 mars l’attentat de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. Le chauffeur qui a transporté des armes utilisées pour cette attaque a ainsi été aperçu à Ouagadougou quelques jours avant la tuerie dans le bar-restaurant Le Cappuccino. «Sa sœur fait partie des trois femmes qui ont été interpellées», a assuré le colonel Serge Alain Ouedraogo, chef d’état-major adjoint de la gendarmerie nationale.
 
L’attentat du 15 janvier était une première au Burkina Faso, mais la menace terroriste pesait déjà sur le pays depuis des mois. En témoigne l’information donnée par le ministre de l’intérieur : «En 2015, deux personnes de nationalité burkinabée ont été arrêtées. Des jeunes membres d’un groupe terroriste dont l’objectif était d’installer une katiba au Burkina Faso. Ils ont été appréhendés avec une forte somme d’argent, une ceinture d’explosif et des grenades ».
 
 
Selon nos informations, les deux hommes, qui ont avoué avoir participé à des attaques de la Minusma au Mali, se seraient radicalisés entre le Niger et Tombouctou sous l’influence de Boubacar Sawadogo et de Souleymane Keïta. Le premier est à la tête d’un groupe ayant organisé l’attaque en octobre 2015 du poste de gendarmerie de Samorogouan, proche de la frontière malienne. Le second, arrêté en mars, est le chef de la katiba Halid Ibn Walid, branche d’Ansar Dine opérant dans le sud du Mali.
 
Aussi, la porosité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso inquiète-t-elle les autorités burkinabées. Le président du Burkina Faso Roch Kaboré est en discussion avec les Nations unies pour qu’un de ses deux bataillons opérant au Mali soit rapatrié le long de la frontière. Le ministre de l’intérieur a, quant à lui, annoncé que des postes-frontières seraient clôturés pour prévenir toute attaque.


Source: LeMponde.f

Aminata Diouf

Vendredi 1 Juillet 2016 - 08:25


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